lundi 15 novembre 2010

Courts-métrages 1 [Festival Franco-Coréen 2010]

lundi 15 novembre 2010

Quatre films courts sont présentés dans la section « Courts-métrages 1 ». On y retrouve Lovers (2009) de Kim Do-yeon, Feel So Good, At 3 P.M. et Tongro. Malheureusement, il ne m’a pas été possible de voir Lovers, l’histoire d’un homme d’âge mûr qui entretient une liaison avec un jeune homme qui disparaît… Chose d’autant plus frustrante que les échos furent bons.

[Feel So Good (2008) de Lim Kyung-hee]
S’il fallait déjà m’avancer, Feel So Good serait mon petit coup de coeur du festival. Ce court est frais, drôle et captivant. Il traite de l’homosexualité avec un œil à la fois touchant et léger. Ici, la réalisatrice nous raconte l’histoire d’une fillette de CP, Yu-seon qui tombe amoureuse d’une autre fillette, Hee-jung venue faire un cours de danse dans son école.

Feel So Good est un véritable moment de plaisir. Il émane de ces enfants une spontanéité irrésistible, sans compter une mise en scène savamment maîtrisée. La réalisatrice parvient avec brio à mettre en exergue les différences. Des différences insignifiantes aux yeux des adultes mais qui ont souvent une grande importance pour un enfant, à l’image de la myopie de Yu-seon. La fillette refusant de porter ses lunettes est sujette aux moqueries des garçons de son âge. Finalement à travers ces quelques minutes, des parallèles sur la différence sont faits permettant à la cinéaste de traiter avec subtilité le sujet délicat qu’est l’homosexualité.

[At 3 P.M. (2009) de Kim Ji-gon]
Si l’on retrouve le réalisateur Kim Ji-gon dans la prochaine édition du FFCF, on pourra dire de lui qu’il est un vétéran de ce festival.

Déjà présent avec Unfamiliar Dream (2008) l’an passé, qui dénotait déjà un certain talent et dont les comparaisons avec des cinéastes confirmés n’était pas fortuit, Kim Ji-gon nous revient avec un court qui s’inscrirait une nouvelle fois dans la veine du cinéma dit « contemplatif ». Il était donc attendu et on s’impatientait donc de voir quelle direction son travail avait pris.

Disons-le toute suite, j’ai trouve ce At 3 P.M. moins bon que le précédent présenté en 2009, qui laissait pourtant présager de bonne chose. Est-ce peine perdue ? J’espère que non parce que de ce court se dégage un charme indéniable. Il manque tout de même à At 3 P.M. ce petit quelque chose qui ferait de lui un film pour les salles obscures. Ici le réalisateur prend le temps de filmer les rues d’un vieux quartier, ses recoins en prenant soin de dépeindre les détails les plus fins.
Tout comme pour Unfamiliar Dream, il caresse avec sa caméra les pièces, les couloirs vétustes d’un vieux cinéma qu’on dirait abandonné où un projectionniste semble perdu dans les dédales aux murs décrépis et où se joue éternellement le même film pour les fantômes du passé. Non. At 3 P.M. n’a pas sa place dans une salle de cinéma. Ce film « autre » aurait sienne dans une galerie d’art ou un musée aux côtés d’artistes filmiques plus « expérimentaux ».

Avec At 3 P.M., Kim Ji-gon serait un anthropologue qui capterait les derniers soubresauts d’une vie que l’on a connu. Ce court-métrage se révèle plus du « patrimoine » marqué, gravé, incrusté sur pellicule qu’un film de Cinéma à proprement parlé. Il réalise un travail de mémoire sur un instant T d’une ville, d’un quartier, d’une rue, et dépasse ainsi le cadre même du cinéma de fiction s’invitant dès lors dans un cinéma « autre ».

[Tongro (2010) de Lee Tae-an]
Ça commençait pourtant bien. Un jeune homme recouvre un autre d’un film transparent. Ce dernier après avoir été saucissonné enfile une combinaison et un masque à gaz. Suit alors une séquence furtive où le jeune homme hurle et semble glisser à toute vitesse dans un tunnel obscur et étroit. Les choses commençaient plutôt bien. Une aura mystérieuse planait en ce début de court. Qu’est-ce que les deux jeunes hommes sont-ils allés chercher ? Que gardent-ils de si précieux dans leur machine à laver ?

Tongro se voulait incompréhensible et énigmatique. On avait qu’une hâte, celle de découvrir les « révélations » qui méritaient tant de mystère. D’assister en somme à un emballement mais il n’en sera rien. Tongro est une espèce de pet foireux sans intérêt dont le mystère et les interrogations restent en l’état. A mesure que le court-métrage avance, il perd de sa puissance. Du coup, l’intérêt suscité s’efface au profit d’un spectacle consternant qui ennuie plus qu’il ne suscite d’enthousiasme. Un joli gâchis comme si le réalisateur avait l’idée de départ mais rien pour la développer. Pourtant les premières minutes donnaient de l’espoir, celui de voir un film original. A la place, on a eu le droit à la vie de trois idiots qui n’avait aucun sens (enfin s’il y en avait un. Il était très bien caché alors) comme si le réalisateur se moquait de nous.

I.D.

5 commentaires:

David Tredler a dit…

Je suis d'accord avec toi sur le dernier court, mais pas sur les deux autres. J'ai trouvé l'histoire des deux fillettes gentille mais assez dispensable, et ce fameux "At 3pm" m'a laissé dubitatif, et ennuyé.

I.D. a dit…

Oh non David ! L'histoire des deux fillettes était vraiment sympa. En tout cas, on devrait apparemment avoir le gagnant "court-métrage 2010" dans la section 3... à voir si cela se confirme demain soir. ;)

Pour AT 3 P.M., je compte faire de Kim Ji-gon mon chouchou dans les années à venir ! ^^

David Tredler a dit…

Bon courage avec Kim Ji-Gon, je te le laisse^^

I.D. a dit…

C'est un incompris ! Le pauvre ! ;) Mais on est d'accord qu'il n'a pas sa place dans une salle de cinoche et qu'on lui laisse toute les galeries d'art du monde tout en entier ? :)

David Tredler a dit…

Du moment qu'on ne me force pas à regarder ce qu'il fait, on peut le mettre où tu veux le Ji-Gon^^

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