lundi 29 décembre 2014

Breaking News : Guerre des médias

lundi 29 décembre 2014
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Dans Breaking News / Dai si gein (2004), Johnnie To Kei-Fung fait s’affronter les forces de police à une bande de malfrats, s’ensuit une fusillade qui verra les truands prendre le pas et ridiculiser un policier. Cette « défaite » sera relayés par des journalistes présents sur les lieux de l’affrontement et aura pour conséquence de décrédibiliser l’action de la police. Un peu plus tard, la bande de malfaiteurs qui s’est réfugiée dans un immeuble est repérée. Les hauts gradés des forces de l’ordre décident de lancer un grand plan d’action télévisé pour les capturer, en utilisant les médias pour relayer leur action et ainsi redorer leur blason. Les criminels utilisent à leur tour les journalistes. S’engage alors une guerre des images, en plus de celle des armes.

Drame et action collabore à ce polar explosif signé To. Breaking News va plus loin que le simple affrontement des forces de police à des gangsters. Le petit plus qui fait la différence est bien entendu de placer l’information, celle des médias dans l’action, et de questionner sur leur importance et les manipulations dont ils peuvent être victime comme de la collaboration dont ils peuvent faire preuve. La manipulation des images devient alors l’un des protagonistes de l’histoire. Les policiers tentant de tirer vers eux le bon rôle en exploitant les images et les relayant comme une publicité toute à leur gloire. De l’autre, des malfrats qui jouent sur la corde des sentiments en montrant un visage plus humain.

vendredi 26 décembre 2014

The Cost Guard : Folie(s)

vendredi 26 décembre 2014
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Deux âmes errantes qui ont perdus la tête et évoluant dans un environnement hostile (la frontière Nord/Sud) sont mises en scène par Kim Ki-duk avec The Cost Guard / Hae anseon (2002).

Contexte du film : l’histoire prend place à la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, le célèbre 38ème parallèle. Des garde-côtes militaires surveillent les environs pour débusquer tous espions nord-coréens qui s’aventureraient hors des limites établis. La plupart de ces garde-côtes sont des soldats qui effectuent leur service militaire, à l’image du soldat Kang qui prend sa mission très à coeur. Il rêve de tuer un espion jusqu’au soir où l’irréparable est commis. Kang tue accidentellement un civil éméché par l’alcool et qui était accompagné de sa petite-amie, Mee-young. Cette dernière traumatisée deviendra folle. Quant à Kang, il est félicité par sa hiérarchie sous les plaintes de la population. Kang ne parvient alors à se pardonner et sombre également dans la folie...

lundi 22 décembre 2014

Les Lionnes Masquées (นางสิงห์แก้มแดง) : Nam Nao # 2

lundi 22 décembre 2014
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Le titre français est une pure invention de ma part (et cela continuera tant que je n’aurai pas au moins un titre anglais à faire valoir). De ce fait, je l’ai baptisé de manière tout à fait libre. A noter que le réalisateur de ce film est inconnu. Mes recherches n’ont permis de connaître l’identité de l’homme derrière la caméra. Je lance par ailleurs un appel à toute personne qui pourrait apporter des informations supplémentaires.

Ces séries B thaïlandaises des années 70 et 80 notamment surnommées « nam nao » (eau croupie) par les critiques de cinéma locaux ont leur petit charme. Alors certes comme dans Les Lionnes Masquées / นางสิงห์แก้มแดง, il ne faut pas chercher du grand cinéma. Ca reste un cinéma fait à la va vite, vite expédié et remplacé par une nouvelle production. Mais tant qu’il y a un minimum de fun, je suis personnellement preneur. Alors laissons ces mauvaises langues (qui parleraient en mal de ces œuvres) et projetons nous dans ce divertissement qui mélange jolies filles masquées, manigances et compilation musicale. Et pour prendre en compte l’ampleur de cette œuvre d’exploitation qui vous attends, je vous livre un résumé du film qui (attention SPOILER !) dévoile tout ou presque.

vendredi 19 décembre 2014

Time and Tide : Suspension fluide

vendredi 19 décembre 2014
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A l’aube du nouveau millénaire, Tsui Hark nous offre un film d’action explosif d’ingéniosité : Time and Tide / Seunlau Ngaklau (2000). L’œuvre se veut avant tout expérimentale. D’une part, le cinéaste virtuose que l’on connaît y distille tous les ingrédients du film d’action. D’autres part, il agit avec cette magnificence en cassant les règles établit et en les remodelant pour ainsi faire siennes. Il enfante alors une œuvre monumentale. Oui, rien que ça.

