dimanche 29 novembre 2009

Odori : Les saveurs uniques de la Corée du Sud [Restaurant]

dimanche 29 novembre 2009
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Recommandé par un natif du Pays du matin frais, Odori est un charmant restaurant coréen du 15ème arrondissement de Paris (Métro : La Motte Piquet-Grenelle). Le restaurant à la devanture simple et au cadre chaleureux et intimiste est situé à la rue Letellier en face d’une épicerie… coréenne aussi (Tiens...).

Que dire des mets préparés à part un grand MIAM ! Je suis loin d’avoir fait le tour de la carte, car dans mes heures de grande faim (et de gourmandise), je me rue facilement sur mes plats préférés. Promis, la prochaine fois j’en teste d’autres !

En entrée, les bulots à la sauce piquante sont exquis et se mangent sans fin (ça me met l'eau à la bouche rien que d'en parler). Ils sont servis avec du poireau émincé, des tranches de poires fondantes et d'une sauce piquante (était-ce nécessaire de le préciser ?). Les galettes à la ciboule et les vermicelles sautés aux légumes et bœufs sont aussi très bons. J’ai pour habitude de prendre en plat les délicieux ragoûts, savoureux et très épicés. Le ragoût au poulet et pommes de terre est très relevé, si vous ne supportez pas le piment abstenez-vous. Celui aux fruits de mer est plus doux mais reste quand même fort. De manière général, la plupart des plats sont tous plus ou moins pimentés, n’hésitez pas à vous renseigner au risque d’avoir de mauvaise surprise. I.D. a déjà tenté les grillades en optant pour des lamelles de porc haché, plutôt concluant. Bref, pas grand-chose de négatif à relever… si ce n’est le prix. Oui, Odori reste une adresse relativement cher. Pour deux personnes (entrée + plat + dessert + boisson), comptez environs 75 euros.

Un plaisir à s’offrir de temps à autre. En tout cas, on en sort toujours ravis. J’y suis allée il y a 3 semaines et il m’a semblé avoir remarqué des changements : les bulots étaient servis avec des vermicelles et les plats à ragoûts n’étaient plus les mêmes. Suite à une rencontre, j’ai appris qu'Odori avait changé de propriétaire, n’enlevant en rien à la qualité de leur prestation je le précise. L’ancien patron s’est décidé à ouvrir un restaurant coréen dans le quartier de la rue Saint Anne, affaire à suivre !

J’oubliais, si vous décidez de vous y rendre en week-end, un conseil : faites une réservation. Oui, j’ai déjà été refoulée un samedi alors que je fantasmais sur un ragoût depuis une semaine, grr !

Où ?
ODORI
18 Rue Letellier
75015 Paris
01 45 77 88 12‎
Métro : La motte piquet-grenelle
Plan d’accès
Diana

Cycle Singapour, Malaisie : Le cinéma ! Du 16 déc. au 1er mars

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Le Centre George Pompidou s’offre un cycle à l’honneur de deux pays dont les œuvres sont encore méconnues avec : Singapour, Malaisie : le cinéma !

Durant deux mois, le centre propose une très vaste sélection de longs et courts métrages, des classiques en noir et blanc des années 60’ (P. Ramlee, P. Kapur) aux contemporains (Eric Khoo, Yeo Joon Han).

52 projections du 16 décembre au 1er mars au Centre George Pompidou (Paris 4ème – Métro : Les Halles ou Rambuteau). Les séances pourront même ravir les travailleurs puisque beaucoup de projections se déroulent en soirée et le week-end, donc pas d’excuses pour louper le coche !

Je déroge au listing habituel du programme, aux vues de ces 52 films et vous invite à le découvrir sur le site officiel.

Comptez 4€ à 6€ la séance, des passes sont aussi disponibles.

Pour plus d’informations :
Singapour, Malaisie : le cinéma !

vendredi 27 novembre 2009

Du "S" au "L", il n'y a qu'un pas en Asie du Sud-Est [Voyage]

vendredi 27 novembre 2009
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Alerte les filles ! Si un jour l’envie vous dit de vous rendre en Asie du Sud-Est préparez-vous à être quelques peu froissées lors de vos virées shopping . Je parle en connaissance de cause. Première étape en Thaïlande. Je me promène tranquillement dans un centre commercial quand un pantalon me fait de l’œil. Je prends un M pensant bien faire (j’avais déjà remarqué que les S ne ressemblaient pas à ce qu’on trouvait en France !), et là qui je vois courir vers moi ? Une vendeuse qui m’interpelle et me dit « No, no ! » , elle me remet une taille L, entre temps elle me reluque de haut en bas, l’air de dire « Elle fait pas du M celle-là » ! Je ne dis rien, légèrement vexée… J’essaie, et force est de constater que Madame la vendeuse avait raison… Mais quand même une taille de plus, ça fait mal (Ah les filles...) !

Deuxième anecdote. Au Cambodge, il m’arrive régulièrement de me rendre à Phnom Penh et d’en profiter pour faire un tour au centre commercial Sorya. On y trouve de tout et surtout des fringues majoritairement de Thaïlande et HK. C’est toujours plaisant de s’y promener, avec en prime une bonne glace choco-mint ! Bref, tout ça pour dire que plaisant, c’est vite dit… Dès que je commence à chercher une taille de jean, j’en viens rapidement à entendre des « big size, big size !». Je m’habitue, ça me fait sourire à force. Le comble c'est qu'il arrive même que la plus grande taille disponible, soit toujours trop petite… Donc pas de panique si vous êtes confrontées à ces situations, c’est monnaie courante ! On s’y fait vite...

Diana

lundi 23 novembre 2009

Kinatay de Brillante Mendoza : Sombre

lundi 23 novembre 2009
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Prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes, Kinatay (2009) du cinéaste philippin Brillante Mendoza s’inscrit comme un long-métrage sombre et violent reflétant un quotidien qui prend racine à Manille.

Peping, dix neuf ans étudie à l’école de police. Il vient de se marier avec Cecille avec laquelle il a un bébé de sept mois. Pour se faire un peu d’argent, il récolte l’argent du racket, organisée par la police locale…

Kinatay est une œuvre d’ambiance. Le huitième film de Brillante Mendoza s’ouvre sur Manille, ville vivante, ville grouillante où les gens vont et viennent ainsi que les véhicules motorisés. Une caméra portée capte cette agitation, ce bruit d’une citée où les faits divers se jouent face caméra (celle de Mendoza et des médias). Ils se jouent aussi devant les badauds à la fois spectateurs et interprètes d’évènements presque anodins dans le contexte que connaît la capitale philippine. Des évènements qui s’apparentent à un cirque médiatique, simple amusement pour ses spectateurs (passifs et actifs). En parallèle, l’auteur nous montre que la vie continue, face aux drames-spectacles qui se jouent, la joie y co-existe : danse, musique, mariage… Dans cette ville aux milles visages et aux milles contrastes, Brillante Mendoza nous invite dans la vie du jeune Peping.

Là, où Kinatay change de visage c’est à la nuit tombée. Nouveau contraste. Le jour et la nuit. Manille se veut plus discrète avec le bruit des sirènes de police qui ponctue les virées nocturnes de ses habitants. On lui découvre un nouveau visage comme celui de notre protagoniste, élève à l’école de police le jour qui se transforme en un maillon du racket organisé la nuit. Ce nouveau visage est d’autant plus frappant qu’il a pour figure principale la police. La police représentante des maux que sont les trafiques comme le racket, la drogue, le meurtre… Brillante Mendoza pointe du doigt l’institution policière et ses déviances, la violence d’une ville et les affaires illicite qui la gangrène. Le cinéaste philippin nous plonge alors dans l’horreur de l’univers criminel sans foi ni loi.

