dimanche 3 novembre 2013

New World : Jeu de go

dimanche 3 novembre 2013

Le réalisateur sud-coréen Park Hoon-jung a un sacré pédigrée comme scénariste. On lui doit les scénarios de J’ai rencontré le diable (2010) de Kim Jee-woon et celui de The Unjust (2010) de Ryoo Seung-wan. Après ce début de carrière, il se lançait dans la réalisation d’un pâle The Showdown (2011). Un film en costume peu inspiré qui se déroulait essentiellement en huit clos. L’idée de départ était bonne mais très mal exploité. Sans doute dû à l’inexpérience de ce cinéaste en herbe. Et là, patatras ! Il nous revient avec un second long-métrage, New World / Sinsegye (2013) qui prend place de nos jours. Il livre un film de gangsters avec pour intrigue principale la prise de pouvoir d’une organisation criminelle : la Gold Moon. Et aux vues du résultat, on peine à croire que c’est le même homme derrière la caméra.

Suite au décès du boss de la Gold Moon, une guerre de succession éclate entre plusieurs prétendants au pouvoir. La police profite de l’occasion pour mettre en place l’opération « New World ». Pour se faire, elle fait appel à un policier infiltré depuis de longue date et tente de contrôler l’organisation.
Park Hoon-jung signe un scénario qui nous fait dire qu’il n’est pas sud-coréen pour rien. Habilement, il pioche allégrement sur des choses vues ici et là. A Toute Epreuve (1992) et Infernal Affairs (2004) pour le côté flic infiltré à bout, et qui en a marre de sa condition. On pense à une multitude de films mafieux et à leur mythe cinématographique qu’ils soient états-uniens ou japonais. En bref, ça pioche en y apportant une dimension coréenne à l’ensemble, un folklore bien connu des amoureux de cette cinématographie. L’auteur développe alors un récit à grand renfort de chantages et trahisons. Il impulse une tension quasi-permanente en jouant avec le spectateur. Le suspense est savamment distillé lors des rebondissements et des retournements de situation. Et si parfois, on peut voir les choses venir, il parvient tout de même à surprendre la plupart du temps, et ce, jusqu’à ce dénouement final où les pions posés d’un jeu de go grandeur nature entérinent les manigances pour le pouvoir. Le scénario est donc rondement mené, d’autant plus qu’il s’amuse à inverser les rôles. Tout n’est pas blanc ou noir. On évolue bel et bien dans une zone grise dangereuse, où le vrai visage des personnages peine à se dessiner dans l’ombre que représente l’univers mafieux. Qui plus est, la mise en scène se veut impeccable en offrant un travail sur la photographie signé par Chung Chung-hoon (habitué des films de Park Chan-wook), et faisant également appel à un montage bien pensé. Quant aux acteurs, ils campent à merveille leur rôle respectif. Il n’y a rien à écrire de plus. 
New World fait partie de ces polars qui s’offrent une place de choix aux panthéons du film de gangsters. Il emploie avec intelligence tous les ingrédients du film de genre, notamment en usant d’une violence qui est utilisée avec parcimonie, à la fois glaçante et effrayante. 
 
Disponible en DVD, BLU-RAY et VOD chez TF1 vidéo.
I.D. 

3 commentaires:

Olrik a dit…

New World fait partie de ces petites claques made in Korea que l'on se prend avec plaisir de temps à autre. Je n'ai pas vu son premier film en costumes mais effectivement, pour un premier quasi-film, c'est assez impressionnant de maîtrise. Réal' à suivre, comme on dit.
Sinon... tiens ? Drug war n'est pas chroniqué ? Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!

I.D. a dit…

Aaah mon cher Olrik... il y a tellement de films récents non chroniqués. En plus, "Drug War", je l'avais trouvé pas mal. Maintenant, je n'ai pas eu la motivation d'en écrire quelque chose dessus, comme beaucoup d'autres. Sans ça, on se rejoint sur "New World". Quant à son premier long... vraiment pas accroché.

yetaland a dit…

Je l'ai vu ! Il est excellent ! Vraiment pas déçu de ne pas être passer a coté !

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