Tyler Yim est un jeune homme qui rêve d’évasion. Un beau jour, il couche avec une femme qui tombe enceinte. Voulant subvenir aux besoins et ainsi assumer ses responsabilités de père, il se fait embaucher comme garde du corps dans l’entreprise de son oncle. Les choses se compliquent lorsqu’ils doivent protéger un ponte de la mafia locale que des mercenaires veulent éliminer. Il fait alors la rencontre de Jack, un ex-mercenaire retiré des affaires et qui est décidé à changer de vie…

mercredi 17 décembre 2014

Almost Love : Savoir Aimer

mercredi 17 décembre 2014
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Comédie, romance, mélodrame, voilà les ingrédients du sympathique film Almost Love / Cheongchun-manhwa (2006) du cinéaste sud-coréen Lee Han. Il signe ici son deuxième long-métrage.

Lee Ji-hwan, fan de Jackie Chan et pratiquant de Taekwondo rêve de devenir un célèbre cascadeur. Depuis de longues années, il partage une amitié sincère avec Jin Dal-rae qui, elle rêve de devenir actrice. Malheureusement, cette dernière est envahie par le trac à chaque audition. Elle ne supporte pas de se retrouver devant plusieurs personnes…

lundi 15 décembre 2014

Oeuvres de Yasujirô Ozu

lundi 15 décembre 2014
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Présentation et avis des vestiges d’un film perdu, de deux courts-métrages d’Ozu et d’un documentaire entre 1929 à 1936.

A savoir que les films muets de 1927 à 1936 du réalisateur japonais sont au nombre de 35 dont 18 ont disparus. Quant aux films parlants de 1936 à 1962, ils sont au nombre de 19 dont 12 en Noir&Blanc.
J’ai été diplômé, mais… (Daigaku wa deta keredo) : Ce film muet en N&B d’Ozu, en partie disparu réalisé au sein de la Shôchiku en 1929 est d’une durée de 12 minutes.

Le film raconte l’histoire de M. Noda, jeune diplômé qui recherche un emploi. Il ne parvient pas à en trouver à la hauteur de ses études. Chômeur, il cache la vérité à sa fiancée, Machiko et à sa mère. Bientôt, Noda avoue à Machiko sa situation. Cette dernière est engagée comme serveuse pour subvenir aux besoins, Noda vient à l’apprendre…

vendredi 12 décembre 2014

AV : Mode d’emploi

vendredi 12 décembre 2014
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Sympa serait le qualificatif qui nous viendrait naturellement pour juger de AV / Qing chun meng gong chang (2005) de Edmond Pang Ho-Cheung. Un comédie où l’on suit une bande d’amis qui se font passer pour des producteurs de films X. Tout ceci afin d’engager une actrice pornographique japonaise pour coucher avec elle et ainsi réaliser leur fantasme. Ils réunissent alors une somme d’argent qui leur permet de tourner un film…

AV, c’est frais. Edmond Pang s’applique dans la narration et nous montre des qualités indéniables dans la maîtrise technique dont il fait preuve. Il nous raconte avec intelligence et non sans humour les relations humaines, ici en particulier celles des jeunes, les relations amoureuses qu’ils entretiennent. Sur un ton léger alimenté par un bon rythme, le cinéaste hongkongais évite de tomber dans la vulgarité facile du teen movie. Il offre une comédie servie par un casting bien choisi, les acteurs s’en sortant plutôt bien. Il s’amuse à nous montrer une génération de jeune (étudiants) sans vrai but et qui passe son temps à glander. Une génération qu’il aime mettre en parallèle avec les générations estudiantines passées qui se mobilisaient et se battaient pour de « vraies causes ». Là, où ces jeunes ne pensent qu’à coucher avec les filles. On y décèle alors un certain cynisme dans cette façon de montrer ces relations amoureuses actuelles. Un cynisme amusé lorsqu’il détourne les codes du film de jeune, assumant ainsi de mettre en scène quelque chose « d’autre », évitant les clichés tout en les martelant par ce même détournement. Il s’en amuse et par la même occasion nous nous en amusons, notamment à travers des mises en situations qui font mouches.

AV c’est le talent à l’état brut d’Edmond Pang. Ce dernier gère tranquillement l’aspect comique et les pointes d’émotions de son film. Il sait rester drôle tout en étant réaliste (crédible) dans sa conception et son déroulement. Un moment agréable qui n’échappe pas à d’infimes petites lourdeurs, vite oubliée devant ce spectacle sympathique qui prend largement le dessus.

