Thriller du cinéaste japonais Tetsuya Nakashima, Confessions / Kokuhaku (2010) met en scène Yoko Moriguchi, une enseignante au collège qui vient de perdre sa jeune fille. Elle met en place un plan machiavélique pour venger la mort de son enfant dont les assassins (A et B) se trouvent être des élèves de sa classe…
Confessions détone. Ca faisait longtemps que je ne mettais trouvé devant une telle œuvre de cinéma. Le genre de film qu’on a besoin de digérer un temps tant il interpelle et remplit de doute. Confessions est de ces œuvres dont a du mal à dire si l’on a aimé ou non. Il fait partie de ces films qui vous font vivre une expérience à part entière.
Sur la forme Confessions a cette beauté clinique fascinante. Elle est à l’image de cette mère-enseignante, c’en est troublant. Nous vivons les évènements de manière détaché tout en étant happé par un montage adroit et un cadre juste. Détaché comme cette mère encore qui met en place une vengeance implacable. L’univers dépeint par la cinéaste serait un rêve impalpable qui virerait au cauchemar malsain et lugubre. A l’image de ce bourdonnement sourd et gênant qu’on traîne au fond de l’oreille jusqu’à ce qu’il explose.
Sur le fond Confessions se divise en chapitre. Chaque chapitre étant dédié à un personnage devenant par la suite narrateur – sorte de personnage témoin. La force du film est sa construction, son déroulement, où chaque chapitre renforce le précédent et nous communique une soif d’assister au prochain. Chaque chapitre surprend. Chacun d’eux est un coup de semonce qui mène vers ce dénouement. On pense les choses jouées au bout d’une demi heure de film… loin de là. Le châtiment ne fait que commencer.
Confessions est rondement travaillé, profondément intéressant. Il a ce « truc » qui rend un film particulier, autre. Le seul bémol serait les musiques employées. J’ai eu en horreur une majorité des morceaux choisis, accompagnent un ensemble qui aurait mérité un traitement musical différent. J’en ai fait abstraction pour me laisser bercer au rythme des coups portés à la racine du Mal. Splendide de froideur incandescente.
I.D.
4 commentaires:
Les gens, Tetsuya Nakashima n'est pas une cinéaste, mais un bon vieux quinquagénaire! Et un coucou au passage!
Hello Xavier, ça fait plaisir de te voir parmi nous ! Merci pour le commentaire, la petite coquille a été rectifiée.
Je partage assez tes impressions. L'ambiance glacée et sophistiquée m'en a tout de suite imposé et je n'ai pas vu passer les deux heures. Pour la musique, curieux, j'ai trouvé qu'elle accompagnait assez bien les images (je pense à la musique de ce compositeur - ou ce groupe ? - ce Boris que je ne connaissais pas).
Oh moi les trucs comme Radiohead et consorts, je me mets une balle... ;)
Finalement à t'en causer, là maintenant, je l'ai presque oublié cette musique. Je garde vraiment en mémoire les images et l'ambiance.
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