Ce sacré troublions nous revient ! Qui ? Et bien ce bon vieux Hong Sang-soo. Le cinéaste sud-coréen signe avec Ha Ha Ha (2010) son dixième long-métrage. Chaque film c’est un peu comme une réunion entre ami(e)s alors allons-y gaiement.
Deux amis se retrouvent autour d’un verre (plusieurs en vérité pour qui connaît HSS). Le premier est un réalisateur qui envisage de quitter la Corée du Sud pour le Canada. Le second est un critique de cinéma. Tout en continuant à boire et à discuter, ils se rendent compte qu’ils ont récemment fait escale dans la même petite ville maritime. Ils se racontent leur histoire…
Une comédie dramatique comme en sait nous concocter Hong Sang-soo, voilà ce qu’est Ha Ha Ha, titre singulier pour une œuvre qui reflète la personnalité de son auteur. On y retrouve tout ce qu’on aime ou déteste chez HSS. Un cinéma à la fois trivial, humoristique et mélancolique. Le tout baigné dans l’alcool et le sexe qui tiennent toujours chez l’homme et le cinéaste une place significative. On pourrait également parler de l’incertitude des personnages et des situations qu’on retrouve avec délectation. De ces histoires au pluriel racontées comme une fable et de ce désir omniprésent qui suinte de chaque personnage qui s’incrustent dans chacun de ces plans statiques. Oui, Hong Sang-soo nous revient. Avec cette même réalisation minimaliste qui se permet à de rare occasion quelques mouvements de caméra. Oui, on retrouve ces relations amoureuses tortueuses. Ces accidents (choses) de la vie qui nous interpellent. Ce côté « banal » de tous les jours où les existences d’individus viennent à être bousculées par le hasard. La vie en somme. Les coïncidences qui s’invitent où l’on prend conscience du sens des actes de tout à chacun, des modes de vies des autres et des siens par la même occasion et ce toujours avec un œil drôle et sincère. On y retrouve aussi ce même passé-présent qui nous fait, à l’image de ces souvenirs échangés qui s’avèrent (on l’imagine) parfois embellis voire transformés et où l’échange verbal tient une place de choix dans sa relation à l’autre. Du Hong Sang-soo en somme.
Ha Ha Ha est un film sans prétention dans une veine que l’on connaît chez l’auteur. Certes, il ne nous surprend pas (ou plus). Il reste fidèle à lui-même en nous livrant un moment de cinéma qui se veut agréable. Ha Ha Ha n’est pas son meilleur mais il reste de ses films qui se vit comme si l’on était entre ami(e)s. Un moment tous ensemble où l’on se raconte avant de se quitter et vivre de nouvelles aventures, avant de se retrouver une prochaine fois peut-être… rien n’est moins sûr.
I.D.
7 commentaires:
Moi je trouve justement que c'est l'un des tous meilleurs films de HSS, voire... En tout cas c'est peut-être celui que j'ai pris le plus de plaisir à regarder. je trouve qu'il se lâche bien avec Ha Ha Ha. Je retournerai ptet bien le voir quand il va sortir au printemps !
Y a de très bonne chose dans ce film. On s'amuse, c'est vrai. Mais je lui préfère tout de même (de pas beaucoup) les Turning Gate, Night and Day ou encore La femme est l'avenir de l'homme. Mais il est clair que je le conseille vivement. Je repense à l'autre avec sa mère, c'est bien tripant... :))
Des retrouvailles entre potes bien plus agréables que celles du lamentables Les petits mouchoirs...!
T'es allé voir "Les Petits Mouchoirs" Xavier ?! T'es courageux. Ca ne m'a pas attiré. "Mon idole" c'était pas inintéressant comme 1er film. "Ne le dis à personne", pas mal. Mais ce film-ci... je sais pas, je le sentais pas. J'ai donc bien fait en te lisant. Il me semble que David ne l'a pas trop apprécié non plus.
T'es allé le voir où justement ? Tout là-bas en Chine ? ;)
Yo, je l'ai vu dans l'avion (sympa Air France malgré The Social Network, Toys Story 3 recadrés que je me suis refusé de voir). J'ai vu un film de potes avec des personnages tellement caricaturaux qu'ils m'en ont donné la nausée. Ca m'a conforté sur l'idée que Guillaume Canet n'a rien à dire sur 2h30 (hormis que l'amitié, bah, c'est dur parfois!), que ses personnages sont immondes, mais immondes de caricature (mention ...au duo-duel Magimel/Cluzet) lorsqu'ils ne sont pas du tout développés (Dusjardin, Cotillard). Malaise aussi niveau casting où l'on a plus l'impression de voir les potes de Canet plutôt que de vrais acteurs. Sans le côté lacrymal, je peux faire le même film avec mes prochaines vacances (que j'aurais renommé "Les petits tracas"). Et puis ces scènes de retrouvailles entre potes, de solidarité dans les moments les plus tristes, pas besoin d'aller au cinéma pour voir ça, il suffit de se rendre à n'importe quelle terrasse de café pour retrouver exactement les mêmes instants! Tout ce ramdam pour au final, quoi? Du film de copains comme il en existe des centaines.
Mais la Chine a ses bons côtés également parfois. J'y ai par exemple vu Tron Legacy, assez téléphoné par moment mais bien boosté par une bande-son à la Deus Ex signée Daft Punk.
Pour Canet, tu me rassures. Je pensais que ce film avait été projetté en Chine. Du coup, ça aurait été en contradiction avec ce qui se dit ici ;) :
http://forum.hkcinemagic.com/t10178-Hk-continent.html
Tron Legacy ne m'attire pas mais vraiment pas. Y a quelques années, bien plus jeune, je m'étais embêté devant Tron. J'imagine qu'avec la technologie actuelle ça doit avoir de la tronche.
Ca a de la gueule (plus que le TOUT dernier Hong Sang-Soo en tout cas, pour rester dans le sujet hihi), surtout en 3D, le film est punchy sur toute la durée malgré un INTERMINABLE monologue de tonton Jeff à la demi-heure. Arf, moi dire ça d'une production Disney, à croire que l'omniprésence de blocks à l'affiche là-bas m'a abruti l'esprit...
Enregistrer un commentaire