I.D.

mercredi 10 décembre 2014

Bad Guy : Engrenage

mercredi 10 décembre 2014
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Début du 21ème siècle, nouvelle ère et nouvelle signature cinématographique pour Kim Ki-duk (KKD) avec Bad Guy (2001). Il reprend ici ce qui centralise ses récits : des personnages torturés au plus profond d’eux-mêmes.

Il y a là Han-gi, le proxénète muet à la balafre lui décorant la gorge et Sun-hwa, une jeune femme. Le premier prostitue la seconde et éprouve à son égard aussi bien de la haine que de l’amour, voir sa jalousie pour la clientèle. Quant à elle, elle semble indifférente à cet amour-haine. Elle est la victime d’un plan machiavélique. Le jour où tout bascule ? Celui où Han-gi attiré par Sun-hwa l’embrasse avec bestialité. Le jeune homme est alors passé à tabac et pour se venger, il fomente un guet-apens qui oblige la jeune femme à se prostituer pour lui. Elle se laisse embrigader dans une histoire des plus inconcevables qui soit. Mais elle n’est pas un personnage de KKD pour rien. Un certain attentisme et autisme la contaminent. C’est petit à petit qu’elle devient un oiseau enfermé dans sa cage, la maison close. Elle ne tente même pas de s’enfuir ou d’appeler à l’aide. Elle subit son sort, c’est tout. Une espèce de fatalité l’envenime. A partir de là…

lundi 8 décembre 2014

L’enterrement du soleil : Dans la Zone

lundi 8 décembre 2014
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L’enterrement du soleil/Taiyo no hakaba (1960) est le troisième film de Nagisa Oshima. Le film traite du Japon d’après-guerre. Surtout, Nagisa Oshima poursuit ce qu’il avait commencé avec Contes cruels de la jeunesse (1960), il réalise un œuvre qui s’inscrit dans la mouvance du taiyozoku, c'est-à-dire sur la jeunesse violente et rebelle.

Au cœur du quartier pauvre de Kamagasaki (surnommé la Zone) de la ville d’Osaka, il y règne, depuis la fin de la guerre une extrême pauvreté. On suit le quotidien des zonards fait de débrouille sur le marché noir. Hanako, une jeune fille tente de survivre par le système D…

vendredi 5 décembre 2014

Après le tremblement de terre par Haruki Murakami

vendredi 5 décembre 2014
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Recueil de six nouvelles de Haruki Murakami, toutes différentes des unes des autres, Après le tremblement de terre / Kami no kodomotachi wa mina odoru (2000) s’intéresse à mettre en lumière des personnages qui ont tous été affectés (de loin) par les évènements inspirés du tremblement de terre de Kobe en 1995.

Japon, 1995. Un terrible tremblement de terre survient à Kobe.
Cette catastrophe, comme un écho des séismes intérieurs de chacun, est le lien qui unit les personnages de tous âges, de toutes conditions, toujours attachants, décrits ici par Haruki Murakami. Qu'advient-il d'eux, après le chaos ? Séparations, retrouvailles, découverte de soi, prise de conscience de la nécessité de vivre dans l'instant. Les réactions sont diverses, imprévisibles, parfois burlesques... (Résumé 10/18)

mercredi 3 décembre 2014

L’Asie à Hollywood sous la direction de Charles Tesson, Claudine Paquot et Roger Garcia

mercredi 3 décembre 2014
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L’Asie à Hollywood (Collection Cahiers du Cinéma : essais, 2001) est un ouvrage qui fut publié à l’occasion de la rétrospective "Asians in american cinema", programmé par Roger Gracia au Festival International du Film de Locarno en août 2001. Les textes sont écrits par divers critiques et cinéastes à l’image d’Olivier Assayas, Christophe Gans ou bien encore de Jean-Marc Lalanne.

