samedi 29 novembre 2014

July Rhapsody : L’Interdit

samedi 29 novembre 2014
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Avec July Rhapsody / Laam yan sei sap (2002), Ann Hui On-Wah signe une œuvre remarquable sur des thèmes universels, tels que la famille et plus particulièrement la « crise » de la quarantaine chez l’homme. On y suit Lam (Jacky Cheung Hok-Yau), mari idéal et professeur de littérature chinoise dont l’une de ses élèves, Wu (Karena Lam Ka-Yan) tombe amoureuse. Lam est quelque peu désorienté par cette attirance, d’autant plus que sa femme, Man-ching (Anita Mui Yim-Fong) retrouve le professeur dont elle était tombée amoureuse vingt ans plus tôt, et avec lequel elle avait eu une aventure.

Ann Hui signe un petit film intimiste se focalisant sur une histoire parallèle, celle de Lam et de ce qu’a vécu vingt ans plus tôt sa femme, Man-ching. Effet de miroir dont le temps reproduit presque à l’identique un évènement marquant dans un couple qui garde ses secrets, et qu’il distille à leurs enfants, chacun témoignant tour à tour. Pour ce faire, Ann Hui s’emploie à livrer peu de chose. Elle laisse parler ses personnages avant sa réalisation, des personnages qui transmettront leur secret à mesure que le film avancera, et ce, devant une caméra des plus objective qui soi.

jeudi 27 novembre 2014

Secret Sunshine : Une femme

jeudi 27 novembre 2014
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Mélodrame de Lee Chang-dong, Secret Sunshine / Milyang (2007) narre l’histoire d’une femme qui vit un parcours initiatique douloureux. Un parcours emprunt de tristesse, de larme et de rage. Un parcours qui enfantera un apaisement, à l’image du calme après la tempête. Lee Chang-dong contemple, observe longuement cette femme à la dérive…

L’histoire de cette femme, c’est celle de Shin-ae. Cette dernière,  après le décès de son mari dans un accident de voiture débarque à Miriang avec son fils, Jun. Miriang, c’est la ville natale de son époux. C’est aussi la ville dans laquelle elle veut se reconstruire, refaire sa vie et élever son fils. Shin-ae ouvre alors une officine. Elle y donne des cours de piano et s’ouvre à son voisinage jusqu’à ce qu’un nouveau drame la frappe. 

mardi 25 novembre 2014

Tetsuo 2 : De chair et de métal

mardi 25 novembre 2014
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Avec Tetsuo 2 : Body Hammer (1992), Shinya Tsukamoto s’attaque au remake de son premier film culte, Tetsuo (1988). Cette fois-ci, il fait les choses en grand, toujours plus haut, toujours plus fou. Il met en scène son œuvre en couleur et en 35 mm. Plus qu’un remake, Tetsuo 2 est avant tout un prolongement du premier volet. Tsukamoto approfondit son propos en lui donnant une épaisseur scénaristique absente du premier opus.

L’enfant d’un couple se fait enlever par deux individus. Après plusieurs péripéties, ils arrivent à la récupérer. On comprend vite que c'est au père que les deux individus en voulaient. Ce dernier se fait alors enlever. Ces kidnappeurs font de lui un cobaye mi-homme mi-machine...

dimanche 23 novembre 2014

Flash Point : Comme une frappe pure et dure

dimanche 23 novembre 2014
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Ce billet a été écrit à la sortie du film... le contexte est donc celui de cette année de production.
L’action de Flash Point / Dao huo xian (2007) de Wilson Yip prend place dans le Hong-Kong d’avant sa rétrocession à la Chine. Nous sommes en 1997 et un sentiment bizarre plane dans l’atmosphère, pas tant dans le film mais autour de celui-ci. C’est le fait de revenir sur ce point temporel marquant pour la ville qui donne à penser, notamment lorsqu’on sait que c’est une co-production chinoise. Wilson Yip y réfère peu voire pas. Mais on sent quand même l'envie de retoucher à cette "époque d'entre-deux". On peut aisément s'imaginer qu’un malaise existe entre HK et la Chine continentale (ici les méchants de service sont des sino-vietnamiens donc des étrangers, et bad guy référant du cinéma hongkongais visant les chinois du continentaux). HK et la Chine, c’est surtout l’intégration finale en 2046 qui approche à grand pas et de ce fait le futur en commun qu’elles partageront. Conscient du poids croissant que le Mainland prend dans le cinéma hongkongais de nos jours, ce dernier étant de plus en plus dépendant et dont son intégrité en pâtit.

