01 oct. 2012
Beau temps - Ile de Luzon (Région de la cordillère) – Sagada
Petit déjeuner – 250P
Donuts – 18P
Jeepney (pour 2)
Banaue > Bontoc – 300P
Bontoc > Sagada – 90P
Dîner – 370P
Guesthouse – 900P
Visites du jour : point de vue conseillé par le Lonely Planet, mont Kiltepan et tour du village.
Total : 1928P (36€)
Réveil 6 heures, douche, petit-déjeuner sur la terrasse scrutant les rizières de Banaue pour la dernière fois, avec le regret de ne pas être restés plus longtemps dans les environs.
Le point de départ pour Sagada se situe à proximité du commissariat. Nous y retrouvons un couple de jeunes touristes états-uniens. On attend. On attend longtemps. Les locaux s’occupant du transport tente d’user de leurs combines en nous sollicitant pour un départ en van. Un moyen de transport qui est, bien entendu, plus onéreux que cette bonne vieille jeepney à laquelle je ne m’habituerais jamais. Il est 7 h. Un départ est annoncé à 8h30 puis à 9h, le van qui fait chou blanc s’en va et laisse la place au jeepney autour duquel les voyageurs s’agglutinent tout doucement. Les locaux annoncent alors 10h et le regret de ne pas avoir profité plus de la terrasse de la guesthouse se fait doucement regretter. On attend jusqu’à ce que l’annonce du départ se fasse entendre par le conducteur : 9h15. C’est le branle bas de départ mais où est Diana ? Alors que les usagers de la jeepney commencent à investirent le véhicule motorisé en se délestant de leur bagage, je cours à la recherche de ma moitié qui, un sachet de donuts dans l’une des mains flânait tranquillement dans les boutiques ! Nous investissons le jeepney in extremis et prenons la route.
Place principale de Sagada |
Sur le chemin tortueux en pleine montagne, la vue sur les rizières et la faune est splendide. Le chemin est particulièrement accidenté et l’on peine à gravir cette pente qui semble sans fin. Le jeepney rempli, nous échangeons avec des locaux, notamment une dame âgée souriante et parlant la langue de Shakespeare. Nous arrivons dans la ville de Bontoc qui est synonyme de changement de véhicule pour se rendre à Sagada. Au passage, notre chauffeur aura tout de même tenté de négocier le voyage avec la poignée de touristes qui restaient à bord. Nous attendons encore. Décidément, on attend beaucoup aux Philippines. On grignote dans l’attente d’un départ. Des usagers commencent à pénétrer dans une des vieilles jeep modifiée garée le long du trottoir. Ca sent bon le décollage. 14h, nous reprenons la route avec quelques têtes connues. Nous partageons une partie du voyage avec plusieurs enfants qui prennent l’espace comme terrain de jeu. A plusieurs reprises, ils provoquent un amusement qui se fait écho à travers les sourires et rires. Une ambiance bon enfant règne, propice aux échanges.
L’arrivée à Sagada est brutale. La jeepney se vide des locaux, laisse pantois les touristes qui se jettent de bref coup d’œil. Il semblerait qu’on y soit. On paie, descend et enfile nos sacs à dos précipitamment. Il se met à pleuvoir. On rejoint au pas de course Sagada Guesthouse en pataugeant dans le sol boueux. L’endroit se trouve au niveau de la place du marché, non loin de l’arrêt de bus. La chambre est correcte. On dépose nos affaires et nous commençons notre visite pédestre avec pour principal objectif « The Best View ». Les pluies par intermittences nous oblige à nous armer de nos « En-cas », merci Léon-Claude Duhamel. Nous nous enfonçons dans une route et sortons de la ville pour atteindre, après une quarantaine de minutes de marche un chemin se perdant dans une forêt. Nous gravissons les sentiers accidentés en pente jusqu’à une barrière que l’on dépasse. Nous poursuivons notre chemin, toujours en pente au milieu de la verdure. Encore un peu de marche et nous atteignons notre objectif : le mont Kiltepan. Une bien jolie vue sur les rizières en terrasses, c’est certain, bien que la brume gâche un peu le spectacle. Avant de décoller, nous nous arrêtons dans une maison abandonnée, véritable squatte pour nous protéger d’une forte averse. Le retour à la guesthouse se fait trempés comme des canards. Une décision judicieuse s’impose alors : nous remettons les autres excursions au lendemain !
