mercredi 15 juin 2005

Le Syndicat du Crime 3 (A Better Tomorrow III) : “Un lendemain meilleur”

mercredi 15 juin 2005
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Le Syndicat du Crime 3/ Ying hong boon sik III (1989) clôture la trilogie commencée par John Woo trois ans auparavant et c’est le producteur des deux premiers volets, Tsui Hark à qui l’on doit cet ultime opus. A Better Tomorrow 3 s’inscrit comme un prequel aux deux premiers où l’on suit le personnage de Mark (Chow Yun-fat). Ce dernier débarque à Saigon en 1974 dans un pays en guerre où le seul moyen de s’en sortir est d’user de moyen illicite. Mark arrive donc au Viêtnam pour chercher son oncle et son cousin Man et les ramener à Hong-Kong. Mark fait alors la connaissance de Kit, une trafiquante avec laquelle il va faire face au chaos qui y règne. Á partie de là, des liens très forts vont unir Mark, Man et Kit.

En plus d’un drame dans l’univers triade, Tsui Hark place son œuvre dans un contexte historique celui de la guerre du Viêtnam. Film à l’esthétique différente des deux premiers volets de John Woo, Tsui Hark reprend à son compte la légende du heroic bloodshed et la transforme en lui donnant sa vision des choses qu’il caractérise par un style lui étant propre. Tsui Hark crée une cassure avec les films de John Woo. Son film se joue dans un contexte politique, une autre époque, un autre lieu mais surtout l’un de ses personnages principaux est une femme. Un personnage fort, une femme fatale qui créera l’imagerie de Mark entre lunettes de soleil et imperméable.

On sait que pour ce film, Tsui Hark et John Woo s’étaient embrouillés. Tsui Hark se sentant plus à même de réaliser un film dans son pays d’origine que John Woo alors que ce dernier rêvait d’autre chose. Tsui Hark avoue que Le Syndicat du Crime 3 était avant tout mercantile. Il surfe sur le succès des deux premiers mais malgré cela ce troisième volet reste une œuvre forte qui certes n’a plus grand-chose à avoir avec ceux de John Woo. Toutefois ce volet est véritablement une œuvre intimiste, on y sent d’ailleurs une certaine nostalgie de la part de Tsui Hark.

Il est indéniable que Le Syndicat du Crime 3 est un volet à part dans la trilogie. L’action héroïco-masculine laisse place à une triangulaire amoureuse sans héroïsme. On se concentre sur le seul personnage de Mark en donnant la part belle au personnage interprétée par Anita Mui. Deux visions différentes pour une Œuvre(s) majeure(s).

I.D.

Le Syndicat du Crime 2 (A Better Tomorrow II) : Heroic bloodshed #2

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On prend les mêmes et on recommence. En mieux ? Peut-être. Mais en plus explosif et jouissif. Un maelström des ingrédients qui ont fait le succès du premier volet avec une envie destructrice d’en finir. Le Syndicat du Crime 2/ Ying hong boon sik II (1987) de John Woo est la suite logique qui devait naître suite au succès de la genèse. Poussé par Tsui Hark, John Woo se remet en branle bas de combat et féconde un chef d’oeuvre dans la lignée du premier. Une œuvre magistrale pour un cinéaste génial. John Woo réconforte sa position de numéro un du genre en hissant la barre encore plus haut dans une espèce de folie de la surenchère. Il livre une œuvre prenante et quasi-nihiliste dans laquelle on se laisse immerger, heureux de retrouver des personnages appréciés dans une histoire reprenant les thèmes préférés de son auteur : la fraternité, l’amitié, le respect…

Ho, qui est en prison décide d’aider la police en infiltrant la pègre dans laquelle son frère Kit s’est infiltré et qui se retrouve de ce fait en danger. Il y retrouve un ancien frère d’arme victime d’un complot visant son activité. Ce dernier est obligé de fuir pour les États-Unis, Ho apprend alors que Mark avait un frère jumeau qui y vit : Ken.

