mercredi 14 janvier 2015

Les bébés de la consigne automatique de Ryu Murakami

mercredi 14 janvier 2015
0

Vision glauque d’un Japon, loin de ses clichés récurrents, Les bébés de la consigne automatique (1980) est le fait de Ryu Murakami. Ce troisième roman de l’auteur s’intéresse à dépeindre la destinée de deux orphelins (Kiku et Hashi) qui gardent des séquelles d’un traumatisme passé. Deux trajectoires qui seront bientôt animées par une envie de vengeance, et où elles emploieront dès lors des actes violents…
 
Une aura apocalyptique plane sur Les bébés de la consigne automatique. L’atmosphère sombre qui s’en dégage est moite et sans espoir. On assiste à une tragédie qui évince la dernière once de tout optimisme. Cette route sinueuse et violente, le plus souvent improbable que l’on partage avec les deux personnages principaux torturés est un cauchemar éveillé. L’auteur nous expose toutes les bassesses de l’être humain dans une société déshumanisée. Les bébés de la consigne automatique a donc cet aspect dérangeant et froid qui contamine chaque page, faisant écho à la déchéance physique et morale des protagonistes. On parvient à s’accrocher à eux, cette jeunesse désillusionnée et à leur histoire. Ryu Murakami semble narrer une réalité parallèle à la nôtre où il distille des moments fantastiques. Il n’en renforce que mieux cette fatalité qui plane tout du long. L’auteur confère un pêle-mêle de sentiments contradictoires. Il emploi une finesse dans l’écriture, très poétique qui contraste avec son imaginaire audacieux et polémique, à l’image de ce que l’on peut retrouver dans les œuvres de manga.

Les bébés de la consigne automatique est une expérience qui remue. L’écriture dense se veut crue et offre donc un récit d’anticipation fort en émotion. Et si Ryu Murakami parlait dans les années 80 du monde, non pas des années 90 mais d’aujourd’hui… ?

I.D.

vendredi 9 janvier 2015

I Don't Want to Sleep Alone de Tsai Ming-liang

vendredi 9 janvier 2015
0


I Don't Want to Sleep Alone / Hei yan quan (2006) est née de la volonté d’un cinéaste, Tsai Ming-liang de renouer avec une terre natale : la Malaisie, bien que ce retour aient été quelque peu poussé par des critiques taïwanaise… 

De nuit, dans les quartiers de Kuala Lumpur, la ville aux mille visages où se côtoient immigrés indiens, chinois, indonésiens, Tsai Ming-liang dépeint à travers deux portraits (un même acteur : Lee Kang-sheng)  les démons qui hantent chacun de ces individus, la solitude entre autre.

Hsiao Kang sans abris est passé à tabac après une altercation. Des immigrés indiens le retrouvent inerte en pleine rue et décident de le recueillir. Des sentiments vont naître entre la victime et son protecteur. En parallèle, un jeune homme dans état léthargique est hébergé dans un snacking tenu par deux femmes.

mercredi 7 janvier 2015

Night and Fog : La Cité des douleurs

mercredi 7 janvier 2015
0



Drame social de Ann Hui On-Wah avec Simon Yam Tat-Wah et Zhang Jing-Chu, Night and Fog / Tin Shui wai dik ye yu mo (2009) nous plonge dans l’histoire vraie d’un fait divers qui prend place dans un quartier pauvre de Hong Kong.

Á Tin Shui Wai, une jeune Mainland, Ling vit avec un hongkongais, Sam sans emploi et sans le sou ainsi que leur jumelle. Son mari se révèle comme un homme violent et tyrannique. Il refuse de trouver un emploi et préfère toucher l’argent de l’assistance sociale. Le couple est au bord de l’implosion…

lundi 5 janvier 2015

Samaritan Girl : Les souffrances d’un père et de sa fille

lundi 5 janvier 2015
0



Le film Samaritan Girl aka Samaria (2004) de Kim Ki-duk se veut un tournant pour son auteur. Une étape dans une filmographie teintée de noirceur et de personnages désaxés parfois violents. Des films dérangeants qui ne laissaient pas indifférents. Ici, les personnages sont plus « conventionnels » et l’histoire se veut une critique de la prostitution adolescente en Corée du Sud. Une prostitution taboue dans laquelle Yeo-jin et Jae-young évoluent.

Ces deux adolescentes ont un rêve, c’est celui de voyager en Europe et pour réunir la somme d’argent nécessaire, Jae-young se prostitue. Yeo-jin joue le rôle de protectrice et de trésorière (proxénète ?). Elle prend les rendez-vous, surveille la rue et ses descentes de la police, encaisse l’argent mais surtout elle fait en sorte que son amie ne tombe pas amoureuse de ses clients.

vendredi 2 janvier 2015

The Terrorizers : Puzzle social

vendredi 2 janvier 2015
6

A l'occasion de la sortie du DVD chez Spectrum Films, nous rééditons notre avis du 5 janvier 2012 rédigé lors de sa sortie au cinéma.

Les inconditionnels d’Edward Yang n’auraient raté pour rien au monde la première sortie en salle de son long métrage, The Terrorizers (1986). Si beaucoup le connaisse à travers son dernier essai (achevé), Yi Yi (2000), la projection de son troisième long fut une aubaine pour le découvrir autrement.

The Terrorizers est un film qui me parut complexe. Une multitude de personnages et de scènes plus ou moins explicites - où s’entrechoquent sons et silhouettes, s’invite dans un rythme soutenu. L’auteur pose son récit comme il placerait des objets sans liens, sans cohérence apparente, sur une table. On se voit témoin d’une course poursuite, d’un présumé meurtre (le bruit sourd d’un tir, le corps d’un homme à terre), d’un couple tourmenté. L’improvisation ne tient pas longtemps et l’on comprend incessamment que ce puzzle à échelle humaine est une façon pour l’auteur de montrer les liens qui coexistent entre chaque protagoniste. Des personnages qui se croiseront ou se sont déjà croisés, par hasard ou volonté. L’assemblage de toutes ces “pièces” prend forme, subtilement, dans le non-dit parfois, car Yang nous accompagne dans la compréhension de son film. On tente alors de souder les morceaux. L’absence de communication se dessine pour beaucoup ; ce couple qui ne parvient à s’appréhender, cette adolescente qui peine à trouver sa place. Un sentiment d’oppression émane, suscitant une envie incontrôlable de liberté. Une fuite en avant qui va se présenter, en apaisant certains, lorsqu’il créé chez d’autre une folie meurtrière.

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes | Design Blog, Make Online Money