Á l’image de Peping dans Kinatay, nous ne pouvons qu’assister impuissant à un drame qui se joue et qui le marquera à jamais. On suppose ainsi qu’il fait ses premiers pas sur un chemin de non-retour qui le conditionnera dans son futur métier de policier. Etape exigée pour faire partie d’une famille qui l’oblige au pire en devenant complice de l’infâme. Un dépucelage en bon et due forme nous invitant dans l’antre d’une barbarie criminelle où la peur et l’attentisme se récente dans l’atmosphère ambiant. L’atmosphère y est pour beaucoup dans Kinatay. Le cinéaste parvient à instaurer un climat particulier qui en rebutera plus d’un. Il s’arrête sur des instants qu’il tire en longueur pour mieux nous imprégner de ce qui entoure son personnage principal et de ce fait nous entoure également. Un malaise en découle, suscitant un passage obligé à la compréhension d’une situation, qui se vit plus qu’elle ne se regarde avec détachement.

Le but de Kinatay est de nous faire réagir. Nous ne sommes plus de simples spectateurs passifs qui assistons à une histoire sur la criminalité faisant rage à Manille et sa banlieue. Nous sommes Peping. Nous sommes Peping et son impuissance. Nous subissons dès lors une influence claustrophobe embarqué à notre tour dans une mission qui s’avèrera meurtrière et sanglante. Brillante Mendoza change notre regard de spectateur. Nous sommes ces badauds dans les rues de la capitale des philippines qui assistent aux faits divers comme un spectacle. Nous ne pouvons revenir en arrière. Nous sommes pris au piège et vivons une expérience qui s’avère douloureuse et traumatisante. L’immersion est totale, on sent la peur, les interrogations. Nous vivons ce chemin qui mène à l’échafaud, c’est brutal, violent mais jamais gratuit. Nous vivons les horreurs d’un repère de la Mort, c’est dur, toujours aussi violent mais encore une fois jamais gratuit. Ces horreurs existent au quotidien puis le jour supplante la nuit. La ville grouillante reprend ses droits au levé du jour dans un marasme de bruit, dans une cohue étouffante qui s’agite. Un jour remplace un autre, une routine qui nous montre un Peping (nous-même) dérouté après avoir quitté sa « famille policière » alors qu’ailleurs une femme nourrit son bébé, la vie continue semble nous dire Brillante Mendoza. Une histoire parmi tant d’autre qu’on abandonne à son (sombre) destin…

Kinatay est une œuvre de contraste terriblement sincère et crue dans son rapport à la réalité, celle qu’on n’aimerait nier mais qui existe avec parcimonie dans les colonnes des faits divers des mass-médias. Avec ce film, Brillante Mendoza signe une œuvre dérangeante certes mais profondément vraie et d’un onirisme obscur répugnant. Un morceau de vie parmi des millions sur lequel on s’arrête le temps d’un film. Nous attendons d’ores et déjà avec impatience sa prochaine œuvre : Lola, très remarqué à l’édition 2009 de la Mostra de Venise. Un autre morceau de vie…

I.D.

dimanche 22 novembre 2009

Visage de Tsai Ming-liang : Le naufrage...

dimanche 22 novembre 2009
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Dernier film du cinéaste taiwanais à ce jour, Visage (2009) de Tsai Ming-liang prend place en grande majorité en France, au Musée du Louvre. On y suit un tournage où un réalisateur Taïwanais met en scène l’histoire de Salomé, le rôle du roi Hérode étant tenu par Jean-Pierre Léaud. On suit les péripéties de ce tournage tout particulier…

Le Cinéma de Tsai Ming-liang n’est pas facile d’accès, un cinéma contemplatif peu enclin à ravir nombre de personne. Il est aussi perçu comme un cinéaste élitiste parce que ses œuvres représentent un certain cinéma d’auteur. Si son Cinéma ne parle pas aux plus grands nombres, force est de constater que cela ne peut aller que de mal en pis avec Visage. Cette œuvre pourrait être celle d’un artiste qui serait tomber dans les travers de son art, de son style qui le caractérise tant. Un accident de parcours qui voit le cinéaste partir en tête à queue vers les méandres d’un cinéma d’esbroufe. Visage apostrophe son spectateur mais pas forcément dans le bon sens. Malheureusement pour nous et pour lui. Et comme cela arrive à tout cinéaste, on peut mettre en scène de temps en temps, une oeuvre mineure, une œuvre qui ne marquera pas, ou à oublier le plus vite possible. Visage serait de ces oeuvres. Tsai Ming-liang a rêvé d’une œuvre cinématographique pour les musées (les films qui côtoieraient les tableaux de maîtres) et bien j’ai envie de lui dire qu’il se trompe, si son souhait est celui de prendre cette direction, elle accuse un manque total de recul et de jugement.

Visage est une énorme déception tant on attendait de ce cinéaste apprécié à Made in Asie, pour son talent et ce Cinéma si singulier. S’il n’a pas toujours réalisé des œuvres valant le détour, Tsai Ming-liang jouissait d’un univers propre qu’il avait jusqu’ici su faire partager. S’il conserve dans Visage cet univers distinctif, c’est sur sa façon de communiquer ses envies qu’il échoue. On peut aimer nombre de ses œuvres et tomber des nus devant une œuvre qui se veut une reproduction de son travail antérieur. Il y a du The Hole (1997) dans Visage mais aussi du I don’t want to sleep alone (2006). On retrouve son double à l’écran sous les traits de Lee Kang-shen qui perd ici sa mère après avoir perdu son père dans Et là-bas, quelle heure est-il ? (2001). Une autre œuvre à laquelle il fait référence ici comme si son cinéma était devenu celui de la copie (sa propre copie avariée) en évitant celui du mimétisme. Esthétiquement, Visage est beau avec une mise en scène qui est celle de son auteur, on reconnaît la touche, la patte qui est la sienne, il n’y a aucun doute à ce niveau. Pourtant, le cinéma c’est aussi des histoires. Et une histoire, il en manque cruellement dans Visage.

Cette œuvre n’a aucun sens, c’est juste l’accumulation d’une jolie scène (pas toujours) qui en remplace une autre et ainsi de suite. Une scène, un plan encore et encore où les acteurs se démènent tant bien que mal. On sent un manque de direction, on sent des pas, des gestes mal assurés. Est-ce voulu de la part de Tsai Ming-liang ? Il y a de grande chance. Le résultat ? On reste dubitatif, même devant de grands noms du Cinéma français. Jean-Pierre Léaud (un acteur que j’adore) peine et on en a mal pour lui. On a envie de se lever et de tout arrêter pour dire stop, cessons cette ignominie du jeu, du cinéma. Laetitia Casta joue comme dans une pub pour parfum ou d’une grande enseigne de prêt-à-porter, affligeant. S’en est triste, et associer trois égéries de François Truffaut dans un même plan ne changera pas la donne, Visage souffre considérablement de consistance. Et peindre des tableaux sur pellicule (la façon dont TML définit son Cinéma) n’est pas tout. Alors quel sentiment garde-t-on à l’esprit ? Le sentiment de s’être fait avoir. Le sentiment que TML se moque de nous en mettant en scène une œuvre égoïste qui n’a ni queue ni tête. Un patchwork d’images, rien d’autre.