De la même manière que le prequel, A Better Tomorrow 2 enfantera des scènes devenues culte à l’image du gun-fight new-yorkais dans l’hôtel mais surtout un final d’anthologie qui clôture le film sur un gun-fight monumental. Une boucherie ahurissante qui en a laissé plus d’un bouche bée, en état de choc. Un traumatisme crânien qui voit trois chevaliers des temps moderne (exit le quatrième, il compte pour du beurre même si je l’avoue, il ravitaille nos trois guerriers en arme) investissant une demeure dans laquelle ils font la peau à toute une tripotée de gangsters. On y trouve de tout : du face à face, un carnage monstrueux et même un Ti Lung de la grande époque de la Shaw Brothers armé d’un sabre. On reste sur le cul et on sourit à la deuxième vision lorsqu’on remarque que Chow Yun-fat a eu chaud aux fesses lors d’une explosion (ah, la pyrotechnie hongkongaise cent pour cent sécurisée). Gigantesque.

I.D.

Le Syndicat du Crime (A Better Tomorrow) : Heroic bloodshed #1

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Parler du Syndicat du Crime/Ying huang boon sik (1986) c’est se rappeler surtout se replonger dans mon adolescence et de cette toute première fois. La première fois que j’ai visionnée ce film qui s’éleva alors au rang des films cultes aux côtés des Scarface de De Palma et des Affranchis de Scorsese.

A Better Tomorrow dont je préférais à l’époque le titre français, un néo-polar pur et dur, une puissance des images rarement vue auparavant était le premier d’une série (celle des Better Tomorrow mais aussi celle des films suivants : The Killer, Bullet in the Head, Hard-Boiled) qu’on s’empressait de trouver et de savourer avec la même excitation que les films de Bruce Lee jusqu’à des films comme Il était une fois en Chine (1991) de Tsui Hark.

Si John Woo révolutionna avec cet opus en remplaçant les sabres par les flingues et changea pour toujours la façon de faire du cinéma, il révolutionna et changea surtout notre façon de voir et vivre le septième art.

Le Syndicat du Crime est un remake de Story Of A Discharged Prisoner (1967) de Patrick Lung avec Patrick Tse jamais vu jusqu’à ce jour. Il est surtout l’un des premiers à nous montrer une nouvelle conception de l’action avec le ballet des acteurs et des balles (balistic ballet), il posait les bases d’un nouveau style de « Hero movie », des scènes héroïco-masculine à la Chang Cheh, du heroic bloodshed percutant et explosif. Rajoutez à cela de magnifiques acteurs : la légende Ti Lung, le charismatique Chow Yun-fat et le jeune espoir sous les traits de Leslie Cheung et vous aurez du grand Cinéma. Le Syndicat du Crime s’était, s’est tout ça à la fois. On comprend après l’avoir vu pourquoi ce film a été un phénomène sans précédent à Hong-Kong où beaucoup le considère comme le meilleur film de tout les temps, point de vue critique comme public.

Et s’il est nécessaire de revenir sur l’histoire : A Better Tomorrow raconte l’histoire de Ho (Ti Lung) et de Mark (Chow Yun-fat) deux truands ainsi que celle de Kit (Leslie Cheung), un flic qui est également le petit frère de Ho. Ce dernier ne sait rien des activités de son grand frère. Lorsque Ho se fait arrêter et que leur père est assassiné, c’est un choc pour Kit d’autant plus que cette affiliation l’empêchera d’avoir une promotion. Quand trois ans plus tard Ho sort de prison, il retrouve Mark, handicapé et clochardisé. Kit ne veut plus entendre parler de lui et un nouveau chef de la pègre veut le faire replonger…

La légende du gunfight commence alors et des images ainsi que des scènes d’anthologies resteront dans les mémoires : Mark s’allumant une cigarette avec un billet de banque ou encore la scène du restaurant… c’est du grand et c’est du bon.

I.D.

 
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