mercredi 31 mars 2010

Tracks spécial Kitano : Jeudi 8 Avril sur Arte

mercredi 31 mars 2010
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On continue dans la lancée Kitano avec un numéro spécial de Tracks dédié au cinéaste, jeudi 8 avril à 23h45 sur Arte.

Dans un entretien exclusif à Tokyo l'agitateur japonais nous raconte son enfance durant l'après-guerre, ses débuts de garnement comique et son attirance pour le cinéma de Yakusa...


L’édition se poursuivra par 3 sujets sur la culture nippone :

Les travestis nippons
Influencés par l'attitude à la fois rebelle et aristocratique de l'écrivain japonais Yukio Mishima, les artistes du pays du Soleil-Levant avancent masqués. Démonstration avec Hisashi Tenmyouya, Yasumasa Morimura et Akihiro Miwa.

Surréalisme grotesque
Femmes crocodiles et araignées cybernétiques : le cinéma japonais déborde d'une imagination fantasmagorique. Illustration avec Tetsuo the bullet man de Shinya Tsukamoto et le déjà cultissime Tokyo gore police de Nishimura Yoshihiro.

Japon impudique
Dans le film Love exposure, Sono Sion dresse le portrait d'une jeunesse en roue libre, sous l'emprise d'un nihilisme enjoué et de jeux sexuels débridés. De son côté, le photographe érotique Nobuyoshi Araki continue, à 70 ans, à s'adonner à sa passion pour les courbes du corps féminin.

lundi 29 mars 2010

Achille et la tortue : L’Art

lundi 29 mars 2010
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Mars sera pour sûr le mois de Takeshi Kitano : rétrospective au centre Pompidou, exposition à la fondation Cartier et la sortie de son dernier film : Achille et la tortue / Achilles to Kame (2009).

Machisu est un peintre qui ne parvient pas à percer. Malgré ses échecs, il tente avec acharnement de continuer dans une voie qui l’anime depuis le plus jeune âge.

Achille et la tortue dévoile donc la vie d’un artiste raté. Kitano pose un regard lucide sur les travers de la vie hors-norme d’un homme animé par ses pinceaux. Dicté par sa créativité, Machisu sera sa vie durant obsédé par ses peintures et cela non sans conséquences. Son environnement familial en sera impacter : sa fille fuira le foyer, honteuse des sorties remarquées de son père, sa femme (seule à comprendre ces délires artistiques) le quittera lassée par un rythme effréné.

C’est aussi avec humour et noirceur que Kitano nous montre des expériences artistiques plus loufoques les unes que les autres, extrêmes par moment qui mèneront certains à la suffocation, et d’autres à la mort.

On découvre l’évolution d’un artiste en échec, qui devient progressivement un artiste convenu, dicté par des tendances plus que par sa créativité. Paradoxalement, la période où Machisu aura été un le plus libre fut celle de son enfance.

Comme pour suivre ce destin périlleux, l’artiste porte une forme de malchance qui touchera ces proches. Ainsi, le film sera ponctuer de décès brutaux ; celui de son père, sa mère, sa fille… Curieusement Machisu n’est pas touché par cette « malédiction ». C’est même l’inverse qui se produit lorsqu’il tente de se suicider.

Dans Achille et la tortue, la mise en scène s’efface au profit d’un sujet traité avec sincérité et intelligence. Kitano livre un portrait d’artiste avec sobriété et émotion, esquissant un personnage animé par un rêve de reconnaissance.

Achille et la tortue est un film réussi. Sans être un chef d’œuvre, Kitano renoue ici avec un cinéma attractif.

Diana

dimanche 28 mars 2010

Time : Obsession esthétique

dimanche 28 mars 2010
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Après avoir loupé sa sortie en salle, attendu sa sortie en dvd pour ne pas l’acheter (le prix était démesuré pour une édition simple), j’ai eu la joie de découvrir Time / Sigan (2006) de Kim Ki-duk emballé dans un papier cadeau, surprise ! Tout vient à point à qui sait attendre… Je me réjouissais donc de découvrir, à l’époque, le dernier essai en date du cinéaste sud-coréen.

Après une dispute, Seh hee, décide de quitter son petit ami pour changer de visage en subissant une opération de chirurgie esthétique. Elle revient 6 mois plus tard pour le reconquérir…

Dans Time, Kim Ki-duk s’attaque à un phénomène de société en Corée du sud : la chirurgie esthétique. A travers Seh hee il traduit une société coréenne obsédée par la peur de vieillir et l’apparence. La jeune femme jalouse est persuadée que ces problèmes de couple sont liés à son physique « ennuyeux ». L’auteur s’attarde sur une obsession sans limite poussant cette jeune génération à trouver dans cette course à l’apparence, une source de satisfaction éphémère. Dans Time Se hee s’engouffre dans un cercle vicieux, la souffrance la poussant à modifier son physique et à répéter les opérations de chirurgie.

Avec KKD aux manettes, on s’attendait à un film à la fois brutale et lucide, son talent à retranscrire les questionnements identitaires ayant déjà été démontré dans ces précédentes œuvres : Samaritan Girl, Adresse inconnue.

Malheureusement, le cinéaste se perd dans son essai, livrant une histoire tombant dans l’absurdité des faits et de la narration. Les scènes souvent répétitives manquent d’authenticité et accuse un non sens général. Elles s’enchaînent sans apporter la force attendue. A plusieurs reprises, je me suis rassurée en me disant « le meilleur est à venir », mais les dieux du cinéma n’ont pris vent de mes espérances. Le film s’enlise dans une fin tortueuse et interminable.

Le seul bon point, le décor de cette plage jonchée de statuts irréels et poétiques, que KKD a lui même dessiné.

La carrière de KKD a souvent été irrégulière, passant d’œuvres marquantes à des films médiocres, Time fait donc partie de cette deuxième catégorie. Un film décevant et à vite oublier…

Diana

jeudi 25 mars 2010

Viva Erotica : Á l’intérieur

jeudi 25 mars 2010
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Comédie dramatique rondement menée, Viva Erotica / Se Qing Nan Nu (1996) de Derek Yee et Law Chi-Leung est une Catégorie 3 mettant en scène Leslie Cheung, Karen Mok ainsi que Shu Qi. On pourrait également citer Elvis Tsui, parce qu’on l’apprécie.