Petit tour d’horizon du cinéma d’Asie et des figures emblématiques asiatique dans le cinéma hollywoodien. Cet essai se veut un pont réaliser entre les deux continents donnant surtout la part belle à ceux (et à celles) qui ont fait et qui font le cinéma de Hong Kong, ainsi le terme "Asie" est quelque peu disproportionné. Cette initiative s’intéresse surtout à dépeindre ce cinéma à travers son influence et l’importance de sa créativité. Il se révèle comme un constat en revenant, notamment dans une première partie sur la place de l’homme asiatique dans le cinéma américain. Cette première partie se révèle intéressante.  

lundi 1 décembre 2014

Free Broken Teeth, free to return to mob business

lundi 1 décembre 2014
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He’s back ! Back in Business comme EPMD. Alexandre Lebrun est allé se planquer sous sa table de massage, les chinois de Belleville attendent bouche bée et les autorités internationales ne savent pas encore sur quel pied danser, Wan Kuok-koi alias "Dents Cassées", gangster le plus fragrant et tape à l’œil de la deuxième partie des années 90 est sortie de prison, et ce, après quatorze années à faire les cent pas dans sa cellule. (1)

He’s back… OK, il n’est pas sorti récemment. Il n’y a qu’à faire un tour sur sa page wiki pour apprendre qu’il recouvrait la liberté le 1er décembre 2012. Peu importe, vaut mieux tard que jamais. M.I.A. investigation (après le reportage-écrit Triades sur Paris) se penche, pour sa deuxième bougie loin des barreaux sur le mafieux le plus craint de… Macau ! 

samedi 29 novembre 2014

July Rhapsody : L’Interdit

samedi 29 novembre 2014
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Avec July Rhapsody / Laam yan sei sap (2002), Ann Hui On-Wah signe une œuvre remarquable sur des thèmes universels, tels que la famille et plus particulièrement la « crise » de la quarantaine chez l’homme. On y suit Lam (Jacky Cheung Hok-Yau), mari idéal et professeur de littérature chinoise dont l’une de ses élèves, Wu (Karena Lam Ka-Yan) tombe amoureuse. Lam est quelque peu désorienté par cette attirance, d’autant plus que sa femme, Man-ching (Anita Mui Yim-Fong) retrouve le professeur dont elle était tombée amoureuse vingt ans plus tôt, et avec lequel elle avait eu une aventure.

Ann Hui signe un petit film intimiste se focalisant sur une histoire parallèle, celle de Lam et de ce qu’a vécu vingt ans plus tôt sa femme, Man-ching. Effet de miroir dont le temps reproduit presque à l’identique un évènement marquant dans un couple qui garde ses secrets, et qu’il distille à leurs enfants, chacun témoignant tour à tour. Pour ce faire, Ann Hui s’emploie à livrer peu de chose. Elle laisse parler ses personnages avant sa réalisation, des personnages qui transmettront leur secret à mesure que le film avancera, et ce, devant une caméra des plus objective qui soi.

jeudi 27 novembre 2014

Secret Sunshine : Une femme

jeudi 27 novembre 2014
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Mélodrame de Lee Chang-dong, Secret Sunshine / Milyang (2007) narre l’histoire d’une femme qui vit un parcours initiatique douloureux. Un parcours emprunt de tristesse, de larme et de rage. Un parcours qui enfantera un apaisement, à l’image du calme après la tempête. Lee Chang-dong contemple, observe longuement cette femme à la dérive…

L’histoire de cette femme, c’est celle de Shin-ae. Cette dernière,  après le décès de son mari dans un accident de voiture débarque à Miriang avec son fils, Jun. Miriang, c’est la ville natale de son époux. C’est aussi la ville dans laquelle elle veut se reconstruire, refaire sa vie et élever son fils. Shin-ae ouvre alors une officine. Elle y donne des cours de piano et s’ouvre à son voisinage jusqu’à ce qu’un nouveau drame la frappe. 

mardi 25 novembre 2014

Tetsuo 2 : De chair et de métal

mardi 25 novembre 2014
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Avec Tetsuo 2 : Body Hammer (1992), Shinya Tsukamoto s’attaque au remake de son premier film culte, Tetsuo (1988). Cette fois-ci, il fait les choses en grand, toujours plus haut, toujours plus fou. Il met en scène son œuvre en couleur et en 35 mm. Plus qu’un remake, Tetsuo 2 est avant tout un prolongement du premier volet. Tsukamoto approfondit son propos en lui donnant une épaisseur scénaristique absente du premier opus.

