vendredi 26 septembre 2008

Exilé (Fong Juk) : Western moderne à Macao

vendredi 26 septembre 2008
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En réunissant quasiment le casting de The Mission (1999), avec Exilé (2006), Johnnie To Kei-Fung s’emploie dans une voie qu’il avait tracé avec PTU (2003), celle de créer une atmosphère enfermant ces personnages principaux. Cette fois-ci, le terrain de jeu est l’enclave de Macao (enclave portugaise avant sa rétrocession à la Chine) où la mise en scène des gunfights est époustouflante. On pense à Peckinpah et Leone, la caméra est fluide et prend d’assaut l’espace. C’est du To. Du très bon To.

Wo, membre d’une triade s’est réfugié à Macao avec femme et enfant après avoir tiré sur son patron. Quatre tueurs à gages débarquent dans l’enclave, quatre anciens amis et collègues dont deux d’entre eux sont là pour le protéger. Quant aux deux autres, ils ont une mission : l’exécuter. Les personnages sont tiraillés par la loyauté du à leur boss et à leur amitié avec Wo. Les problèmes commencent.

Johnnie To place son film avant la rétrocession de Macao à la Chine. L’atmosphère est tendue. La situation est flottante. Les truands se confondent aux policiers qui s’effacent devant les règlements de compte. Tous tentent de tirer leur épingle du jeu. Et la caméra de To, elle, lévite parmi ce marasme où les coups de feu s’échangent avec maestria, des corps arrêtés qui tirent. Des corps qui se déplacent dans un espace restreint où ces mêmes corps s’écrasent sur le plancher sans vie, le temps que met une canette projetée au plafond pour tomber sur le sol. Le temps semble s’être arrêté. C’est du To. Du très grand To.

Il y a de la magie chez Johnnie To, c’est une véritable leçon de cinéma qu’il donne avec Exilé par l’originalité qu’il parvient à créer à chaque film. Bon nombre de cinéaste qui se prétendent comme des réalisateurs devraient se mettre derrière leur pupitre et prendre des notes. Le maître a encore frappé.

I.D.

mercredi 17 septembre 2008

The President's Last Bang : Coup d'éclat

mercredi 17 septembre 2008
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Séoul 1979, le dictateur Park Chung-hee, Président de la République sud-coréenne dîne avec trois de ses plus proches collaborateurs (son chef de la sécurité, son secrétaire et le directeur de la KCIA), ainsi que deux jeunes femmes (dont l’une est chanteuse pop). Au même moment, Kim le directeur de la KCIA projette d’assassiner le président pour la « démocratie », et sur un coup de sang… il agit.

Im Sang-soo réalise avec audace, The President’s Last Bang (2005), une satire politique, en dénonçant l’agissement de l’élite au pouvoir ; une classe politique peu glorieuse, au régime déséquilibré. Film politique pointant du doigt une dictature militaire ayant écrasée toute contestation par la force, et ayant réduit le peuple sud-coréen au silence (tortures, disparitions…). Im Sang-soo emploie sa critique d’un système au travers d’une narration qui dépasse la simple relecture de faits historiques. Pour se faire, il utilise une multiplication des genres (polar, thriller et notamment la comédie noire teintée de burlesque) qui permet de revitaliser le drame historique. Il emploie également une esthétique particulière qui crée une atmosphère de suspense, où la violence à l’état brut peut éclater d’un moment à l’autre. L’objectif de la caméra (l’œil du spectateur) semble flotter d’une pièce à l’autre comme pour marquer un moment clé de l’histoire sud-coréenne.

La force de la réalisation réside dans les magnifiques plans séquences panoramiques. La caméra se déplace latéralement, témoin de ce qui se joue et de ce qui va se jouer. Elle prend de l’ampleur pour mieux observer le terrain de jeu en filmant en contre-plongée l’avant mais surtout l’après assassinat du Président Park, où elle se déplace encore latéralement pour mieux voir les conséquences du cataclysme qui vient de frapper.

The President’s Last Bang marque aussi par ces problèmes de censure. Après que le fils du défunt dictateur ait tenté de faire interdire le film, prétextant qu’il salissait l’image de son père, la cour de justice ordonna que l’on coupe au montage quatre minutes d’images d’archives. Quatre minutes qu’Im Sang-soo laissera noire.

Avec The President’s Last Bang, Im Sang-soo nous montre l’étendue de son art cinématographique et s’inscrit de ce fait comme un cinéaste de talent de la scène coréenne.

I.D.

samedi 13 septembre 2008

Le site Hk Mania devient un blog

samedi 13 septembre 2008
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Une dernière news postée le 10 septembre sur le (très bon) site Hk Mania pour annoncer le basculement du site vers un blog. Ceci serait apparemment temporaire le temps de trouver une solution pour palier aux difficultés rencontrées depuis la mise en ligne de la V2 du site.

Les critiques et autres informations continueront à être relayées avec autant d'entrain et de "passion" selon les dires de la Team.