Leslie Cheung est un réalisateur sans boulot qui se rêve en cinéaste de film d’auteur, il accepte non sans mal de tourner un film pornographique pour se faire de l’argent. Une fois sur le tournage, il rencontre nombre de difficultés entre clash avec les acteurs et l’équipe, et le code de déontologie de metteur en scène qu’il s’est donné.

Viva Erotica nous plonge dans l’envers du décor, celui de l’industrie cinématographique HK. Les réalisateurs Derek Yee et Law Chi-Leung nous offrent une petite satire amusante parfois étonnante d’un univers particulier, d’où un certain intérêt à suivre cette description. On y voit les relations tendues entre réalisateur et acteurs, les problèmes de budget et de temps, de scénario lorsque ce n’est pas un problème d’autorisation de tournage. Le film nous parle également des triades qui gangrènent l’industrie. Le scénario de Viva Erotica est sans surprise dans son déroulement mais porte tout de même un œil critique captivant avec des scènes drôles et belles.

Viva Erotica c’est également la dénonciation entre les impératifs économiques et l’aspect plus artistique des œuvres cinématographiques. Ici, il y a une opposition entre cinéma d’auteur et cinéma commercial. On pointe du doigt le mauvais goût du public qui se détourne des films considérés sans doute trop cérébrale, préférant se divertir avec des films fait pour faire de l’argent. Il est par ailleurs d’autant plus paradoxal et marrant de retrouver des acteurs qui jouent sur les deux tableaux à l’image de Leslie Cheung dans la vraie vie. Le petit rôle interprété par Lau Ching-wan en metteur en scène déchu est formidable d’autant plus avec la réaction du public…

Malheureusement, on regrettera à Viva Erotica sa fin convenue mêlant une espèce de triomphe de soi comme un triomphe artistique qu’on pourrait qualifier de déplacer et pourtant le film n’en reste pas moins splendide. On regrettera aussi la critique de cette industrie cinématographique que les deux cinéastes auraient pu pousser encore plus loin et qui aurait pu faire de Viva Erotica, un film plus corrosif. Il n’empêche qu’au milieu de cela, on a le droit à une bonne prestation des acteurs ainsi qu’une jolie caricature et notamment le regard porté sur certains d’eux à travers les rumeurs souvent fausses, l’exemple du personnage d’Elvis Tsui que l’on dit maniaque sexuel alors qu’il vie sainement avec femme et enfant.

En définitive, Viva Erotica est un film à voir pour ses acteurs, sa mise en scène mais aussi et surtout le sujet traité, rarement vu de cette manière au cinéma. Un bon moment donc de cinéma.

I.D.

mercredi 24 mars 2010

Dream : Cauchemar

mercredi 24 mars 2010
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Après le décevant Time (2006), on attendait avec impatience le dernier essai du contreversé cinéaste coréen Kim Ki-duk. Il nous revient avec Dream / Sad Dream (2008), un drame fantastique. Force est de constater que cette attente ne fut pas des plus fructueuses…

Jin quitté depuis peu par sa petite amie, se réveille en sursaut d’un rêve plus vrai que nature. Il se rend compte que son rêve s’est réalisé à travers Ran, une jeune femme. Jin et Ran s’aperçoivent qu’un lien les unie. Pendant que l’un rêve, l’autre vit son rêve par des crises de somnambulismes.

Quinzième film en un peu plus de dix ans, Dream partait sur un sujet intéressant. Pourtant, le cinéaste sud-coréen se perd dans une histoire décousue où le non-sens et l’illogisme prennent une part trop importante voire dérangeante. Ce traitement manque d’intérêt pour rendre son sujet distrayant. Trop superficielle, s’appuyant sur des codes déjà utilisés par l’auteur, qui ont par ailleurs fait sa renommée, Dream s’engonce dans les acquis d’un cinéaste qui ne parvient plus à se renouveler. Essai nombriliste, Kim Ki-duk semble s’adonner à une pâle caricature de lui-même.

Sans grande personnalité, Dream souffre par sa mise en scène. Là, où auparavant Kim Ki-duk jouissait d’une singularité, cette quinzième réalisation initie un cinéma sans identité et différent : plus de dialogue et de musique, là où il nous habituait à un silence lourd de sens. Kim Ki-duk se perd dans des artefacts peu convaincants, nous révélant un cinéaste aux portes d’une inspiration limitée. Seul point positif, s’il faut lui en trouver un, les interprétations qui s’avèrent de bonne facture, avec une Park Ji-Ah (The Coast Guard, Souffle) époustouflante, accoutumée aux personnages désaxés.

Que garderons-nous d’un film comme Dream ? Une scène tout au plus. Une scène fantasmagorique qui prend lieu et place dans un champ où les quatre protagonistes se retrouvent face à leur réalité via le rêve. Un dédoublement d’identité et une projection d’eux-mêmes caractérisée par une force peu commune. Mais Dream, c’est surtout un cinéaste en perte de vitesse, dès lors la question se pose : Kim Ki-duk est-il capable de renouer avec un talent et une audace qu’on lui connaissait ? Espérons qu’il se ressaisisse puisqu’il avait su jusqu’ici nous offrir quelques belles surprises.

Diana & I.D.

Wild Animals : L’amour de l’art

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Drame de Kim Ki-duk, Wild Animals / Yasaeng dongmul bohoguyeog (1996), deuxième long métrage du cinéaste sud-coréen nous conte l’histoire à Paris de deux immigrants coréens, l’un artiste de rue, l’autre soldat nord-coréen ayant fuit son pays. Ils deviennent amis au grès des circonstances tout en gagnant leur vie en s’acoquinant à des gangsters français…


Kim Ki-duk (KKD) déménage à Paris pour mettre en scène Wild Animals. Il en ressort un film mitigé où la relation entre Cheong-hae (Joh Jae-hyung), le coréen du sud et Hong-san (Jang Dong-jik), le coréen du nord sont dignes d’intérêts. Malheureusement, c’est peu de chose devant les scènes où les acteurs français réalisent des prestations affligeantes engouffrant le récit dans une caricature qui est tout aussi affligeante. Est-ce le regard de KKD de la société française ? Si c’est réellement le cas, il participe grandement à ce naufrage cinématographique où l’auteur peine à trouver ses marques.

Wild Animals vaut pour ses deux personnages principaux qui représentent les deux visages d’un pays divisé. Le Nord et le Sud réuni à travers ces deux hommes dans un environnement qui leur est hostile. KKD offre alors un regard sur la Corée, un regard réaliste d’une situation qu’il dépeint par un cinéma qui le caractérise : à la fois violent, comique et où se mêle l’incongruité de certaines situations. Il y offre de nombreuses symboliques qui sauront interpellées pourtant le film reste trop coréen et ne parvient jamais à s’immerger dans la culture française, la fantasmant plus qu’il ne la montre telle qu’elle. Le tout manque ainsi d’authenticité flagrante.