L’enfant d’un couple se fait enlever par deux individus. Après plusieurs péripéties, ils arrivent à la récupérer. On comprend vite que c'est au père que les deux individus en voulaient. Ce dernier se fait alors enlever. Ces kidnappeurs font de lui un cobaye mi-homme mi-machine...

dimanche 23 novembre 2014

Flash Point : Comme une frappe pure et dure

dimanche 23 novembre 2014
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Ce billet a été écrit à la sortie du film... le contexte est donc celui de cette année de production.
L’action de Flash Point / Dao huo xian (2007) de Wilson Yip prend place dans le Hong-Kong d’avant sa rétrocession à la Chine. Nous sommes en 1997 et un sentiment bizarre plane dans l’atmosphère, pas tant dans le film mais autour de celui-ci. C’est le fait de revenir sur ce point temporel marquant pour la ville qui donne à penser, notamment lorsqu’on sait que c’est une co-production chinoise. Wilson Yip y réfère peu voire pas. Mais on sent quand même l'envie de retoucher à cette "époque d'entre-deux". On peut aisément s'imaginer qu’un malaise existe entre HK et la Chine continentale (ici les méchants de service sont des sino-vietnamiens donc des étrangers, et bad guy référant du cinéma hongkongais visant les chinois du continentaux). HK et la Chine, c’est surtout l’intégration finale en 2046 qui approche à grand pas et de ce fait le futur en commun qu’elles partageront. Conscient du poids croissant que le Mainland prend dans le cinéma hongkongais de nos jours, ce dernier étant de plus en plus dépendant et dont son intégrité en pâtit.

Flash Point n’échappe pas à la règle. Film d’action mêlant kung-fu et intrigue policière presque aseptisée pour toucher un plus large public, on sent le produit formaté. Le film de Yip a un scénario maigre comme ça. L’intrigue est revue et rabâchée. On regrettera son manichéisme enfantin, les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Aucuns personnages ambigus juste stéréotypés comme il faut, voire caricaturaux. Le personnage de Donnie Yen en est l’exemple. Il est prêt à tout pour atteindre son but quitte à outre passer allégrement la loi et les règlements. Il cause plus avec ses poings qu’avec sa langue, une sorte de Charles Bronson en mode kung-fu se justifiant par "Ma philosophie est : les policiers attrapent les criminels ! Tout ce que j’ai fait, a été de maintenir la paix".

vendredi 21 novembre 2014

Wild Animals : L’amour de l’art

vendredi 21 novembre 2014
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Drame de Kim Ki-duk, Wild Animals / Yasaeng dongmul bohoguyeog (1996), deuxième long-métrage du cinéaste sud-coréen narre l’histoire de deux immigrants coréens à Paris. L’un est un artiste de rue, l’autre soldat nord-coréen ayant fuit son pays. Au gré des circonstances, ils deviennent amis, tout en gagnant leur vie en s’acoquinant à des gangsters français…

Kim Ki-duk déménage à Paris pour mettre en scène Wild Animals. La relation entre Cheong-hae (Joh Jae-hyung), le coréen du sud et Hong-san (Jang Dong-jik), le coréen du nord sont dignes d’intérêts. Le film vaut pour ses deux personnages principaux qui représentent deux visages d’un même pays divisé en deux. Lorsque l’union fait la force, le Nord et le Sud sont réunis à travers ces deux hommes dans un environnement qui leur est hostile. Dès lors, Kim Ki-duk offre un regard sur la Corée, et non "les" deux Corée". Un regard réaliste d’une situation qu’il dépeint par un cinéma qui le caractérise déjà : à la fois violent et où se mêle l’incongruité de certaines situations. Il y offre de nombreuses symboliques qui sauront interpeller. Pourtant, le film reste "trop coréen" et ne parvient jamais à s’immerger dans la culture française, la fantasmant plus qu’il ne la montre telle qu’elle est. Ainsi, le tout manque d’authenticité flagrante. Et l’on se demande, dans un pays étranger (et qui ne l'est pourtant pas pour l'auteur qui y a vécu), si Kim Ki-duk ne peine tout simplement pas à trouver ses marques.

Wild Animals ressort alors comme un film mitigé. On regrettera ces scènes où les acteurs français présents à l’écran réalisent des prestations affligeantes, engouffrant le récit dans une caricature qui est tout aussi accablante (sacré Richard Bohringer, le moins pire même dans l'excès). Est-ce le regard de Kim Ki-duk de la société française ? Si c’est réellement le cas, il participe grandement à ce naufrage et ne sauve qu’in extremis son propos. 