Lorsque sonne l’heure du dîner et que la faim nous assaille, le responsable de la guesthouse annonce la couleur dare-dare et sans se faire prier. Il n’y a pas de restauration sur place, les cuisines sont fermées en cette période. Je regrette de ne pas avoir appris quelques insultes en tagalog pour la forme. Nous lui empruntons tout de même un parapluie pour se perdre dans l’obscurité de ce village, loin de tout. L’éclairage public semble accessoire et l’ambiance qui s’en dégage est des plus singulière. Achluophobe s’abstenir. Nous arpentons l’axe principal. Des locaux bruyants, l’alcool aidant sans doute un peu, sont réunis sur le pas d’une épicerie. On va et vient sur cet axe à la recherche d’un restaurant. Nous portons notre dévolu, un peu forcé par le choix restreint sur le Masferré Inn & Restaurant. Ce dernier a la particularité d’afficher sur ses murs des photos vintages, en noir et blanc de leurs aïeux, photographies de l’artiste Eduardo Masferré, natif du village. Nous passons un certain temps à les scruter et apprenons beaucoup sur les modes de vie des tribus locales. Pour le reste, c'est-à-dire le gueuleton, nous ne sommes décidemment pas dans la bonne saison. La grande majorité des plats de la carte comme des boissons sont indisponibles. Nous nous contentons de ce qu’il y a avec une bonne bière fraîche, la meilleure, la San Miguel !
Retour à la guesthouse. La patron est devant son PC à surfer sur Internet. Sa fille regarde la télé. C’est cool. Parapluie rendu. On part dormir.
02 oct. 2012
Couvert/Soleil/Pluie
Petit déjeuner – 315P
Gâteau à la carotte – 60P
Eau/Crackers – 70P
Eau/Gâteaux haricots – 39P
Souvenirs – 155P
Guesthouse – 900P
Visites du jour : grotte de Sumaging, la grotte funéraire de Lumiang, cercueils suspendus de Sugong, Echo Valley, la grotte de Latang
Total : 1539P (29€)
Lendemain. Réveil matinal sur les coups de 8h pour un départ dans la foulée. Il s’agit de profiter de l’accalmie avant la pluie. Sur le chemin, nous réalisons quelques petits achats : crackers, eau et gâteaux à la carotte (pas dégueu’ mais sucré) pour petit-déjeuner. Nous poursuivons jusqu’à croiser la route d’une jeune chienne qui nous accompagne jusqu’à la grotte de Sumaging. Une fois l’objectif atteint et une courte visite des lieux (là où il faudrait au moins deux heures) en sa compagnie, cette dernière repartira à ses occupations alors que nous nous mettons à la recherche de la grotte funéraire de Lumiang avec sa centaine de cercueils dont les plus anciens dateraient d’environ 500 ans. Trouver cet endroit fut des plus compliqués et il aura fallu l’aide de locaux pour nous guider au mieux. En effet, il y a peu, voir pas du tout d’indication pour l’atteindre. Mais notre persistance en valait la peine tant les lieux sont impressionnants mais aussi terrifiants d’une certaine façon. Il y a également d’autres cercueils qui ont été difficiles à toper et ce n’est pas faute d’être passé à plusieurs reprises devant. En effet, les cercueils de Sugong qui ont la particularité d’être suspendus à la paroi d’une falaise sont éloignés de la route empruntée. Nous pensions les observer de plus près mais en vérité, il n’y a que de la route principale qu’on puisse les admirer. Ils est vraiment impressionnants de s’imaginer qu’il furent hisser aussi haut et à flan de falaise.
Grotte de Sumaging |
L'entrée de la grotte funéraire de Lumiang (où nous sommes passés devant à de nombreuses reprises sans remarquer l'inscription gravée) |
Cercueils suspendus |
Cet échec nous fait retourner sur nos pas, lesquels plus loin se dirigent vers les chutes de Bokong. Le temps devient plus clément et là, nous affrontons une nouvelle difficulté. Que la pluie tombe de temps à autre n’est pas un problème en soi mais trouver le sentier nous y emmenant est une autre paire de manche. Nous interpellons les habitants du coin après de nombreux va et vient. La plupart ne visualise pas le lieu que nous désirons atteindre, d’autres semblent nous indiquer des artères qui nous interpellent. Nous sommes face à point d’interrogation derrière lequel l’accès semble se cacher. Aucun panneau de signalisation et encore moins de plan d’urbanisme « logique » (notion vague dans ce coin des Philippines). Et puis parfois le hasard faisant bien les choses, Diana s’enfonce dans une allée qui semble traverser une propriété privée, allée qui traverse des habitations jusqu’à ce que l’on atterrisse devant un buffle attaché ! Ce dernier bloque le passage. Il broute. Un buffle broute-t-il ? Il semblerait. Cet espèce de grosse vache aux cornes prédominantes s’arrête et nous scrute. L’Homme face à la Bête. C’est dans ces moments-là que mon smartphone me manque. Je pourrais surfer sur Wikipédia, voir si la bestiole est du genre hostile. Si elle laboure les rizières, je me dis qu’elle est du genre docile mais sait-on jamais, d’autant plus que Diana est contre l’idée de faire le forcing. Alors que fait-on ? On discute pour établir un plan de passage. Diana est pour une retraite pure et simple. Que nenni mademoiselle ! Je fais diversion, Diana passe non sans hésitation et je file à mon tour. « Tiens celui-là », fais-je au buffle continuant de brouter comme si de rien n’était.