I.D.

dimanche 21 mars 2010

Une soirée de mariage dans le quartier de Chinatown (13e)

dimanche 21 mars 2010
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Pour la plupart des familles asiatiques, il est de bon ton de célébrer un mariage dans un des deux restaurants phares du 13ème arrondissement de paris : le Chinatown dans le centre commerciale des Olympiades (au dessus du Paris store dans l’avenue d’Ivry) ou au Chine Massena (boulevard Massena). Ces deux endroits connus pour leur gastronomie et la qualité de leur service font partie des passages obligés pour les grands évènements.

Pour éviter les déconvenues, sachez tout d’abord que même invité, vous allez devoir verser une contribution. Généralement, il est de bonne augure de laisser une enveloppe à l’entrée du restaurant à la table d’honneur (le montant de la contribution étant égale au prix du repas).

Le menu est en majorité composé de 11 plats : 9 plats salés et 2 desserts, partagés entre convives d’une même table. Au programme : salade de langouste, porcelet, pinces de crabe, potage aux ailerons de requin, abalones, riz gluant…

Un orchestre est présent pour animer la soirée et invité les convives à venir danser entre deux bouchées. Le mélange des genres est au rendez-vous : danse traditionnelle khmer, madison, disco, variété française…

Les mariés font le tour des tables et clôturent la soirée par la découpe du gâteau, bien souvent un gâteau crème/génoise à base de fruits variés ou durian (le summum, ironie bien sûr !).

Les soirées ne durent jamais très longtemps, à 1h la plupart des invités sont partis et le restaurant fermera ses portes peu après.

> Lire le menu du restaurant China Town Olympiades

Diana

vendredi 19 mars 2010

DramaPassion.com : 1er site européen de VOD de dramas coréens

vendredi 19 mars 2010
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Depuis janvier dernier, DramaPassion propose la première offre européenne légale de VOD de dramas coréens avec sous-titres français et anglais.
Le site en partenariat avec les plus grandes chaînes de Corée du sud affiche actuellement un catalogue de 10 titres :

Beethoven Virus
Boys Over Flowers
Brilliant Legacy
Cinderella Man
Coffee Prince
Lawyers of Korea
My Fair Lady
The Accidental Couple
The Man Who Can't Get Married
The Slingshot

Les deux premiers épisodes de chaque série sont gratuits, les suivants seront payants via un système de crédits.

Plus d'infos sur le site officiel : www.dramapassion.com

Diana

jeudi 18 mars 2010

Jugatsu/Boiling Point : Des fleurs rêvées en feu d’artifice [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

jeudi 18 mars 2010
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Seconde réalisation de Takeshi Kitano, Jugatsu / 3-4 x jugatsû (1990) s’avère être sa première et réelle mise en scène. Sa « première » puisque cette réalisation est une initiative personnelle impulsée par la Shochiku. Après avoir été parachuté sur Violent Cop (1989), ici il condense son univers de comique et renforce les bases qui feront de lui un cinéaste à part entière.

Masaki, un jeune pompiste est mis à l’amande par des yakuza après une altercation avec l’un des leurs. Sous une menace constante et pour venger un ami qui l’a défendu, Masaki part à la recherche d’une arme à feu avec Kazuo. Ces derniers croisent le chemin d’Uehara, un yakuza rempli d’une folie acerbe et violente…

Jugatsu traite de la jeunesse de manière pessimiste mais aussi de manière sombre dans cette façon de dépeindre les yakuza qui contamine la société japonaise. Takeshi Kitano y apporte un regard acide et peu complaisant. Il y montre une jeunesse « molle », perdue, sans aspiration, quasi autiste au monde qui l’entoure. Quant aux yakuza, ce sont des êtres sans scrupules, véritables vampires suçant le sang de la vie, pervertissant et assombrissant tout ce qu’ils touchent, ne laissant que le désarroi autour d’eux.

Mais Jugatsu c’est aussi Takeshi Kitano, l’acteur. Il y interprète Uehara, un yakuza sadique qu’on ne peut que détester face à son odieuse façon de se comporter avec les gens qui l’entourent. Le voyage vengeur de Masaki et Kazuo est un passage obligé dans la vie d’Uehara, irrespectueux des siens mais tout aussi peu respecté par ses pairs laissant parler sa folie (auto-)destructrice à coups de bouteilles de bière et de coups de feu. Un interstice à la fois obscur où le comique s’invite autour d’un plan, d’une scène.

Jugatsu/Boiling Point est une œuvre qui dénote un certain talent, un certain regard de cinéaste. Takeshi Kitano laisse libre court à son imagination et inscrit son œuvre dans une structure cyclique. Une scène introductive qui conclue également cet ensemble sans une note de musique. Un parti pris qui laisse le silence s’imposer lorsqu’il n’est pas tout bonnement submergé par le bruit que provoquent ces corps mélancoliques qui le traversent. Une œuvre cyclique comme un rêve, comme si Masaki avait rêvé cette histoire le temps d’une pause… aux toilettes. Fascinant.

I.D.

mercredi 17 mars 2010

Tabou : Le penchant [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

mercredi 17 mars 2010
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Nagisa Oshima n’avait plus réaliser depuis un certain temps avant de mettre en scène Tabou / Gohatto (1999). Douze ans. Douze ans qui séparent Max, mon amour (1987) à ce Tabou qui nous plonge dans une intrigue qui s’apparente à un thriller amoureux.

1865. Kyoto. L’organisation Shinsengumi (pro-isolationniste) recrute à travers une épreuve de kendo. Sozaburo Kano, un jeune homme de dix-huit ans issu d’une famille de commerçant et Hyozo Tashiro sont engagés. Pourtant, très vite Sozaburo Kano jette le trouble au sein de la milice où certains membres tombent sous son charme…

Tabou pourrait se résumer en un mot : le désir. Le désir de la chair. Ici, « l’objet » de toute les convoitises s’avèrent être un éphèbe androgyne qui évolue dans un univers exclusivement masculin. Un agent à la fois passif et actif qui contamine son entourage par sa seule présence. Nagisa Oshima adopte un rythme posé pour faire évoluer ses personnages dans les méandres du désir où baignent tout les excès. Surtout, il se distingue par une réalisation remarquable où le cadre, la photographie mais aussi le jeu des acteurs sont tout bonnement splendides et d’une force peu commune. Il s’en dégage une sérénité et une passion qui parvient à faire communier les spectateurs dans une émotion certaine. Il livre dès lors un cinéma retrouvé de qualité.