Visage accumule les fautes de mauvais goûts avec des scènes discutables pour ce qui s’y passe et la façon dont c’est jouer. Laetitia Casta avec son rouleau adhésif noir ! Plus jamais ça. Passons. Pour ma part, je garderai en mémoire l’un des moments les plus réussi avec cette inondation en début de film qui voit Lee Kang-shen se battre contre l’élément qui définit le plus TML, l’eau. Visage ce n’est rien de moins que le naufrage d’une œuvre dans un caniveau parisien qui coule inexorablement vers et dans les égouts, pour s’y perdre à jamais et nous avec.

I.D.

jeudi 19 novembre 2009

Robot Taekwon V : You Win [Festival Franco-Coréen]

jeudi 19 novembre 2009
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Film de clôture du 4ème Festival Franco-Coréen du Film, Robot Taekwon V / Ro-bo-teu Tae-kwon V (1976) du réalisateur Kim Chung-gi est un film d’animation qui aurait pu largement s’inscrire dans la sélection KOFA-FFCF Classiques 2009. En effet, ce dessin animé pour grand écran réunit quelques jolies caricatures du film de propagande, un film que l’on pensait perdu mais qui fut retrouvé en 2004 dans une boîte rouillée d’un entrepôt et fut restauré. Il connu une sortie en Corée du Sud en 2006 et nous assistions à sa projection en ce 17 novembre 2009 au cinéma l’Action Christine.

Taekwon V est un immense robot mise au point par le Dr Kaff et le Dr Kim. Dr Kaff nourrit secrètement le désir de conquérir le monde avec une horde de robot. Après avoir été humilié publiquement à cause de son physique ingrat, il disparaît. Au même moment, les meilleurs combattants de chaque sport de combat sont enlevés par un groupuscule appelé l’Empire Rouge…

Robot Taekwon V c’est le film d’animation propagandiste par excellence. Les sud-coréens se posent comme les défenseurs du monde libre où l’on batifole avec les oiseaux et les écureuils. Une puissance prête à affronter le Mal qui voudrait s’abattre surtout lorsque ce « Mal » affiche l’étoile rouge et se prénomme : l’Empire Rouge (tiens, ils me rappellent un pays dans le nord de la Corée du Sud ceux-là). Les sud-coréens sont beaux (a contrario, les membres de l’Empire Rouge sont moches), gentils (ils aiment la nature) et sportifs aussi. Ils pratiquent le taekwondo dont Taekwon V est un fervent adepte. Un art martial qui fustige les autres sports de combat par sa magnificence (on se croirait dans un bon Sonny Chiba avec son karaté). Robot Taekwon V oppose aussi des figures présentes historiquement en Corée du Sud, ainsi on a le droit à un japonais hideux (les années d’occupations du Japon) et un états-uniens tout aussi hideux et imbu de sa personne (l’impérialisme des Etats-Unis sur le sol sud-coréen). Faut-il préciser que notre héro (qui fait vivre Taekwon V) parvient aisément à les battre ?

Robot Taekwon V est un film animation de détente qui fait passer un agréable moment tant il est décalé vis-à-vis de l’époque où nous vivons. Il y a quelques scènes d’anthologies à se plier de rire entre mise en situation surprenante et dialogues des plus ahurissants. En effet, si le Dr Kaff est aussi ignoble c’est parce qu’il a un physique ingrat ! (et je retranscris la chose gentiment). Le film qui n’est pas long (1h16) se laisse regarder tranquillement comme un retour dans notre enfance où à cette époque là, c’était son cousin lointain (Goldorak) que nous admirions (en ce qui concerne les garçons, je ne m’avancerai pas pour les filles). Et entendre durant la projections deux enfants s’étonner, c’est que le film devait fonctionner puisqu’ils semblaient réactifs à la grandeur de Robot Taekwon V. Un film d’animation marrant donc tout en gardant à l’esprit la volonté des concepteurs à l’époque. J’oubliais, le thème musicale endiablé, génial !

Robot Taekwon V de Kim Chung-gi clôturait merveilleusement bien ce 4ème Festival Franco-Coréen du Film avec une ambiance joyeuse de récréation à la fois humoristique et jovial.

I.D.

Parade of Wives : Les femmes au travail [Festival Franco-Coréen]

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Parade of Wives / Anaedeului haengjin (1974) d’Im Kwon-taek à l’image des films de propagande projetés lors du Festival Franco-Coréen du Film 2009, s’inscrit comme un leitmotiv des idéologies à transmettre à la population : l’anti-communisme, la famille patriarcale ou bien encore le développement économique.

Une jeune mariée part vivre avec son mari dans le village natal de celui-ci. Il y règne pauvreté et fainéantise. Cette dernière met tout en œuvre, non sans mal pour changer la situation du village ainsi que les mentalités qui sont en vigueur…

Parade of Wives c’est l’apologie de la modernité qui doit s’imposer pour que chaque village puisse prospérer à bon escient et ainsi faire de la Corée du Sud un pays moderne et riche. On suit alors une femme de l’extérieur qui vient apporter son savoir mais aussi une mentalité différente de celle des villageois. Elle s’impose comme une éducatrice qui va parvenir à changer la face d’un village en adoptant les préceptes du gouvernement. La chose est d’autant plus symbolique que ce changement se réalise par l’impulsion des femmes. Les hommes ayant une image très néfaste dans ce contexte (fainéants, joueurs, buveurs,…).

Im Kwon-taek s’applique correctement à faire son travail de cinéaste et raconte avec force et conviction ce(s) portrait(s) de femme(s). On pourra reprocher un récit qui tire en longueur en adjoignant à l’histoire de départ, une histoire secondaire qui prend place avec l’un des personnages féminins qu’on pensait veuve. Un retour sorti de nulle part d’un mari qui vit dans la clandestinité. Vraiment, cet énième rebondissement n’apporte rien si ce n’est le prétexte de montrer du doigt la guérilla communiste et permettre à l’héroïne de lancer son discours final très idéologique, peu judicieux d’un point de vue cinématographique mais hautement symbolique sur l’aspect propagandiste.

Parade of Wives vaut le coup d’œil comme vestige d’un cinéma bien à part.

I.D.

L'hommage à Jin [Festival Franco-Coréen 2009]

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Ly Jin (LJ) était une jeune cinéaste d’origine coréenne qui vivait en France depuis quelques années maintenant. Elle est décédée à l’âge de 31 ans en septembre 2009. Le Festival Franco-Coréen du Film 2009 a voulu lui rendre hommage en diffusant son court-métrage : Origine – X, présent lors du FFCF 2006 ainsi que des images tournées par Frédéric Ambroisine, un proche de la réalisatrice (également connu par les amoureux du cinéma asiatique comme critique, entre autre).

Origine – X est un court-métrage nonsensique de sept minutes, véritable patchwork qui mêlent fiction, vidéo personnelle mais aussi de vrais-faux making of. Du moins, c’est ce qu’il m’en a semblé. L’histoire de deux jeunes coréens, l’un adopté par des parents français et skateur, l’autre : une jeune fille issue d’une famille riche laquelle atterrie à Paris et donne dans le porno. Ce film se veut expérimental et impose déjà un style, une singularité propre et une approche différente de la norme cinématographique.

