Wouah, wouah, wouah… Khavn de la Cruz est un grand, grand, grand malade ! Et il nous le démontre par une aisance sans borne avec The Family That Eats Soil / Ang Pamilyang Kumakain ng Lupa (2005), un OFNI made in Philippines. Pas d’hésitation possible qu’on puisse le ranger en Category 3 (en mode HK), il a tout ce qui fait la grandeur de cette classification.
Résumer The Family That Eats Soil… impossible. Les membres d’une famille mangent à table (les trois repas). S’invitent alors des scènes à la fois burlesques, absurdes, irréelles et nonsensiques, dont certaines cachent un sens de la dénonciation crue qui semble sans limite. Difficile donc de retranscrire avec des mots ce que Khavn dénonce. Il rentre de plein fouet et sans aucune retenue au cœur de ses sujets : religion, pédophilie, violence, viol, tout y passe. Et il nous les lance en pleine figure dans un festival d’image et de son qui nous scotche. Le générique du début vaut le coup d’œil à lui seul avec ses personnages en pâte à modeler devant lequel on ne peut que rester interloqué. Un grand fou.
The Family That Eats Soil dépasse toute frontière, ne s’enferme dans aucun carcan si ce n’est celui de la folie. Son aspect expérimental explose par son sens de la provocation chargée d’une rage décomplexée. On ne peut être certain que d’une chose après sa vision : on n’en sort pas indifférent, c’est le moins que l’on puisse dire. Ici, la famille traditionnelle ainsi que la société philippine sont égratignées et pas qu’un peu. On ne peut donc que se délecter d’un tel « spectacle » ou tout bonnement le vomir.
I.D.
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