Flash Point n’échappe pas à la règle. Film d’action mêlant kung-fu et intrigue policière presque aseptisée pour toucher un plus large public, on sent le produit formaté. Le film de Yip a un scénario maigre comme ça. L’intrigue est revue et rabâchée. On regrettera son manichéisme enfantin, les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. Aucuns personnages ambigus juste stéréotypés comme il faut, voire caricaturaux. Le personnage de Donnie Yen en est l’exemple. Il est prêt à tout pour atteindre son but quitte à outre passer allégrement la loi et les règlements. Il cause plus avec ses poings qu’avec sa langue, une sorte de Charles Bronson en mode kung-fu se justifiant par "Ma philosophie est : les policiers attrapent les criminels ! Tout ce que j’ai fait, a été de maintenir la paix".

vendredi 21 novembre 2014

Wild Animals : L’amour de l’art

vendredi 21 novembre 2014
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Drame de Kim Ki-duk, Wild Animals / Yasaeng dongmul bohoguyeog (1996), deuxième long-métrage du cinéaste sud-coréen narre l’histoire de deux immigrants coréens à Paris. L’un est un artiste de rue, l’autre soldat nord-coréen ayant fuit son pays. Au gré des circonstances, ils deviennent amis, tout en gagnant leur vie en s’acoquinant à des gangsters français…

Kim Ki-duk déménage à Paris pour mettre en scène Wild Animals. La relation entre Cheong-hae (Joh Jae-hyung), le coréen du sud et Hong-san (Jang Dong-jik), le coréen du nord sont dignes d’intérêts. Le film vaut pour ses deux personnages principaux qui représentent deux visages d’un même pays divisé en deux. Lorsque l’union fait la force, le Nord et le Sud sont réunis à travers ces deux hommes dans un environnement qui leur est hostile. Dès lors, Kim Ki-duk offre un regard sur la Corée, et non "les" deux Corée". Un regard réaliste d’une situation qu’il dépeint par un cinéma qui le caractérise déjà : à la fois violent et où se mêle l’incongruité de certaines situations. Il y offre de nombreuses symboliques qui sauront interpeller. Pourtant, le film reste "trop coréen" et ne parvient jamais à s’immerger dans la culture française, la fantasmant plus qu’il ne la montre telle qu’elle est. Ainsi, le tout manque d’authenticité flagrante. Et l’on se demande, dans un pays étranger (et qui ne l'est pourtant pas pour l'auteur qui y a vécu), si Kim Ki-duk ne peine tout simplement pas à trouver ses marques.

Wild Animals ressort alors comme un film mitigé. On regrettera ces scènes où les acteurs français présents à l’écran réalisent des prestations affligeantes, engouffrant le récit dans une caricature qui est tout aussi accablante (sacré Richard Bohringer, le moins pire même dans l'excès). Est-ce le regard de Kim Ki-duk de la société française ? Si c’est réellement le cas, il participe grandement à ce naufrage et ne sauve qu’in extremis son propos. 

I.D.

mercredi 19 novembre 2014

Tetsuo : “Dans le monde d’après”

mercredi 19 novembre 2014
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Un grand malade que ce Shinya Tsukamoto, c’est ce à quoi j’ai pensé lorsque j’ai vu Bullet Ballet (1998) mais à la vision de Tetsuo (1988) cette pensée s’est renforcée. Oui, Shinya Tsukamoto est un grand grand malade. L’œuvre se veut du Cyberpunk. Pour ma part, elle est une œuvre nihiliste, immorale, folle et puissante. Une œuvre expérimentale que l’on pourrait ranger dans les films d’art et d’essai.

En 67 minutes, Shinya Tsukamoto réalise dans Tetsuo un délire cinématographique psychotique presque muet, en 16 mm et en N&B. On pense à Cronenberg, à Lynch mais le génie psychopathe de son auteur est tel qu’on cesse vite de penser pour se prendre en pleine figure ce chemin tortueux qui nous emmène vers l’antre de la folie. 

 
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