Une demi heure d’images non montées, projetées à l’état brute directement de la caméra DV de Frédéric Ambroisine, c’est ce à quoi nous avons eu droit par la suite. Des images qui nous montrent une Jin Ly qui se met en scène alors qu’elle était à Cannes pour présenter l’une des versions de son unique long-métrage : Trans# : Working Title. Film « autre » projeté en marge du Festival de Cannes 2008 à l’ACID. De son film nous ne verrons rien, tout au plus l’avant et l’après projection qui laisse une frustration énorme. Ces images que l’on peut qualifier d’intimes à l’égard de cette réalisatrice que je ne connaissais pas, donnent le sentiment d’avoir assisté au visionnage d’une vidéo d’ami dans le salon d’un ami (entre ami)...

Voir le Teaser de Trans# - Working Title :


Finalement, il y régnait une ambiance bizarre après visionnage. Un silence puis des langues qui se délits, surtout celles des proches, en gros : voilà c’était elle, LJ. Un hommage que cette cinéaste décédée prématurément n’aurait pas daignée tant on baignait dans l’incertitude quelques minutes avant de rentrer en salle. Les programmateurs pourront aisément en parler, le stress jusqu’à la dernière minute, la recherche du long-métrage introuvé (et déjà culte par l’aura mystérieuse qu’il confère), le désistement de certaine personne, les coups de téléphones paniqués et puis finalement les choses se sont faites en freestyle, à l’arrache, un côté désorganisé par les imprévus et un long-métrage qui frustre par son manque d’image. Il en existerait quatre versions, certains ne l’on qu’en rush, d’autres ont eu le privilège de le voir, je fais maintenant partie de ceux qui le connaisse de réputation, en espérant que l’an prochain, si festival il y a, Jin Ly puisse jouir d’une projection en bonne et du forme.

Découvrez les autres projets 2009 de Ly Jin :
Sun et Eclipse
> Voir Sun
> Voir Eclipse

Clip electro
> Voir le clip

I.D.

First Love : L’ange amoureux [Festival Franco-Coréen]

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Troisième film de son auteur, First Love / Cheot Sarang (1993) de Lee Myung-se nous conte une romance fantastique.

Young-shin est étudiante dans une école d’art. Elle tombe amoureuse de Chang-wook, son professeur...

First Love est un film léger et amusant sur une étudiante qui découvre le sentiment amoureux qu’elle n’avait jusqu’alors jamais ressenti. Á travers une réalisation dynamique et singulière de Lee Myung-se, le récit parvient à nous toucher avec ce personnage principale féminin qui sait être attachant par sa malice et une certaine naïveté dont elle fait preuve. De plus, le cinéaste apporte une touche fantaisiste à l’ensemble par le biais du dessin qu’il anime et de quelques scènes irréelles qui donne le sentiment d’assister à un rêve éveillé.

First Love par son personnage féminin rêveur parfois gaffeur et pour l’univers qui y est dépeint fait rappeler Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet. Du moins, c’était le sentiment que j’en avais en le visionnant. Si je n’ai pas aimé le film du cinéaste français, mon sentiment à l’égard de ce film coréen est tout autre. Il y a une légèreté de ton ainsi que ces petites choses de la vie qui le rendent plaisant. Les personnages y sont attachants et on se prend vite au jeu de cet amour vécu par l’héroïne qui vit là donc ces premiers émois amoureux.

En définitive, First Love est un joli film bien fait quoiqu’il tire en longueur sur la fin. Cela ne dénature pas cette histoire simple, celle du premier amour qui s’avère inventive. J’ai notamment apprécié ce plan fixe qui revient à plusieurs reprise, celui qui nous montre la vie d’une rue où se tient la maison familiale de l’héroïne. Un plan, une rue, sur lesquelles le film se termine comme pour nous montrer l’importance du temps qui passe, l’importance de la vie mais aussi de l’amour comme expérience unique.

I.D.

My Friend and His Wife de Shin Dong-il [Festival Franco-Coréen]

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My Friend & His Wife / Na-eui Chin-goo, Geu-eui A-nae (2006) de Shin Dong-il est un drame qui prend son essence dans l’amitié que porte un homme à un ancien camarade de l’armée.

Jae-moon travaille comme cuisinier dans un restaurant, il est marié à Ji-sook qui est coiffeuse et attend un enfant de lui. Ils sont en partance pour les Etats-Unis : leur rêve. Le meilleur ami de Jae-moon, Ye-joon travaille dans la finance. Il leur apprend les bases de l’anglais avant le fameux départ.

My friend and his wife est avant tout l’histoire d’une triangulaire formée de l’amour d’un couple et d’une forte amitié. L’ami représente le moteur du couple, par l’aide et l’écoute qu’il apporte et s’impose comme un élément indispensable à leur bien être. On comprend le lien quasi fusionnel qui unit ces trois êtres.

En parallèle, la vie suit son train et malheureusement le rêve de Jae-moon et Ji-Sook de partir sur une terre d’adoption semble s’éloigner, tout comme l’amitié qui les lie à cet ami. Une distance qui s’accentuera dès lors que Ji-Sook donnera naissance à son enfant. Irrémédiablement, l’éloignement de cet ami fera naître une autre triangulaire Femme/Mari/Enfant. Un trio qui ne sera que temporaire puisqu’un drame se produira lors d’un incident mettant en cause Ye-joon. L’enfant décède. Revient l’ami et le retour à la triangulaire originel. Les évènements ont-ils réussis à réconcilier ce trio fusionnel ? Il semblerait que non. On retrouve ces trois mêmes personnages mais dans un contexte différent, faisant chacun preuve d’individualisme et de mutisme face à une situation dès plus alambiquée. Le cinéaste prend le parti d’une expérimentation humaine. Au sein et d’une même histoire il tente de replacer ces hommes et ces femmes différemment, faisant d’eux des individus nouveaux, avec de nouvelles attentes et un nouveau rapport à la vie.

Autre point d’interrogation, le silence dans lequel se meurt le mari. Pourquoi cache t-il la vérité de cet incident à sa femme ? Pourquoi décide t-il de protéger l’ami qui a causé la mort de son enfant ? Sa position peut paraître incompréhensible, c’est certain, mais a y voir de plus près, on peut distinguer la peur qui anime cet homme. La peur d’être un laisser pour compte, d’être abandonné et seul, alors que sa vie part en éclat. Le soutien de sa femme s’éloigne et le seul soutien qui semble être à la hauteur, le plus stable et le plus sûr, semble être son fidèle ami d’armée Ye-joon.

Pour avoir pris la peine de s’attarder sur cette dimension humaine créé par cette triangulaire et ses complexités, My Friend & His Wife vaut la peine d’être vu. A côté de cela, on ne peut nier ces longueurs où la place de chaque plan n’est pas toujours justifiée, mais passons. Je noterais les quelques audaces, qui nous ont values une scène d’accouchement des plus réalistes où la caméra saisit l’instant de façon naturel et intime, impressionnant. Abordé aussi le thème de la masturbation féminine était plutôt improbable et plaisant, car rarement mis à l’écran. Sans être un film majeur, My Friend & His Wife reste un long intéressant de par sa sensibilité, ce qui lui a d'ailleurs valu une mention spéciale des membres du jury de la 4ème édition du FFCF.

Diana

Le Festival Franco-Coréen 2009, c'est fini !