I.D.

mercredi 19 novembre 2014

Tetsuo : “Dans le monde d’après”

mercredi 19 novembre 2014
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Un grand malade que ce Shinya Tsukamoto, c’est ce à quoi j’ai pensé lorsque j’ai vu Bullet Ballet (1998) mais à la vision de Tetsuo (1988) cette pensée s’est renforcée. Oui, Shinya Tsukamoto est un grand grand malade. L’œuvre se veut du Cyberpunk. Pour ma part, elle est une œuvre nihiliste, immorale, folle et puissante. Une œuvre expérimentale que l’on pourrait ranger dans les films d’art et d’essai.

En 67 minutes, Shinya Tsukamoto réalise dans Tetsuo un délire cinématographique psychotique presque muet, en 16 mm et en N&B. On pense à Cronenberg, à Lynch mais le génie psychopathe de son auteur est tel qu’on cesse vite de penser pour se prendre en pleine figure ce chemin tortueux qui nous emmène vers l’antre de la folie. 

dimanche 7 septembre 2014

Blind Moutain : Esclave

dimanche 7 septembre 2014
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Après son réussi Blind Shaft (2003) qui s’inspirait de faits réels sur des assassinats de mineurs, le réalisateur chinois Li Yang revenait avec Blind Moutain (2007), son deuxième long-métrage s’inscrivant dès lors dans sa future trilogie « Blind ».

Bai Xuemei, une étudiante qui pense trouver un métier chez des herboristes est en réalité vendue par des trafiquants d’êtres humains. Après avoir été droguée, elle se retrouve mariée de force à un paysan vivant dans un village reculé. Ce dernier pour la soumettre la bat et la viole. Par tout les moyens, elle décide alors de s’enfuir...

dimanche 11 mai 2014

Carte postale : Cambodge en vrac

dimanche 11 mai 2014
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Chaleur. Aéroport. Douane. Pots-de-vin. Je conduis sans permis. Pots-de-vin. En moto sans casque (pour le conducteur, pas le(s) passager(s)), pot-de-vin. Je suis blanc, un barang, je pense avoir du succès avec les filles et puis non, en fait j’en ai plus avec les mecs ! Les gens ici sont doux, tactiles, gentil(le) et souriant(e). Je décide de marcher, me fais harceler par les tuk-tuk et les motodop pressant, oppressant. Il fait chaud, je m’enfile une bière avec des glaçons. J’ai faim, tape dans la street food, attrapent un vendeur ambulant stationné dans les pots d’échappements. Quelques brochettes, papiers toilettes comme serviette, les khmers rotent ne s’excusent pas. Mon pote Fred y trouverait son royaume au « Royaume des Sourires » où tout le monde sourit, ou presque, aimant se faire photographier. Je paie en dollar, on me rend le change en riel. Je me balade le long de ces maisons sur pilotis, vieille bâtisse en bois, battisses modernes cimentées. Je continue à me balader le long de ces maisons avec des grilles aux fenêtres. La vie est dans la rue, et les portes d’entrée de maison ouvertes jusqu’au couché des résidents. Voiture stationnée devant, la nuit dedans, dans le salon. Cherche mon chemin passant du 134 au 31 puis au 7 avant de retrouver un peu plus loin, dans cette même rue un autre 134. Je me perds dans les mariages qui pullulent à partir de novembre, s’étalant sur les trottoirs et les routes. J’esquive ces estropiés mendiants, longeant les murs tristes de S-21, bâtiment si banal, perdu au milieu de ce nulle part. Je croise ces gosses et cette grand-mère qui fouillent dans les poubelles. Les khmers sont les champions du tri sélectif ! Je retire constamment mes chaussures à l’entrée d’une maison, d’un appart’, de certaines boutiques,… aux toilettes, il n’y a pas de papier toilette mais… un jet d’eau (?) Au resto, je jette mes détritus par terre. On ne trinque pas qu’une fois… mais à chaque fois qu’on porte notre verre à notre bouche. Bar à péripatéticiennes qui se jouxtent, péripatéticiennes de la rue qui tapinent, massage à 10 000 riels synonyme de passe, blancs cheveux blancs avec jeunes et belles khmères, rien ne choque plus. On s’habitue à tout en jalousant leur célibat. Elles, rêvant peut-être de trouver un « riche » qui les sortira de là. C’est ce que me dit mon guide de Mondolkiri qui en rit jaune en se plaignant qu’elles sont toutes comme ça : matérialistes, qu’elles ne te voient que si tu es véhiculé et que la dote, c’est en milliers de dollars. En attendant, les gosses des temples qui vendent des cartes postales et bracelets te causent 36 langues, te jaugent à la tronche et devinent ta nationalité : Barang. Ici, Phnom Penh je n’achète pas en prêt-à-porter mais sur-mesure au milieu de cette bourgeoisie en 4x4, de cette jeunesse coréanisée, de ces filles en bande habillées du maillot de foot du Barça, de cet immobilier à l’arrêt tandis que cette oligarchie politique s’affaire dans l’affairisme, lorsque je compte en centaine les expulsions. Je me promène. J’adore Phnom Penh. J’ai la turista. J’aime moins Phnom Penh. J’aimerais donner à ce petit qui vend son jasmin au feu tricolore comme j’aimerai donner à tous ces petits qui mendient. Mais ce ne serait pas les aider mais aider ceux qui les exploitent. J’oublie juste que je suis radin lorsque je m’enrhume avec 30° dehors. La cause ? Ces climatisations mal réglées. Au milieu des contestations réprimées dans le sang (élections législatives et manifestations de décembre 2013), je dis oui à un Cambodge sans clim’ ! Je me mouche, à ce que l’on dit se moucher en public est le pire des affronts ici. Je continue à me promener sur le marché, les mouches sur les étals à viandes, à poissons presque à même le sol, posés sur une bâche en plastique. Je me trouve pathétique de marchander des souvenirs qui coûtent trois fois rien pour trois fois rien de rien. J’arrive à la fin. Je joins mes mains et vous salue bien.

