dimanche 23 août 2009

Besieged City : Ciel ombrageux

dimanche 23 août 2009

Lawrence Ah Mon, cinéaste méconnu signe un drame social sombre sur la jeunesse hongkongaise avec Besieged City (2007). L’œuvre se veut réaliste et devient par moment presque documentaire sur son approche et sa façon de se placer par rapport à ses sujets.

Á Tin Shui Wai, dans les quartiers pauvres Ling tente de découvrir la vérité sur ce qui a amené son frère Jun à sa tentative de suicide après l’assassinat d’une jeune fille dont ce dernier serait l’auteur. Il est d’autant plus enclin à le découvrir qu’un gang lui met la pression. Le gang en question soupçonne Jun de savoir où se trouve une importante quantité de drogue.

Besieged City est une œuvre sans concession et cela dès les premières images. On assiste à un fait divers sordide, tout en suivant Ling jusqu’à son école où la violence des gangs de filles et de garçons est omniprésente. Police et professeurs sont absents d’où une impuissance extrême face à cette jeunesse où seul règne la loi du plus fort et où il n’est pas bon être un bouc émissaire.

Les personnages de Besieged City étouffent dans le béton des tours, les cages à poules qui leur servent de lieu de vie. L’ambiance y est lourde et électrique dans cet environnement vétuste et délabré. Lawrence Ah Mon nous montre une jeunesse qui a perdu toute valeur se plongeant dans la drogue et les menus larcins. Il emploie dans les rôles de ces jeunes désoeuvrés le plus souvent des acteurs amateurs qui livrent une bonne prestation dégageant un naturel et une désinvolture qui sonnent vrais.

L’oeuvre est d’un pessimisme sans borne caractérisée par le personnage de Jun. Un personnage symptomatique d’un malaise latent, il est battu par son père, sa mère est totalement groggy par les médicaments, son frère, Ling est trop égoïste pour lui venir en aide et il est constamment frapper et racketter à l’école. Il se marginalise alors et fuit du foyer familial, il rejoint des adolescents déviants qui errent dans la rue, squattent dans un appartement abandonné. Il y rencontrera la jeune Panadoll, meneuse de cette petite bande de voyous abandonnés de tous.

Besieged City vaut également pour son bon scénario qui emploie le flash-back pour découvrir ce qui a amené Jun sur un lit d’hôpital et sous la surveillance de la police. La réalisation de Lawrence Ah Mon est sophistiquée, elle nous offre des lieux rarement filmés dans les productions locales ainsi que de jolis plans et mouvements de caméra d’une beauté glauque.

I.D.

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