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Le festival Franco-Coréen du film est bel et bien fini. Après près de 20 longs métrages visionnés et 10 courts, on a envie de dire « ouf », un ouf de soulagement car il faut bien admettre que cette quinzaine a été des plus éprouvante, autant pour les partenaires que les organisateurs. L’équipe du festival a d’ailleurs exprimé sa joie de clôturer cet évènement qui les a tous bien fatigués...

La dernière séance s’est présentée de façon simple et spontanée à l’image du festival. Les remerciements et les jolies accents coréens se sont mêlés à l’enthousiasme du public (nous étions assez nombreux pour cette énième projection et c’est tant mieux !). A cet occasion, le palmarès de la 4ème édition a été révélé, laissant I.D. et moi-même largement satisfaits du choix fait par le jeune jury d’étudiants. Les heureux primés sont :

- Potato Symphony de Jeon Taek (long métrage)
- Too bitter to love de Gone (court métrage)
- My friend and his wife [Article à venir] de Shin Don-Il (long métrage - mention spéciale du jury)

La sélection vous la connaissez et nos avis aussi, à travers nos critiques quotidiennes, je ne vais donc pas m’attarder dessus. J’aimerais plutôt faire part de mes impressions. Ce rendez-vous a été une occasion de partage entre amateurs et passionnées. Il fut aussi l’occasion de débat plus ou moins houleux, de franches rigolades et surtout de grand plaisir. I.D. et moi-même avons enfin pu mettre des visages sur des rédacteurs régulièrement suivis : l’équipe de Cinémasie (Carth et Gilles), David du sympathique blog L’impossible blog ciné et Pierre de Dooliblog. En bref, une 4ème édition qui marquera de jolies souvenirs, en plus d’heures de sommeil manquées.

La soirée de clôture s’est terminée au Bob Cool (petit bar du coin) où l’équipe organisatrice s’est réunie accompagné des partenaires blogger et membres du jury pour discutailler de nos impressions et échanger sur le FFCF. A cette occasion, nous avons fêté l’anniversaire de l’une des figure de ce festival, Monsieur DongSuk Yoo, chef programmateur, qui a inclus Madeinasie dans le projet de création du Blogger Daily (blog officiel du festival).

Une quinzaine qui se finit en beauté et qui promet, nous l’espérons de belles perspectives pour l’édition prochaine.

Diana

mardi 17 novembre 2009

Testimony : Effort de guerre [Festival Franco-Coréen]

mardi 17 novembre 2009
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Le Festival Franco-Coréen du Film 2009 nous offre un panel de film dit Classique pour notre plus grand plaisir. Cette saison voit la projection de quatre films de propagande sous l’ère de la dictature à (re)découvrir. Pour ma part, c’est la découverte d’un cinéma méconnu qui compte parmi eux deux oeuvres d’Im Kwon-taek, un cinéaste que nous admirons tout particulièrement à Made in Asie. Il est toujours agréable et enthousiasmant de découvrir des œuvres antérieures à celles connues. Et le moins que l’on puisse dire avec Testimony / Jeungeon (1973) de Im Kwon-taek c’est qu’elle dénote de sa filmographie récente. On a tous un passé, même les maîtres en ont un qu’il soit discutable ou non…

25 juin 1950, l’aviation Nord-Coréenne s’attaque à Séoul, nous suivons dès lors le parcours de Jiang, un sous-lieutenant et sa fiancée, Soon-ah qui vont traverser chacun de leur côté les horreurs de la guerre…

Testimony est un film de propagande, il n’y a aucun doute à ce sujet tant le film se veut patriotique avec des relents de nationalisme, anti-communiste pour sa diabolisation du système nord-coréen et pro-militariste pour sa mise en avant de la ô combien grandiose armée sud-coréenne qui même face à l’adversité se bat pour la Liberté (noté le grand L). Testimony c’est un grand film de guerre qui pour l’époque se donne les moyens de réaliser une fresque imposante. Des centaines de figurants, des chars d’assaut en veut tu en voilà, bref tout ce qui ravira les amateurs.

Après, Testimony souffre du poids des ans mais surtout d’une époque. Un jeu outrageusement exagéré, sans parler des dialogues hallucinants de nullité, des caricatures dans les rôles phares du film et un discours qui pourra en amuser certain ou en consterner d’autre. Ainsi, on visionne ce Testimony avec un certain recule et on l’apprécie pour ce qu’il est. Un film de propagande nous ouvrant les yeux sur la communication d’une dictature à son peuple par le biais du cinéma, tous les moyens étant bons pour faire passer un message. Côté mise en scène, rien de frappant, très académique dans la manière de développer son récit.

Pour ma part, c’est plus un fétichisme (de) cinéphile qui me pousse à voir ces œuvres telles que Testimony. Pour le reste, pas sûr que le film plaise, d’autant plus qu’il s’avère très longuet par moment voire lassant.

I.D.

lundi 16 novembre 2009

4ème Festival Franco-Coréen du Film 2009 : Regards Croisés 2

lundi 16 novembre 2009
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Ce deuxième Regards Croisés mêlent cinq nouveaux courts (3 coréens et 2 français) qui pose la question de l’homosexualité dans la société coréenne et son pendant français.

Within (2008) de Lee Hy-in
Deux jeunes filles (Min-ji et Mi-ji) vivent ensemble. La première se sent mal à l’aise lorsque la deuxième se rapproche d’elle…
Within a sans nul doute des qualités au travers desquelles je suis passées. Très amateur dans la réalisation, des rapports entre les personnages mal définis, rien de transcendant. Pourtant, des qualités, il doit bien y en avoir quelque part pour que ce « film » soit présenté dans cette sélection… non ? Peut-être pas…

I am (2008) de Kim Hea-in
Deux lycéennes et leur rapport à l’amour. Yu-min est lesbienne et déteste la société dans laquelle elle vit. Ha-eun vit quant à elle un premier amour qui ne se passe pas comme elle le souhaiterait. Les deux jeunes filles se rapprochent et Yu-min prend peur…
I am se regarde. Il se regarde juste. Il ne se vit pas. Aucun attrait pour ses personnages, une réalisation peu judicieuse, c’est inintéressant. Au secours !

Le Baiser (2007) de Julien Eger
Un jeune homme accompagne sa petite amie à une répétition de la pièce de Roméo&Juliette. Cette dernière s’absente, il donne alors la réplique à « Roméo » en interprétant « Juliette »…
D’après le producteur, Le Baiser arrive en fin de vie, celle qui concerne son tour des festivals (pas moins de douze pays). Á part ça, rien. Je suis resté imperméable à la chose… y a des fois… lorsque ça ne veut pas, ça ne veut pas…

Tel père, telle fille (2007) de Sylvie Ballyot
Julie, une jeune femme lesbienne rend visite à son père handicapé. Père et fille ont du mal à communiquer…
Tel père, telle fille c’est long, très long et ennuyeux en plus d’être très long. Je retrouve certains points négatifs des courts-métrages précédents : inintéressant, des personnages qui ne touchent pas, une histoire plate sans saveur. La fin provoque un : tout ça pour ça ?

Auld Lang Syne (2007) de So Joon-moon
Un parc, une rencontre. Le hasard réunit Chang-sik et Sung-tae, deux hommes d’un certain âge qui furent amants dans leur jeunesse. Ils se rendent dans un hôtel et ouvrent leur cœur…

Ouf ! Le rayon de soleil qui transperce un ciel ombrageux, Aud Lang Syne était de la partie et c’est tant mieux. Ce film de So Joon-moon ponctue merveilleusement ce Regards Croisés qui, disons-le prenait l’eau. Ce court-métrage est touchant, réalisé tout en pudeur et avec sensibilité. Il y a de l’émotion et un jeu d’acteur qui donne toute la dimension nécessaire à ces deux personnages. Un beau film donc qui mérite d’être vu.
I.D.