lundi 31 mars 2014

D'abord ils ont tué mon père de Ung Loung

lundi 31 mars 2014
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Récit autobiographique d’Ung Loung, D'abord ils ont tué mon père fait partie de ces histoires à la fois poignantes et marquantes, celle d’une jeune fille qui raconte la prise de pouvoir des Khmers rouges et leur arrivée sur la capitale, l’évacuation de Phnom Penh, la vie difficile dans les camps jusqu’à son départ pour les États-Unis. 

A travers une écriture simple et sans fioriture, Ung Loung cambodgienne d’origine chinoise narre avec D'abord ils ont tué mon père les atrocités qu’elle a rencontrées sur son parcours cauchemardesque et celui de sa famille. Au milieu des exactions du régime Khmer rouge, elle se raconte, raconte l’histoire d’un pays. Elle parle de la survie et de l’exil permanent, de la déchirure liée à la perte de certains membres de sa famille. Chaque mot, chaque page parviennent à nous plonger dans cette histoire vraie au réalisme cru, et à nous faire saisir ce que le peuple cambodgien a vécu durant cette période. La force du propos, c’est de parvenir à captiver le lecteur dans ce Cambodge en pleine ébullition. Les premières pages nous invitent à prendre le pouls de cette capitale, encore sous influence coloniale. Ung Loung décrit avec justesse cette enfance insouciante, où les Phnompenhois continuent de vivre sans réel danger des tensions existantes. On s’attache aux membres de sa famille tout en apprenant sur les us et coutumes du pays. C’est un témoignage rare d’une ville et de ses habitants, de son ambiance et de son atmosphère. Et puis on bascule dans la réalité obscure de la guerre civile et la prise de pouvoir par les Khmers rouges. Il en découle un propos riche en émotion, souvent triste. Ces souvenirs, ceux de cette petite fille et de certains membres de sa famille offrent une photographie glaçante de ce drame cambodgien. 

D'abord ils ont tué mon père est une œuvre bouleversante mais aussi éprouvante dans ce qu’elle communique. Elle fait partie de ces récits dont le lecteur en prise direct avec les évènements ne sort pas indemne. Il est un témoignage qui reste un long moment en nous.

I.D.

Goodbye, Dragon Inn : Ode

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Tsai Ming-liang rend un vibrant hommage au septième art, à travers l’un des chefs d’œuvre de King Hu, Dragon Gate Inn (1964), mais aussi à une salle de cinéma qu’il a fréquenté dans sa vie avec son septième long-métrage Goodbye, Dragon Inn / Bu san (2003). L’auteur taïwanais narre la dernière séance que projette ce cinéma avant sa fermeture définitive. On y suit alors des personnages allant du simple spectateur au projectionniste, en passant par l’ouvreuse…

dimanche 9 février 2014

Etape 4 – Le paisible village de Sagada

dimanche 9 février 2014
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01 oct. 2012 
Beau temps - Ile de Luzon (Région de la cordillère) – Sagada
Petit déjeuner – 250P
Donuts – 18P
Jeepney (pour 2)
Banaue > Bontoc – 300P
Bontoc > Sagada – 90P
Dîner – 370P
Guesthouse – 900P

Visites du jour : point de vue conseillé par le Lonely Planet, mont Kiltepan et tour du village.
Total : 1928P (36€) 

Réveil 6 heures, douche, petit-déjeuner sur la terrasse scrutant les rizières de Banaue pour la dernière fois, avec le regret de ne pas être restés plus longtemps dans les environs.