A ce moment-là, le plus difficile semble derrière nous. En ligne de mire, ce sont bien elles, les chutes de Bokong. On les voit de loin et si l’on se concentre, on les entend même. Nous descendons un chemin cimenté vers des rizières et là, problème. Il semblerait que l’on doive traverser ces mêmes rizières pour se rendre aux chutes. Nous nous interrogeons sur cette voie à emprunter. Elle ne semble pas la plus évidente. Nous nous sommes trompés ? Il y a des chances. Mais lorsqu’il faut y aller… Au court de notre avancée, le terrain est de moins en moins accessible et de plus en plus boueux. Mais ça ne peut être que par là, nous nous obstinons donc. Alors, nous nous enfonçons dans les rizières avant que le chemin ne s’arrête net. Nous sautons un ruisseau alors que la pluie tombe en discontinu. Nous prolongeons notre chemin improvisé sans en voir le bout. Désespérés, nous en venons même à suivre une poule qui gambade aux milieux des herbes hautes (des fois que) avant de la perdre. Il semblerait que l’animal n’est pas besoin de « vrais » chemins pour continuer sa route alors que nous… c’est tout le contraire. Nous n’avons la possibilité de rejoindre l’autre côté de la rizière qui nous permettrait de poursuivre notre destinée. Nous sommes à l’arrêt. On se regarde. On juge avec un pseudo-œil d’expert les environs. On réalise des plans sur la comètes. On débriefe des plans avortés. Et de ceux auxquels nous n’avons pas encore eu le temps de penser. Au ciel, de gros nuages gris se font de plus en plus menaçants. On sent poindre la grosse saucée. Nous sommes mal barré au milieu de nulle part. Bientôt, ce sont les chutes qui vont s’abattre sur nous. Et…
A défauts de voir les chutes de Bokong de près, ce sont les chutes venues d’en haut qui se déversent sur nos personnes. On tente tant bien que mal de rebrousser chemin, et ce, coûte que coûte, les pieds s’enfonçant dans les allées étroites de la rizières. A nouveau, le ruisseau ! On le passe dans l’autre sens, non sans difficulté. Et là, mesdames et messieurs, c’est la pluie diluvienne qui arrose comme en période de mousson. A un point où l’on s’abrite sous de grosse feuilles de… aucune idée. Ce sont des grosses feuilles. On est mouillés jusqu’à l’os et c’est bientôt un nouveau ruisseau qui voit le jour, pas celui enjambé peu avant mais celui qui dévale le chemin en pente que l’on devrait prendre pour rejoindre notre guesthouse. La situation est critique. L’eau noie nos tennis. Pas le choix, on fonce. La remontée est rude. Le buffle n’est plus dans le coin. On retrouve la route principale et l’on se rentre à grande enjambée.
A la guesthouse, c’est mise à poils, douche et au chaud sous les draps. Petite nature que je suis, je m’endors. La suite vous est donc racontée par Diana…
Voilà que monsieur dort... Le début de soirée est bien entamé et mon estomac commence à montrer des signes d'agitation.
"I.D tu descends au village avec moi ? J'ai faim."
"Hum... Zzzz"
"Euh, ouais ok, ça veut dire ?"
"Tu peux y aller seule, ça craint pas t'inquiètes !"
"T'es sure ?"
"Mais oui ! Et puis tu vas juste à l'épicerie."
"Bon ok..."
J'enfile mes chaussures encore trempées, enfile un sweat et je descends avec en poche quelques pesos. Ouh la, c'est bruyant. Je sors de la guesthouse et passe par un petit chemin pour rejoindre une ruelle où logent quelques épiceries. Des néons éclairent tout juste les lieux et je vois des locaux bien joyeux tenir les murs. Bon, je suis là pour mes achats, je rentre dans une des épiceries qui me parait la plus rassurante. Je prends rapidement une bouteille d'eau, des crackers et des petits gâteaux fourrés à la pâte d'haricots rouges. Parait que c'est fait maison et bon me dit la dame. Je règle et file sans attendre. En remontant, ma première attention se dirige vers mon cher I.D.
"Ah bah merci de m'avoir envoyé seule ! C'était bondé de locaux bien éméchés".
"C'est bon, regarde tu n'as rien".
Euh... je l'étripe maintenant où j'attends de le jeter du haut d'une rizière en terrasse.
Je grignote quelques gâteaux, un peu sec mais bons et pars dormir. Une longue journée nous attend demain.
Diana & I.D.
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