Children in the Firing Range : Champ de tir [Festival Franco-Coréen]

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Oeuvre sociale qui s’inscrit dans les films Gyemong, Children in the Firing Range (1967) de Kim Soo-yong nous plonge dans la pauvreté d’un village dont les habitants survivent par le ramassage de détritus d’obus tirés par l’armée. Une institutrice, Ji-yeong arrive pour prendre ses fonctions dans l’école du village et réalise la pauvreté qui y règne…

Children in the Firing Range surprend. Car on s’attend tout d’abord à voir un film de propagande de plus alliant les mérites d’un pays et de sa population. Pourtant ici, si l’œuvre se targue de faire partie de ces films calibrés pour mettre en avant les préceptes du Gyemong, le cinéaste parvient à détourner son propos pour en faire une œuvre profondément réaliste sans embellir une situation qui se veut extrêmement difficile. De plus, si le doublage souffre d’un décalage certain, la prestation des enfants est remarquable, leur jeu sonne vrai et parvient à communiquer une véritable émotion. L’histoire de ces laissés pour compte se veut captivante et intelligente dans sa construction notamment sur les moyens engagés qui contraste avec le sujet traité. Bien entendu, si certaine ponctuation comme la musique employée et certains dialogues poussifs nous rappellent que nous visionnons un film de commande, ce film de Kim Soo-yong n’en garde pas moins une force de conviction dans son traitement.

Dans Children in the Firing Range, nous assistons donc au quotidien de villageois déracinés de leur terre depuis la séparation de la Corée. Á travers plusieurs portraits d’enfants et d’adultes, Kim Soo-yong lève le voile sur une situation précaire et toute particulière. Le moyen de survie est paradoxale puisque nombre de villageois vont jusqu’à risquer leur vie pour ramasser des bouts de métal issus de la destruction d’obus qui proviennent d’une armée censée les protéger face à l’ennemi du Nord. Á grand renfort d’artifice militaire, le cinéaste nous montre la quintessence de la force armée entre canon et avions de chasse qui virevoltent dans le ciel. Parallèlement la survie croissante des habitants et les prises de risque se mettent en totale opposition avec cette image donnée de l’armée : une puissance qui ne reculera devant rien. Un sentiment persiste, celui de voir une population qui souffre (et prête à être sacrifiée) au dépend d’une armée qui possède de gros moyens.

Finalement, Children in the Firing Range offre un sujet peu commun, ces ramasseurs de métal en usant d’un récit qui égratigne une Corée du Sud abandonnant certains de leurs citoyens à leur triste et dangereux sort. Si cette œuvre de Kim Soo-yong n’est pas à proprement parlé un brûlot, elle n’en garde pas moins une dénonciation d’une situation révélant les paradoxes d’un pays. Une Corée du Sud qui lançait de grands travaux pour moderniser l’ensemble du pays mais aussi l’importance donnée à l’armée dans ce conflit permanent avec sa sœur communiste aux dépends d’une frange de la population. Children in the Firing Range est incontestablement une œuvre à (re)découvrir pour une situation qui rappelle malheureusement celle de certains pays du tiers-monde actuellement.

I.D.

samedi 14 novembre 2009

Norwegian Woods : Quand le comico-gore s'invite... [Festival Franco-Coréen]

samedi 14 novembre 2009
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Norwegian Woods (2009), premier film du genre pour la novice que je suis, fut une découverte. Les trente premières minutes sont plaisantes, à la fois drôles et décalése. Le cinéaste No Zin-Soo introduit avec réussite son ambiance comico-gore entre personnages loufoques et musiques délirantes. Bref, on s’amuse, on rit, mais le bonheur est de courte durée. Passé cette demi heure, l’ennui pointe le bout de son nez. La suite n’est que recyclage d’un bon début de film. Et on tourne, tourne en rond… Les rebondissements (si l’on peut parler de rebondissements) se font attendre, le rythme s’essouffle et malgré les trépidantes scènes où nos quelques protagonistes courent à folle allure dans la forêt, on s’ennuie…

A côté de cela, on ne peut nier les hilarantes scènes où l’on se fend franchement la poire : la méthode disons-le personnel et musclé d’enterrer un corps, l’immersion musicale d’un jeune étudiant shooté à la colle... Donc oui le film peut se vanter d’avoir solliciter nos zygomatiques, à défaut de nous avoir pleinement satisfait d’un faux rythme et d’une deuxième partie sans surprise et mollassonne.

Assurément, Norvegian Woods est destiné à devenir un petit film culte pour les aficionados du genre, mais ne laissera pour ma part pas un souvenir impérissable.

Diana

jeudi 12 novembre 2009

Potato Symphony : Les loosers [Festival Franco-Coréen]

jeudi 12 novembre 2009
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Comédie dramatique de Jeon Taek, Potato Symphony (2008) a été projetée en avant première en France au 4ème Festival Franco Coréen du Film 2009 au Cinéma de l’Action Christine. L’œuvre n’ayant pas encore été sorti sur les grands écrans sud-coréens, nous jouissons donc d’un petit privilège.

Lee Baek revient dans sa ville natale avec sa fille. Il y retrouve ses amis d’enfance avec lesquels ils combattaient des bandes rivales, mais vingt ans ont passés et les choses ont énormément changé. Si ses amis vivent de petit boulot dans des conditions difficiles, l’un de ses rivaux, Jin-han est devenu un malfrat riche et respecté…

Potato Symphony c’est un film de pote vu et revu, traité et retraité à nouveau par le cinéma. S’il n’a pas l’émotion d’un Friend (2001), ni la bastonnade à foison d’un The City of Violence (2006), ce film de Jeon Taek a au moins l’intérêt de s’arrêter sur ses personnages et de prendre le temps de les faire vivre. Du coup, on assiste à un film simple sur les relations amicales d’une bande d’amis dont le temps a réalisé son travail de sape. Les années lycée où ils s’adonnaient aux rivalités de bande et les relations avec les filles sont loin derrière eux. Que leur reste-t-il alors ? Pas grand-chose si l’on escompte les souvenirs. L’auteur nous raconte ainsi l’histoire de ces « galériens » qui se ressassent le passé avec nostalgie tout en se perdant dans les boissons alcoolisés et les karaokés qui semblent être la seule distraction qui leur permettent de s’échapper d’un présent qu’ils n’assument pas pleinement.

Voir les quadragénaires de Potato Symphony se démener pour se donner un leitmotiv et de ce fait rattraper une vie qui leur a filée entre les doigts est plutôt agréable. On assiste à des moments très humains, très doux sans pour autant échapper à la violence qui n’est jamais bien loin. Une violence sur laquelle ils ont construits leur réputation, une violence qui les maintient encore en vie comme si elle leur permettait d’exister, comme si cette violence représentait le symbole de leur réussite passé et ce par quoi ils veulent reconquérir un affront vieux de vingt ans. Pourtant, Potato Symphony n’échappe pas à quelques critiques. Ainsi on pourrait reprocher au film d’être long avec des séquences étirées qui n’étaient pas nécessaires. Au-delà des personnages caricaturaux, il y a des fautes de mauvais goût ici et là. Je pense particulièrement à cet échange entre deux protagonistes qui font de la moto dont les pensées en forme de dialogue s’inscrivent sur pellicule. Le rendu est comment dire : cul cul la praline…

Potato Symphony n’est pas un film auquel on adhère du tout au tout cependant il a des qualités propres qui le rendent attachants. Surtout, je tiens à souligner l’intelligence (si s’en est une) du cinéaste qui ne surnage pas son récit dans la violence pour remplir le contenu, mais aussi qui ne se perd pas dans d’interminables flash-back souvent de rigueur dans ce genre de cinéma et ça ce n’est pas rien. Faire les choses simplement sans fioritures, voilà comment est mis en scène Potato Symphony

I.D.