Category III : Sexe, sang et politique à Hong Kong par Julien Sévéon

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J’en rêvais, nous en rêvions (HKphiles de tout bord). Il l’a fait. Qui ? Julien Sévéon. Il a écrit un livre sur le célèbre classement hongkongais d’interdiction aux moins de 18 ans devenu un sous-genre cinématographique à part entière. Avec Category III : Sexe, sang et politique à Hong Kong (Bazaar&co, 2008), l’auteur réalise une introspection pour le plus grand plaisir de tous les fans de cinéma déviant. 

Dans ce livre riche en propos clairs, en photographies et en affiches, l’auteur passe par tous les genres possibles et inimaginables estampillés Catégorie 3 (Cat. 3). Il s’évertue à donner ses lettres de noblesse à ce sous-genre irrévérencieux, souvent synonyme de mauvais goût prononcé, de brûlot politisé et de surenchère décomplexé. L’auteur y étudie une grosse frange de ces Cat. 3 qu’il catégorise à son tour. Il y réalise des interviews de cinéastes (Ivan Lai, Herman Yau) comme d’acteurs (Anthony Wong, Simon Yam) ayant marqués ces productions baroques fait à la va vite et le plus souvent pour un budget dérisoire. Il revient sur certains de ces films en les contextualisant et en donnant son avis. Chaque page tournée de ce pavé qui en compte 336 est autant de preuve d’un travail minutieux et florissant apporté à ce triangle arborant ses trois traits verticaux. On comprend à travers cet ouvrage que plus qu’une simple catégorie, cette interdiction est devenue un label recouvrant aussi bien les œuvres exploitationnistes qu’un cinéma de genre pensé et étudié. Un refuge aussi bien pour ceux qui surfaient sur une tendance pour l’appât du gain que ceux qui exprimaient des idées ou bien les peurs d’une société hongkongaise aux lendemains incertains.

dimanche 26 janvier 2014

Buddha Mountain : Sur les rails

dimanche 26 janvier 2014
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Après la réalité obscure d’un Lost in Beijing (2007), Li Yu nous invite avec le touchant Buddha Mountain (2010) dans une comédie dramatique narrant l’histoire d’un trio d’amis. 

Ding Bo, Nan Feng et Fei Zao sont trois amis qui ont quitté le cocon familial pour vivre en colocation. Ils vivent de petit boulot jusqu’au jour où ils doivent quitter leur appartement, dont l’immeuble doit être démoli. Ils emménagent alors chez une ancienne chanteuse de l’opéra de Pékin. La cohabitation devient vite houleuse…

Crazy Stone : Jade

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Cinéaste s’étant fait remarquer avec ses deux premiers long-métrage, il n’en fallait pas plus pour que Ning Hao soit au centre des intérêts. Produit par Andy Lau, il dégainait alors la comédie d’action Crazy Stone (2006). 

Le propriétaire d’une usine en faillite découvre une pierre de jade. Très vite, il organise une exposition pour la vendre et ainsi gagner assez d’argent pour sauver son entreprise. Pour se faire, il engage une connaissance comme responsable de la sécurité. Ce dernier s’adjoint les services de quelques bras cassés du quartier. Ils ne vont pas tarder à affronter quelques voleurs, bien décidés à s’accaparer l’objet de toutes les convoitises…

The Way We Are : Tin Shui Way Day and Night

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The Way We Are / Tian shui wei de Ri yu ye (2008) est de ces films sur les petits rien de la vie. Ann Hui On-Wah (co-scénariste) nous invite au sein d’une famille vivant dans un quartier pauvre. Elle nous y raconte alors leur quotidien. 

Dans le quartier de Tin Shui Way, Kwai vit seule avec son fils, Cheung Ka-On. Elle travaille dans un supermarché tandis que son fils, étudiant en vacances attend les résultats de ses examens. Kwai fait alors la connaissance d’une grand-mère, Leung Foon qui vit également seule et qui cherche un petit travail dans la grande surface. Les deux femmes vont alors nouer des liens. De son côté, Cheung Ka-On partage son temps entre l’ennui et les visites à l’hôpital où se trouve sa grand-mère. 

 
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