Tabou vaut aussi pour son contexte historico-politique qui donne la toile de fond de cette implosion qui grossit à mesure que Sozaburo Kano développe son aura homosexuelle. Il est l’incarnation de la jeunesse qui crée la confusion dans une vieille institution remplie de militariste prônant l’isolationnisme, allant à l’encontre de la modernité de peur de perdre leurs valeurs. Une jeunesse qui contraste donc comme la démonstration d’un choc des époques. L’énigme Sozaburo Kano, l’image du chaos au sein d’une organisation qui défend une cause perdue. L’énigme Sozaburo Kano dont le capitaine Hijikata fera le voile dans l’une des scènes les plus fantasmagorique, un rêve éveillé où les couleurs sont remarquablement distillées.

Tabou est la patte d’un cinéaste qui n’a rien perdu de sa superbe réalisation même avec les années écoulées. On y dénote une œuvre belle et maîtrisée de bout en bout avec l’audace de développer un propos de manière explicite, celui de l’homosexualité chez les samouraïs. Nagisa Oshima nous narre une œuvre cinématographique comme s’il nous contait un conte. Cette histoire s’en retrouve des plus captivante qui soit.

Diffusion sur Arte :
Jeudi, 18 mars 2010 à 20:35
(puis rediffusion jeudi 25 mars à 01H05 et dimanche 28 mars à 03H00)

Rediffusion au centre Pompidou :
Samedi 24 avril, 20h30, cinéma 1
Vendredi 11 juin, 20h30, cinéma 1
I.D.

Toutes les vidéos de Made in Asie sont sur Dailymotion !

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Master Class, conférences, recettes de cuisine, retrouvez-vous toutes les vidéos de Made in Asie sur la plateforme Dailymotion : http://www.dailymotion.com/made-in-asie.

Passez votre souris sur la vidéo souhaitée :

mardi 16 mars 2010

Master Class Kitano au centre Pompidou : LA VIDÉO [Inédit]

mardi 16 mars 2010
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L'intérêt du public pour la venue de Takeshi Kitano s'est fait sentir, à 11h15 la séance affichait déjà complet. Nombres de fans avaient pris les devant, postés dès 8h du matin pour obtenir le fameux sésame.

19h, niveau -1, il y avait foule ! Les uns attendaient d'accéder à la grande salle, les autres espéraient une petite place au cinéma 2 pour suivre la retransmission du Master Class.

Nous voilà I.D. et moi dans la grande salle, attendant impatiemment la venue du grand artiste. Armés de notre petit matos (oui, nous faisions pâle figure à côté de nos voisins caméramans, mais peu importe on y était !), nous voilà prêts à immortaliser l'instant. Et parce qu'on a pensé aux malheureux qui n'ont pu être présents, c'est séance de rattrapage pour tous !

Pour visualiser l'intégralité du Master Class (1h04, en 4 parties), c'est ici :


Voir la suite : Part.2 | Part.3 | Part.4

Et pour les photos, par là : Takeshi Kitano au centre Pompidou

Diana

lundi 15 mars 2010

Hana-Bi : La Peinture [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

lundi 15 mars 2010
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Un polar. Un polar avec tout ce que cela incombe. La noirceur, la tragédie, des personnages sans lendemain, désespérés mais aussi une course en avant désenchantée, Hana-Bi (1997) de Takeshi Kitano c’est tout cela à la fois. Tout cela mais plus aussi. Un road movie vers la mort splendide par sa beauté pessimiste et nonchalante.

Au cours d’une mission, le policier Yoshitaka Nishi rend visite à sa femme, hospitalisée. Les médecins lui apprennent qu’elle est condamnée. Au même moment, son ami et collègue Horibe est grièvement blessé par un malfrat qui prend la fuite…

Hana-Bi aurait pu être une réalité déformée de Violent Cop où Azuma aurait connu une autre vie, une femme malade à la place d’une sœur déficiente mais un même flic qui souffre en silence, un autiste impassible dont la violence explose avec brutalité. Des scènes, des artifices quasi-similaires (mais pas trop) associent ces deux films (la scène de confrontation au malfrat, les feux d’artifices). Un semblant parfois mais un semblant bel et bien déformée. Pourtant, il n’en ait rien. Ce Hana-Bi est une œuvre qui transpire ce qui fait Takeshi Kitano. Ce dernier applique à son œuvre des choses que le caractérisent comme la peinture et le dessin, un art qui devient un complément à l’art cinématographique qu’il s’applique avec inventivité à mettre en image. Des toiles, des dessins (les siens) qui recouvrent ce Hana-Bi, une galerie sur pellicule. Un talent qui se fait intertitre du drame qui se joue. Le conscient, l’inconscient de personnages à bout de souffle que la vie n’a pas épargné et dont le soupire s’entend en écho dans le ciel bleu ponctué ici et là de blanc, un écho résonnant sur ces vagues.

Septième film du cinéaste japonais, le clown irrévérencieux de la télévision nippone, Hana-Bi offre avec cette septième réalisation ce même personnage se sachant condamné, portant ce même fardeau lourd en souffrance. Ce même condamné arborant le masque placide d’un comédien du théâtre nô. Hana-Bi est le travail d’un homme qui suinte dans chaque plan, dans chaque scène, l’œuvre la plus aboutie, la plus représentative du cinéma nihiliste de Takeshi Kitano accompagné par une musique remplie d’émotion sobre du même Joe Hisaishi et d’un casting plein de conviction des mêmes acolytes, de Ren Ôsugi à Susumu Terajima. Avoir la chance de voir une telle œuvre, c’est avoir la chance d’assister à une magie que seul confère le cinéma, vivre une histoire à part entière du septième art, mise en scène avec une aisance et une beauté glaciale. Un cran supérieur atteint, élevant Hana-Bi sur un pied d’estale à la violence froide champ, hors champ. Un grand soupir plein de sens avant un doigt d’honneur fait à la vie. Un esprit je m’en foutiste sans règles et sans lois.

Hana-Bi est une réussite qui assure à Takeshi Kitano un regard plein d’égard aux amoureux de cinéma et qui fait de lui la confirmation d’être devenu à son tour un maître de cinéma. Un cinéaste incontournable au talent qui n’est plus à démontrer. Et pour tout cela : Merci. Merci pour tout.