La nouvelle url : Blog Hk Mania
En savoir plus : Hk Mania devient un blog - 10/09/2008

dimanche 7 septembre 2008

Memories Of Murder : Histoire dans l’Histoire

dimanche 7 septembre 2008
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Bong Joon-ho relate avec Memories Of Murder (2003) un fait divers sordide : la traque du premier tueur en série en Corée du Sud, ayant sévit dans une campagne proche de la capitale. Pas un indice, et des victimes qui s’additionnent. La police (l’agent Park : remarquable Song Kang-ho et Jo) est impuissante et affiche un manque de professionnalisme évident. Elle fabrique des preuves, passe à tabac pour des aveux et a recours au chamanisme, bref elle piétine. Et l’arrivée du policier Seo de Séoul ne changera rien. Après dix victimes, l’affaire ne sera jamais élucidée.

Le film se termine comme il a commencé. L’agent Park observe un égout, le même endroit où la première victime du serial killer a été découverte. En 2003, la boucle est bouclée. Park, reconvertie en commerciale se penche à nouveau sur cet égout. Rien. Il se souvient. Il n’a pas oublié. Le pays a changé…et a oublié.

Bong Joon-ho explose avec ce deuxième film. La force de cette œuvre réside dans la puissance qu’il développe tout au long d’une réalisation remarquable. Film de tueur en série qui s’affranchit de tout ce qui a pu se faire dans ce domaine. Il y a de l’intelligence dans sa manière de faire du cinéma. Thriller aux teintes absurdes et violentes, Memories Of Murder dégage une atmosphère emprunt d’ironie. Il y décrit des sentiments de personnages pris dans une spirale, où tension, colère et tristesse se mêlent. Les policiers chassent mais le gibier est plus rapide, ils sont « ces corps lents » qui ne parviennent à réagir à temps, étant réduits à une impuissance, celle d’une époque.

En toile de fond, on découvre une Corée du Sud sous développée, où la police a mauvaise réputation parce qu’usant de trop de brutalité. Sous le joug d’une dictature, le pays entier vit sous les exercices antiraids et les manifestations réprimées par le sang… L’Histoire de la Corée du Sud se joue alors en parallèle de l’Histoire de nos protagonistes. Finalement, si les policiers échouent c’est sans doute à cause de l’époque ; de conditions de travail et de leur inexpérience. Des « policiers » dépassés par des actes qui pourraient s’apparenter à une nouvelle « ère » du crime sexuel. En somme, ils appartiennent déjà à une époque révolue.

Bong Joon-ho confirme une grande maîtrise technique qu’il avait commencée à exprimer avec son premier film Barking Dog Never Bites (2000). Il parvient à décrire des relations existantes entre coréens, en mettant l’accent sur les paradoxes et les tensions qui les habitent. Une grande maîtrise qu’il poursuit avec sa troisième œuvre, mais ceci est une autre histoire…

I.D.

mercredi 3 septembre 2008

Le chanteur Midada : Interview Exclusive !

mercredi 3 septembre 2008
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Je fais ici une trêve « People » (oui moi aussi je me mets aux potins !) pour vous présenter ou plutôt représenter un chanteur cambodgien très en vogue « chez nous » : Midada. Cette fois les circonstances sont différentes et je mets les bouchées doubles pour faire languir les plus connaisseurs. Voici l’entretien que j’ai pu soutirer de ma très chère cousine, qui a eu la chance de le rencontrer cet été. Interview « Star » : Action !

À quelle occasion as-tu rencontré Midada ?
Christine : J’ai rencontré Midada alors que j’étais en train de prendre mon petit déjeuner dans un restaurant aux abords de Phnom Penh.

Quelle a été ta réaction ?
C : En fait, je ne l’ai pas toute suite reconnu. C’est mon ami cambodgien qui m’a fait la remarque discrètement : « c’est Midada, le chanteur de Dans ce café ». Après quelque coup d’œil furtif, je l’avais enfin reconnu.

Etait-il si méconnaissable… ?
C : Non pas du tout. Juste qu’il était un peu différent de ce que j’avais pu voir de lui dans ces clips. Il est plus grand en vrai, et avec quelques kilos en plus !

Tu insinues qu’il est bien portant ?
C : Euh, oui plutôt, sans doute due à son succès… En tout cas, je rassure les fans, ça reste un bel homme ! (Rires).

Finalement, l’as-tu abordé ou as-tu laissé passer ta chance ?
C : Oui je l’ai abordé, mais je l’ai quand même laissé finir son « nomchok carry ». Quand il s’est levé, je l’ai salué et lui ai demandé si je pouvais prendre une photo avec lui. Il a volontiers accepté.

Alors… tes impressions ?
C : Très sympa. Souriant. Il nous a à son tour aussi beaucoup remercier de l’attention qu’on lui portait. C’était assez gênant d’ailleurs.

Dernière question, je n’ai pas pu être là malheureusement mais j’aurais certainement poussé la chansonnette... As-tu osé fredonner un bout de « Dans ce café » ?
C : Je vais te décevoir, je n’ai rien fredonné. Désolée ! (Rires).

 
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