Sélection 2009 : Courts-métrages 1 [Festival Franco-Coréen]

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Ce premier tir groupé de courts-métrages (programmé après le deuxième), s’inscrit également dans la section Sélection 2009, dont un jury d’étudiants en départagera le meilleur. Un jury qui compte sept étudiants, rectifions ici une erreur faite lors de la rédaction et la diffusion de l’article consacré aux courts-métrages 2, où nous en avions mentionnés que cinq. Mea culpa. Ainsi donc…

[Fish de Byun Byung-jun]
Dans ce court-métrage de Byun Byung-jun, nous suivons en parallèle la découverte d’un corps sans vie par un pêcheur et le quotidien d’une jeune fille Eun-Jin, qui travaille dans un cybercafé à mi-temps. Cette dernière attend le retour de son patron alors que la police arrive sur les lieux de la noyade…

Fish joue la carte d’un pseudo thriller basé sur un faux suspens dont l’évidence frappe. Il n’y a pas grand-chose à en retenir si ce n’est l’atmosphère quelque peu étouffante qui s’y dégage. Le réalisateur ne raconte finalement rien en presque une demi heure, si ce n’est qu’un prédateur rôde. Jeune fille faites attention. Une question me turlupine : Byun Byung-jun ne réalise-t-il pas Fish comme une carte de visite qui lui permettrait d’en faire un long ? Qui sait… ? On a peut-être bel et bien assister à la demi heure d’un futur long de 2h30 qui s’amuserait à mélanger Memories of Murder et The Chaser

[Stop de Park Jae-ok]
Dans Stop, Young-seok est au volant de sa voiture. Accompagné de sa mère qui ne cesse de s’amuser à lever et baisser la fenêtre, il commence sérieusement à perdre son calme. Soudain, il braque le volant de son véhicule pour éviter un camion… Le temps s’arrête alors…

Park Jae-ok met en scène avec ce dessin animé une petite comédie bien sympathique qui sait divertir. L’idée est originale, les personnages sont attachants. On passe un agréable moment. Bien pensé, bien réalisé.

[Hybrid de Saino Kim]
Á l’heure où l’on parle de plus en plus de biocarburant, d’un pétrole polluant qui se raréfie, ce court fait étrangement allusion à cette actualité. Dans la campagne reculée, un camionneur prend en stop un routard français. Ils font un bout de chemin ensemble. C’est alors qu’au détour du voyage, l’auto-stoppeur va faire une découverte bien étrange…

Avec Hybrid, Saino Kim nous plonge dans un univers redneck sud-coréen dans lequel il parvient à maintenir une aura mystérieuse autour du camionneur. On s’invite chez ce dernier par le biais du voyageur français. On aime à croire que l’auteur ait réalisé ce court dans une démarche profondément écologiste. Ce film est réussi bien qu’on aurait aimé plus de sobriété dans le jeu de l’acteur français que le trop plein de dialogues nuit. A la place, un langage corporel plus travaillé aurait été apprécié et davantage en accord avec sa relation avec le camionneur coréen.

[Coldblood de Park Mi-hee]
Coldblood raconte l’histoire d’un conducteur de voiture qui évite de justesse un cycliste, lui passe de front avec vélocité. Hors de lui, le conducteur rattrape le (la) jeune cycliste et lui donne une leçon, s’en suit alors une poursuite infernale entre ces deux là…

Park Mi-hee se loupe. Coldblood ne captive pas. On assiste à sa projection passivement, bien que le début donnait à voir. Malheureusement on reste dans l’attente d’une chose qui ne viendra pas : du sens à l’ensemble. En gros, on nous rejoue le Duel de Spielberg entre une voiture et un VTT et après ? Pas grand-chose. Pas de suspens. Pas de but défini si ce n’est de permettre à son auteur de jouir d’un grand défouloir qui n’a ni queue, ni tête. Ce court-métrage ne laisse pas une grande impression, il s’oublie vite. Un grand bof de désapprobation.

[Too bitter to love de Gone]
Le court-métrage, Too bitter to love met en scène un couple de lycéens qui vivent leur première expérience amoureuse. Alors que le jeune homme sort acheter de quoi manger, le voisin de ce dernier pénètre dans la chambre et se retrouve seul avec sa bien aimée…

Voilà l’un des courts-métrages les plus dérangeants. Too bitter to love de Gone commence comme un film bon enfant (ah les premières fois… que de nostalgie) et puis insidieusement comme un boa qui enroule sa proie la sentence frappe. On assiste à un point de rupture qui bouleversera à jamais la vie de l’héroïne, une punition d’autant plus symbolique que sa mère croyante lui a offert un anneau de virginité. L’auteur s’intéresse ici à une vie qui bascule en un instant et dont les conséquences sont désastreuses. Un traumatisme vécu en silence comme une honte impossible à communiquer. On sent ce poids chez cette jeune fille qui souffre en silence, sans pouvoir dire les choses, sans pouvoir en informer sa mère. La dernière scène est des plus touchantes pour cela. L’actrice parvient à rendre à l’écran tout ce qui la tiraille avec un jeu tout en finesse et sincère. Constat après visionnage : ça calme.

I.D.

mercredi 11 novembre 2009

Punch Lady : Le combat d'une femme [Festival Franco-Coréen]

mercredi 11 novembre 2009
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A la lecture de son synopsis, Punch Lady (2007), premier long métrage (en tant que réalisateur) de KANG Hyo-Jin n’avait pas grand-chose à revendre. Et j’avoue y être allée sans grand espoir d’y découvrir une œuvre enthousiasmante. Mais il existe dans ce Punch Lady, il faut l’accorder des aspects intelligents à défaut d’être toujours réussis.

Eun-Ha est une femme battue, dont le mari n’est autre qu’un champion d’une boxe qui s’apparenterait au K-1 (Free Fight). Un jour alors que son mari tue un adversaire lors d’un combat, la colère s’empare d’elle et la pousse à le défier sur le ring. Elle s’y tient et s’entraîne avec ténacité jusqu’au jour J.

Punch Lady, a le mérite de s’attaquer à un fait de société sérieux peu traité au cinéma, qui est celui de la violence conjugale et ses conséquences. La considération de la condition de Eun-Ha n’attire pas la compassion et le cinéaste révèle cette contrariété présente dans la société coréenne. Sa sœur au courant de sa situation ne fait rien pour l’aider, la parution de la nouvelle dans le journal n’a pour effets que les ragots et le sentiment de honte à son égard… A côté de cela, cette violence porte à conséquence le comportement d’un enfant traumatisé (la fille de Eun-Ha). Du poids de cette mère battue résulte le rejet d’une fille pour la figure maternelle, lui reprochant de ne pas se défendre sous les coups de son père. Un enfant perturbé dont le refus de l’autorité familiale et l’automutilation seront les seuls moyens de communiquer sa souffrance.