Rediffusions :
Dimanche 18 avril, 17h, Cinéma 1
Samedi 5 juin, 20h30, Cinéma 1

I.D.

dimanche 14 mars 2010

Tokyo Eyes : « Le Bigleux » [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

dimanche 14 mars 2010
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Un français à Tokyo. Un français derrière la caméra de Tokyo Eyes (1998), Jean-Pierre Limosin met en scène Shinji Takeda et Hinano Yoshikawa dans l’ébullition tokyoïte. Le plus japonais des cinéastes français réalise un portrait de la capitale nippone où ses deux flâneurs vont et viennent dans la vie citadine de Tokyo.

Un tueur qui ne tue pas frappe. Il est surnommé « Le Bigleux ». Toutes les polices sont à ses traces. Hinano dont le frère est policier croit reconnaître l’homme qui fait les gros titres des journaux. Celui qu’elle soupçonne se surnomme K. Il s’avère être l’homme recherché qui arbore des lunettes déformantes et qui tire sur ses victimes sans les toucher. Ce dernier aime les jeux vidéo et la musique électronique. Hinano et K se rapprochent l’un de l’autre…

Tokyo Eyes est un film plaisant à regarder. On accompagne ces deux promeneurs laconiques qui se tournent autour, se cherchent puis se trouvent pour nous livrer une histoire où Tokyo à la part belle comme l’actrice Hinano Yoshikawa. On aime tout comme Jean-Pierre Limosin lorsque Hinano enquête, fait la moue, rigole, dort, a peur, a les cheveux attachés, détachés, en mini jupe ou en bas de survêtement, lorsqu’elle a l’œil qui lui pique ou bien qu’elle fait de l’exercice pour muscler sa poitrine ou qu’elle chante. Mais Hinano Yoshikawa n’est pas tout. Tokyo Eyes n’échappe pas à un aspect un peu trop lisse voire plat, mais tout de même merveilleusement cadencé par une musique électro qui l’accompagne de temps à autre nous offrant des scènes insolites à l’image du DJ qui s’invite.

Tokyo Eyes avait de quoi interpeller notamment avec le personnage de ce tueur qui ne tue pas. Insolite donc. Pourtant, on aurait aimé que ce long-métrage prenne des chemins plus tortueux et qu’il s’en dégage un côté plus noir et moins gentillet. Dans tout les cas, Tokyo Eyes nous offre une balade toute particulière dans les dédales de Tokyo, nous gratifiant aussi d’une apparition de Takeshi Kitano en tant que petite frappe à l’œil abîmé quelque peu abruti mais une apparition lourde de conséquence. Le récit ne s’emballera jamais poursuivant sa narration comme un marathonien sa course sans le sprint final. Malgré des défauts certains et des attentes restées en l’état, ce film de Jean-Pierre Limosin offre une bouffée d’air frais dans la capitale nippone.

Tokyo Eyes est un film doux dans lequel on s’immerge facilement tant pour son côté langoureux que sensuel. Une histoire d’amour singulière de deux jeunes perdus dans l’immensité de la ville. Une ville que la caméra de Limosin parcours avec talent. Ce travelling avant de la dernière partie du film me restera longtemps en mémoire comme ces gros plans du visage d’Hinano qui ne sont pas sans rappelés un certain cinéma qui se faisait jadis.

I.D.

samedi 13 mars 2010

Zatoichi : Masseur Itinérant [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

samedi 13 mars 2010
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Autant le dire, s’attaquer au mythe Zatoichi n’est pas chose aisée. On touche ici à un patrimoine cinématographique et forcément s’attaquer à un patrimoine comme celui-ci attire l’œil critique. Lorsqu’on sait que Kenji Misumi est passé par là en le mettant en scène à plusieurs reprises et qu’il fut interprété par l’inégalable Shintaro Katsu sur près de trente ans, il y a de quoi se poser des questions sur un Zatoichi en ce début de nouveau millénaire. Qui s’attaque au mythe ? Qui désire le dépoussiérer ? Takeshi « Beat » Kitano !

Takeshi Kitano réalise donc Zatoichi (2003), il y campe le rôle emblématique du célèbre masseur aveugle. Il est également l’auteur du scénario dont l’écriture est ponctué de situations qui révèlent la Takeshi’s Touch.


Où ? Au Japon.
Quand ? Au 19ème siècle.
Qui ? Un masseur aveugle, Izo. Plus communément appelé Zatoichi. Qui d’autre ? Un rônin et sa dulcinée gravement malade ainsi qu’un frère et une sœur qui souhaitent venger leurs parents assassinés. Tout ce petit monde se retrouve dans une ville où des gangs font régner la terreur. L’un de ces gangs tentent de s’accaparer de la ville et ainsi imposer leur hégémonie en engageant le rônin fraîchement débarqué. Quant à Zatoichi, il joue au jeu de hasard…

Zatoichi sent à plein nez le style Kitano et cela ne peut que rassurer si l’on fait abstraction d’un plasma synthétique du plus mauvais goût et d’un Zatoichi passé à l’eau oxygéné, donnant un côté manga à l’ensemble. La mise en scène est de bonne facture alternant les scènes d’actions et les moments plus posés. Takeshi Kitano n’hésite pas à poser sa caméra, à se perdre dans la narration pour découvrir des personnages, loin de là l’idée d’un quelconque remplissage, ici Zatoichi est un témoin qui s’invite dans la vie des autres. Zatoichi sait être drôle et tragique. Mais si le film vaut pour sa réalisation, son histoire aux multiples intrigues qui s’entrecroisent, il le vaut également pour son casting, en plus de Takeshi Kitano : Tadanobu Asano, Michiyo Ookusun Yuuko Daike ou bien encore Ittoku Kishibe.

Pour ma part, mon côté vieux jeu tend à préférer les Zatoichi vintage. Je ne suis pas parvenu à rentrer pleinement dans l’univers revisité de Takeshi Kitano. Le reproche étant parfois l’aspect aseptisé de certaine scène ensanglantée dont le plasma synthétique donne un rendu peu crédible. Où est la projection salissante du sang lorsque la lame fend un corps fait de chair ? Les belligérants à part les morts sont étrangement propres, visage comme kimono. Il y a belle et bien une scène où Asano est sali sinon… D’une certaine façon, c’est pour ce côté irréaliste que je n’accroche pas tout à fait, à cause de petits détails éparses ici et là qui nourrit le métrage. Sans ça, Zatoichi reste un bon divertissement qui se termine dans l’euphorie alors que notre héro s’en va vers d’autre horizon… jusqu’au prochain épisode.

Rediffusions :
Dimanche 2 mai, 17h, cinéma 1, présentée par par Yann Dedet
Samedi 19 juin, 20h30, cinéma 1

I.D.

vendredi 12 mars 2010

My Way de Sinatra échauffe l'esprit des Philippins

vendredi 12 mars 2010
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Il y a une semaine en feuilletant le Direct Matin je suis tombée sur un article invraisemblable sur l’effet meurtrier de la chanson My Way aux Philippines. La chanson à succès de Sinatra entraînerait quantité de rixes et désagréments au sein des bars Karaoké du pays. Les médias dénombrent pas moins de six victimes ces dix dernières années.

Les raisons de cet effet meurtrier ? Un air connu de tous qui déchaînerait les philippins. Chacun pensant avoir la meilleure interprétation que celle du voisin, les moqueries et vols de micro seraient la source de conflit, poussant à une extrême violence. Certains diront que le « triomphalisme » des paroles pourrait aussi entraîner ces rixes… La conséquence ? My Way boycotté de la plupart des bars Karaoké. La Philippine n’est d’ailleurs pas la seule à subir l’effet du morceau de Sinatra, la Malaisie et la Thaïlande comptent aussi des faits divers sombres : un homme poignardé pour avoir monopolisé le micro, huit voisins abattus par un forcené…

L’article est disponible sur le site du Courrier International :
My Way ou la vie

Diana

mercredi 10 mars 2010

Violent Cop : « Le monde est fou »

mercredi 10 mars 2010
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Voir la première réalisation de Takeshi Kitano après Sonatine (1993), mon premier film visionné a renforcé ma fascination pour lui, en tant qu’acteur comme réalisateur. Un style caractéristique propre qu’il n’a cessé de développer dans ces films suivants. Avec Violent Cop/Sono otoko kyobo ni tsuki (1989) qu’on pourrait traduire littéralement par : « Attention, cet homme est violent », Takeshi Kitano donne le ton dès le titre.

Ce qui m’a tout d’abord frappé lorsque que j’ai vu Violent Cop pour la première fois c’est cette violence brutale, froide dont Kitano, du moins son personnage est totalement détaché. Le film commence comme un Orange Mécanique japonais avec une violence insouciante administrée par des jeunes par laquelle Kitano répond par une violence symbolique, une punition infligée, dont il est juge et juré à la fois. Ce que j’ai pensé en voyant ce flic, Azuma (Takeshi Kitano) c’est qu’il était un autiste macabre. A ses côtés l’inspecteur Harry fait pâle figure, un mariole. Azuma est asocial, pas vraiment puisqu’il a un ami, il se lie même d’amitié avec la jeune recrue, Kikuchi. Il n’est pas intégré, pas réellement non plus puisque d’une certaine manière en appartenant à cette institution qu’est la police, il l’est. Azuma est véritablement un marginal intégré qui se fiche pas mal de l’autorité, sourd au monde qui l’entoure mais pas aveugle. Il souffre d’un pétage de plomb en silence qu’il ne parvient à exprimer que par les coups et les coups de feu. Une souffrance qui atteint son paroxysme à la mort de son unique et vrai collègue et ami.

Violent Cop raconte l’histoire d’un flic réservé et violent, Azuma. Il est sur les traces d’un trafiquant de drogue qui laisse derrière lui des cadavres. Son enquête le mène à un homme d’affaire, Kiyohiro…

Kitano qui ne devait être qu’acteur prend les reines de la réalisation, Kinji Fukasaku étant malade abandonne. Les producteurs lui proposent, Kitano enfante un film d’une violence malsaine, montrée telle quelle à l’état de nature sordide. Dans Violent Cop, la société semble en déliquescence. Les jeunes n’ont aucun respect pour leurs aînés et se complaisent dans la délinquance. Il existe une perte de l’autorité notamment celle de la police qui ne fait plus peur et qui ne se fait plus respecter lorsqu’elle n’est pas tout bonnement corrompu.

La mise en scène de Violent Cop se résume au plus strict appareil, une caméra statique. Kitano commence à développer son style. Un style qui se rapproche d’une réalisation : une scène, un plan. Cette caméra statique permet un regain de tension qui hypnose le spectateur. Elle est statique à l’image de ses personnages qu’elle filme surtout Kitano dont son jeu d’acteur est d’un stoïcisme troublant. Il ne joue pas il est, c’est véritablement du non-jeu. Azuma est présent mais terriblement absent. Les gunfights qu’il réalise sont réels en deçà d’une quelconque surenchère. Les mecs tirent et ne sautent pas dans tous les sens, ils tirent et n’atteignent pas toujours leur cible…

Violent Cop comme nombre de films de Kitano vaut également pour sa musique qui est singulièrement surprenante avec le thème qui revient plusieurs fois durant le film, une musique semblable à de la musique grecque dont le nom m’échappe. La scène de la course poursuite est superbe, rythmée par un morceau de jazz où l’on parvient à ressentir la fatigue d’Azuma, tout comme lui on souffre, essoufflé par la course qui semble sans fin.

Finalement, Takeshi Kitano ponctue son œuvre par un regard pessimiste en mettant en avant que la vie est un éternel recommencement. La vie continue avec ses gangsters qui prennent la place vacante laissée par leurs prédécesseurs et ses flics corrompus remplacés à leur tour…

I.D.

mardi 9 mars 2010

L'exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre du 11 mars au 12 sept. à la fondation Cartier [Paris 4ème]

mardi 9 mars 2010
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Encore du Kitano ? Oui ! En parallèle de la rétro Kitano, l'iconoclaste proposée par le centre Pompidou, la fondation Cartier pour l'art contemporain accueillera du 11 mars au 12 septembre l'exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre.

"C’est avec plaisir, humour et sérieux que Beat Takeshi Kitano s’est lancé dans Gosse de peintre, un projet singulier qui s’installe avec finesse et impertinence dans le monde de l’enfance. Inventée de toutes pièces par Beat Takeshi Kitano pour la Fondation Cartier pour l’art contemporain, l’exposition Gosse de peintre, est présentée du 11 mars au 12 septembre 2010. Avec des peintures, des vidéos, mais aussi des objets insolites, des décors, des machines fantasques et sensationnelles, Beat Takeshi Kitano conduit le visiteur de surprise en gag, de jeu en leçon de chose, se moquant de l’art contemporain, jouant avec les sciences et s’amusant des clichés associés à son pays."