Le pari de réaliser cette comédie dramatique sur un sujet aussi tragique était ambitieux. On peut certes rire de tout , émettre un ton divertissant et léger pour faire passer les messages les plus difficiles, mais le mérite aurait été tout autre si le film avait fait preuve de plus de subtilité. L’équilibre est toujours possible et ce mélange des genres ouvrait à de belle perspective, malheureusement Punch Lady souffre d’un manque cruel de lucidité et de réalisme tant sur le poids de la souffrance de Eun-Ha que sur une fin contestable, totalement décevante. On aurait aimé que le cinéaste creuse ce tabou pour en extraire toute sa complexité, mais ce n’était pas le but recherché, on l’aura compris. Finalement, l’impression est d’assister à une comédie divertissante, rien de plus banal, sous fond de trame tragique non aboutie, et à une réalisation stéréotypée par des codes qu’un cinéma coréen contemporain a imposé (Flash-back, plans et cadrages…).

Diana & I.D.

mardi 10 novembre 2009

La première pub TV pour la chaîne d'état nord-coréenne

mardi 10 novembre 2009
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Historique : le premier spot publicitaire a été diffusé à la télévision d'état Nord-coréenne ! C'était hier, lundi 9 novembre, et ce qui est sur c'est que ça n'a pas du tout plu au dictateur Kim Jong-il.

Le régime avait fait part au directeur de la télévision d'une programmation trop soporifique. Ni une, ni deux, la proposition d'intégrer des pub TV a été adoptée. Erreur qu'était de vanter les mérites d'une bière national Taedonggang (la bière de la rivière Taedong) puisque le dictateur Kim Jong-il n'a semble t-il pas apprécié ce symbole du capitalisme, alors que son royaume communiste se veut le plus fermé du monde. Résultat : le directeur a été viré et la publicité est passée à la trappe... Une autre idée pour muscler la télévision nord-coréenne ?

Sélection 2009 : Courts-métrages 2 [Festival Franco-Coréen]

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Second tir groupé de court-métrage, cette sélection s’inscrit dans la section Sélection 2009 du Festival Franco-Coréen. Ils participent au Prix du jeune public constitué d’un jury de cinq étudiants.

Unfamiliar Dreams de Kim Ji-gon
Ce court-métrage de Kim Ji-gon nous plonge dans la dernière journée d’un projectionniste en témoignant des derniers soubresauts de vie de ce cinéma, qui va pour agrandir une route être détruit.

Unfamiliar Dreams s’inscrit dans la veine des films contemplatifs. On y sent du Tsai Ming-liang (même si l’auteur s’en défend), du Pen-ek Ratanaruang ou bien encore du Apichatpong Weerasethakul dans le style du réalisateur. Ce film est constitué de longs plans fixes comme pour mieux s’imprégner de l’instant présent et de figer ce lieu des hommes qui le constitue. Un devoir de mémoire que le cinéaste ne parvient pas complètement à installer malgré un style qui aurait pu s’y prêter.

Dust Kid de Jung Yumi
Dessin animé de Jung Yumi, ce court s’intéresse à Eu-jin, une jeune femme que l’on retrouve dans son appartement alors qu’elle décide de faire le ménage. Lorsqu’elle se met à nettoyer elle fait la rencontre d'un petit enfant de la poussière…

Dust Kid est intriguant, le plus curieux de ce tir groupé, le plus intéressant aussi. Intriguant parce qu’on ne sait pas à quoi on assiste vraiment. Intéressant parce qu’il se dégage de ce court métrage une violence toute singulière. Une violence qui ne choque pas aux premiers abords parce que dessiné. Pourtant, la façon dont ce personnage animé, Eu-jin, a d’écraser ces « enfants de la poussière » interpelle, d’autant que ces enfants on la particularité d’avoir un visage identique au sien. Que cache Eu-jin ? Existe-t-il une métaphore sur la vie ? Est-ce la conscience du personnage qui s’invite ou encore une peur qu’elle tenterait d’oublier ? La présence de l’auteur aurait pu certainement apporter une compréhension à l’ensemble… En attendant, la réflexion autour de ce court métrage demeure…

Balcon à part de Gwak Mi-sung
Ce court de Gwak Mi-sung s’intéresse à un écrivain sud-coréen, Kyu-dong, qui vit en France avec sa petite amie française, Emma. Le titre de séjour de Kyu-dong qu’il ne parvient pas à renouveler arrive à expiration, une dispute éclate, s’en suit une tension avec l’invasion de pigeons sur le balcon de l’appartement du couple.

Balcon à part nous invite dans la vie d’un résident. Dans ce presque huit clos, la cinéaste met en scène un parallèle plutôt original entre Kyu-dong et les pigeons lesquels envahissent le balcon de notre protagoniste. Un constat, les difficultés d’un étranger dans le rapport avec l’autre. Une métaphore entre la situation de Kyu-dong et ces oiseaux, où s’invite durant la mise en scène un amoncellement de mots (parfois dénigrant). Une dernière partie qui rappelle une certaine forme du cinéma de la Nouvelle Vague française mais actualisé. Balcon à part c’est un peu tout ça à la fois…

Untitled de Bak Junyeong
Court-métrage sans titre du réalisateur Bak Junyeong, Untitled nous narre l’histoire d’un écrivain qui vient de ponctuer son roman. Il part en faire des copies mais aussi démarcher un éditeur qui ne semble pas très réceptif. L’écrivain après avoir récupérer ses photocopies rentre chez lui.

Untitled n’a pas grand-chose pour lui. L’histoire n’a rien d’originale, on suit un personnage plutôt transparent et finalement on se dit en toute fin : « je ne pige pas trop ». Si quelqu’un a compris où voulait en venir le réalisateur qu’il n’hésite pas à m’ouvrir les yeux à ce sujet. En gros, c’est l’histoire d’un mec… comme dirait l’autre mais ce n’est pas marrant, cela ne prête pas à sourire, cela n’interpelle pas, on assiste à la chose et puis c’est tout, on passe notre tour. La seule audace (et encore !) de l’auteur c’est d’intitulé son film : Untitled. Si le réalisateur a été indécis quant au titre à donner à son court et de ce fait jouit de cela pour se démarquer, il est tout aussi indécis dans le récit qu’il propose. La dernière scène qui s’invite sort de nulle part, ici encore, j’affiche le point d’interrogation. En somme, ce sont juste quatorze minutes inintéressantes d’un type tout aussi inintéressant. Á bon entendeur…

Suicidal Variations de Kim Gok et Kim Sun
Duo de réalisateurs pour le huit clos, Suicidal Variations. Kim Gok et Kim Sun mettent en scène une jeune femme qui vient de tuer un individu masqué. Perturbée, la jeune femme décide de se suicider…

Suicidal Variations est un court dans la pure tradition (si elle existe) des films d’art & d’essai destinés aux galeries d’art. Pourtant au vu de ce film, il n’y a rien de nouveau en la matière. Un sentiment tout particulier nous apostrophe, celui d’assister à une entité cinématographique déjà vu X fois. Les mêmes plans, jeu de lumière et montage épileptique sans compter sur une même bande son triturée. Rien de surprenant ou d’innovant. Je leur conseille de proposer ce court à Aphex Twin. Des fois que ce dernier en aurait marre du travail (unique) de Chris Cunningham…

Diana & I.D.

 
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