Toutes les infos sur le site de la fondation Cartier

:
Fondation Cartier pour l'art contemporain
261, boulevard Raspail - Paris 14
Métro : Raspail

Diana

lundi 8 mars 2010

Toutes les Photos de Made in Asie, maintenant sur Picasa !

lundi 8 mars 2010
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Gérer une galerie de photos sur blogger c'est pas simple ! J'ai donc cherché une solution de contournement. J'ai tenté Flickr, sans conviction, puis finalement opté pour le plus simple : Picasa. Seuls deux albums ont été créés pour l'instant, dont un sur le Cycle Singapour, Malaisie : Le cinéma !

Je déposerai prochainement des photos qui trainaient dans mes fonds de tiroir : Tsaï Ming Liang, Naomi Kawase...

N'hésitez pas à vous rendre sur les albums Made in Asie et à y poster des commentaires, compléments d'infos...


Diana

dimanche 7 mars 2010

Recette du Maki au saumon, avocat et concombre [Vidéo]

dimanche 7 mars 2010
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Cela faisait quelques semaines que je pensais à refaire des Makis, c'est chose faite. Pour vous faire partager cet instant culinaire, je vous propose une petite vidéo "maison" de 3 minutes dans laquelle les différentes étapes de la préparation du Maki au saumon sont expliquées. Bon appétit !




Ingrédients (pour 40 makis) :
- 1 sachet de feuilles de Nori
- 500 gr. de saumon ou truite
- 1 avocat
- 1 concombre
- 600 gr. de riz rond (le riz rond 1er prix Carrefour convient très bien, moins onéreux que le riz rond japonais)
- Graines de sésame
- 125 ml de vinaigre de riz (ou vinaigre d'alcool)
- 60 gr. de sucre
- Sauce de soja
- Wasabi
- 1 natte en bambou

Diana

samedi 6 mars 2010

Takeshi Kitano, l'iconoclaste s'invite au Centre Pompidou du 11 mars au 21 juin

samedi 6 mars 2010
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La 4ème de couverture du livret du Cycle Singapour, Malaisie : Le cinéma ! annonçait déjà l’évènement du mois de Mars : la rétrospective TAKESHI KITANO, L’ICONOCLASTE, du 11 mars au 21 juin 2010 au centre Pompidou.

Au programme 40 films, téléfilms et documents présentant le travail d’un artiste multi-facettes, cinéaste et acteur (entre autre). Un cycle complet, comptant nombres d’inédits sur une des figure majeure du cinéma nippon.

Ne manquez pas sa présence exceptionnelle le jeudi 11 mars à 20h (Grande salle). Takeshi Kitano sera accompagné et interrogé par Jean-Pierre Limosin.

Programme complet :
Télécharger le format PDF

Où :
Centre George Pompidou – Métro Rambuteau ou Les Halles

Tarifs :
De 4€ (tarif spécial étudiant, chômeur) à 6€ (plein tarif) ou Pass

vendredi 5 mars 2010

Cycle Singapour, Malaisie : Le cinéma ! : LE BILAN

vendredi 5 mars 2010
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Après deux mois et demie de projections, le Cycle Singapour, Malaisie : le cinéma ! s’est clôturé lundi 1er mars. Alors que retenir de cette longue immersion dans un cinéma lointain, méconnue du grand public ? Singapour, Malaisie, deux terres prometteuses que le 7ème art aurait oubliées ? Retour sur les œuvres marquantes qui ont envoutées ce cycle et les quelques déceptions.

[SHAW BROTHERS (MALAY FILM PRODUCTIONS) & CATHAY KERIS]
Que garderons-nous du vieux cinéma malais, un patrimoine cinématographique définit en 15 longs-métrages durant ce cycle ? Deux studios en furent les investigateurs les plus emblématiques. La Malay Film Productions des Shaw Brothers mais aussi la Cathay Keris de Loke Wan Tho qui compte à elle deux plus de 300 films malais produits en trente ans. Avec franchise, ces 15 films ne furent pas le panache d’un enthousiasme débordant. Un enthousiasme qui s’est éteint à mesure que les films étaient projetés. Mais force est de constater qu’en 15 films, nous sommes devenus familiers d’acteurs et d’actrices, de réalisateurs et de folklore malais. Pourtant sur cet ensemble, seulement une poignée de films restent en mémoire à l’image de Lion City (1960) de Yi Sui, un film simple mais se révélant comme l’une des premières productions en chinois à Singapour. Le tireur de pousse-pousse (1955) de Penarek Becha avec P. Ramlee dans l’un des rôles principaux. Ce dernier étant le metteur en scène de deux films sortant du lot par le choc qu’ils suscitent : Ma Belle-mère (1962) et Turbulence (1970), deux films emprunt d’une noirceur sans borne laquelle éclate dans un dénouement nourrit au pessimisme obscur et au fatalisme sans équivoque.

Malheureusement, à part ces exceptions, ce cinéma se caractérise par un esprit conservateur, conventionnel souvent caricatural et ne jouissant aucunement d’inventivité. Et les quelques scènes audacieuses dispatchées ici et là ne parviendront pas à sauver des films qui souffrent de faux rythmes, de lacunes scénaristiques lorsque ce n’est pas d’un aspect moraliste. Les Voisins du village (1965) de Hussain Haniff, en est un bel exemple, l’audace du viol incarné par un religieux et voisin de sa victime, une jeune femme en âge d’être sa fille ne sauvera pas un métrage qu’on pourrait qualifier de moyen. Restera alors un homme, l’incarnation de cette époque : P. Ramlee. L’homme aux multiples facettes à la fois chanteur, acteur et réalisateur. On peut comprendre aisément pourquoi, encore aujourd’hui, il est apprécié d’une bonne partie des siens. Ainsi donc, désormais les P. Ramlee, Maria Menado, les monstres folkloriques ou bien encore la Cathay Keris ne seront plus inconnus à nos yeux. Le grand regret c’est que ce cinéma n’aura pas éveillé l’excitation que laisse certaines vieilles œuvres de cinéma. L’excitation de la découverte qui s’est révélée dans un cinéma qui nous est plus « contemporain ».

[MALAISIE, UNE NOUVELLE VAGUE EN NUMERIQUE]
La nouvelle vague du cinéma Malaisien s’est montré persuasive et nous a montré un panorama riche et talentueux. Un constat réalisé à travers 20 films, du documentaire au film expérimental en passant par la fiction, ancrés dans une réalité Malaisienne.

Ce mouvement s’inscrit tout abord dans une veine auteurisante, avec des acteurs incontournables du cinéma Malaisien : James Lee, Amir Muhammad, Tan Chui Mui et Liew Seng Tat, réunis sous la société de production Da Huang Pictures. Un groupe de réalisateurs actifs, tentant de faire vivre leur activité par des moyens réduits. D’autres noms s’inscrivent dans cette nouvelle vague : Ho Yuhang, Eng Yow Khoo, Deepak Kumaran Menon, Azharr Rudin, Chris Chong Chan Fui, Woo Ming Jin. Des noms liés aussi avec ceux de la Da Huang Picture. Ces jeunes réalisateurs se réunissant régulièrement autour de projets communs. On ne s’étonnera alors pas de voir cette flopée de noms dans bons nombres de génériques de films Malaisiens.

Alors on retiendra plusieurs œuvres et combats marquants, comme celui de l’incisif Amir Muhammad. Un cinéaste qui fait parler sa vision d’une terre complexe et d’une société lourd d’un passé (et d’un présent) obscure à travers le format documentaire (The Big Durian (2003), Malaysian Gods (2009)), jouant d’un style satirique et subversif. Tandis que son acolyte Yeo Joon Han, usera d’une fiction haute en couleur et critique sur une société Malaisienne consumériste avide de pouvoir : Sell Out ! (2008). Le regard lucide d’une société, on le retrouve comme un fil conducteur dans chacun de ces longs métrages Malaisiens. Des interrogations, un constat nécessaire pour faire avancer cette nouvelle vague, qui parviendra à se réunir autour d’un projet remarquable ; celui de dessiner une carte de visite de la Malaisie à travers un collectif de 15 courts métrages : 15Malaysia. On en a déjà beaucoup parlé sur Made in Asie, et on continuera, parce que ce collectif est majeur et nécessaire pour comprendre les enjeux d’un pays comme la Malaisie et ceux de ces cinéastes engagés.

Le cinéma Malaisien c’est aussi la rencontre avec une fabuleuse cinéaste : Yasmin Ahmad. Une femme pleine de vie et d’optimiste qui a su poser son emprunte dans des films soignés, intimes et intemporels. L’œuvre de Yasmin Ahmad c’est le personnage clé d’Orked, l’Antoine Doinel de François Truffaut. Une jeune femme que l’on suit dans quatre de ces longs métrages à différents stades de sa vie. Un récit autobiographique marqué par le vécu de la réalisatrice. On ne plébiscitera jamais assez ce talent dont les trois œuvres Sepet (2004), Gubra (2005) et Mukhsin (2006) ont littéralement illuminé cet évènement.

Ces films ont aussi révélés des visages incontournables, des actrices talentueuses sous les traits de Sharifah Amani, Adibah Noor (les Yasmin Ahmad, 15MALAYSISA), Ida Nerina (Sepet, Gubra, 15MALAYSIA) et Mislina Mustapha (Flower in the Pocket, Karaoké)

[SINGAPOUR, EN DIX-SEPT FILMS]
On ne présente plus Eric Khoo dont quatre longs-métrages étaient projetés. Mee Pok Man (1995) et 12 Storeys (1997) ses premiers films dénotaient déjà d’un univers singulier et d’un style que l’auteur peaufinera dans le très beau Be with me (2006) et l’émouvant My Magic (2008). Au-delà d’Eric Khoo et de son talent qui n’est plus à prouver, au-delà de son rôle de porte drapeau d’un cinéma singapourien encore trop méconnu ou reconnu sur son seul nom, une sélection en tout et pour tout de 17 films. Une sélection qui n’aura pas jouit du même intérêt que la sélection de la jeune génération malaisienne (véritable fil conducteur du cycle). Ici, une sélection moins audacieuse de film épars, ponctuel qui ne s’inscrit pas dans un mouvement distinct. Mais une sélection bien hétéroclite qui révèle des films importants pour la ville-état qu’est Singapour. On notera les comédies Army Daze (1996) et Forever Fever (1998), de là à ce qu’elles soient marquantes…, les drames Eating Air (1999) et 15 (2003), deux longs-métrages d’un intérêt saisissant sur une jeunesse sans repère et désenchantée. Mais aussi, Perth (2004), une expérience à part entière, une œuvre qui vous prend par les tripes par le vague à l’âme qui s’en dégage et son côté à fleur de peau auto-destructeur.

Autre qu’Eric Khoo, des cinéastes interpelleront dans leur projet futur : Kelvin Tong, Roystan Tan, Djinn ou bien encore Ho Tzu Nyen avec l’énigmatique Here (2009). Pourtant la question se pose. Outre Ho Tzu Nyen ou Sherman Ong (avec ici deux films décevants) où se trouvait la force vive du jeune cinéma indépendant singapourien dans ce cycle ? Une jeune génération là-bas attend d’être découverte à son tour ici. Un jour peut-être. A bon entendeur. Resteront aussi trois acteurs pour leur charisme, leur gueule, ce petit quelque chose qui les rend si différents des autres et fascinants : Adrian Pang, Kay Tong Lim et Sunny Pang.

Dorénavant, c’est un œil vif qui se posera sur l’actualité cinématographique de Malaisie et de Singapour. Un œil alerte sur deux destinations qui rempliront un carnet de voyage bien singulier de la cinématographie mondiale.

Alors merci au centre Pompidou d’avoir eu l’audace de proposer un cycle original, au-delà des clivages entre le cinéma connu et celui de l’ombre, dont les distributeurs ne daignent s’intéresser.

Soyons francs, quelques points seraient néanmoins à soulever. Tout d’abord une communication peu transparente sur l’annulation des interventions de certains réalisateurs, que l’on a souvent appris à la dernière minute. Et de façon globale, une communication qui semblait timide face à l’envergure d’un tel évènement. Aussi, on regrettera des résumés erronés, loin de la réalité, malgré un livret bien conçu.

Pour finir et parce certaines figures du cycle Singapour, Malaisie nous ont particulièrement marquées, nous saluerons la souriante jeune femme aux lunettes noires du guichet « Cinéma », et Emilie Imbert, l’attachée de presse du cycle, qui a été d’une infime gentillesse et disponibilité.

Diana & I.D

 
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