Quatrième film de Kim Jee-woon, A Bittersweet Life / Dal kom han in-saeng (2005) trace l’épopée d’un manager d’hôtel professionnel jusqu’au bout des ongles, Kim Sun-woo. Il est surtout et avant tout le bras droit du président Kang, un boss de la pègre. Ce dernier lui demande de surveiller sa jeune et petite amie, Hee-soo en son absence. Sun-woo surprend la petite amie de Kang au bras d’un jeune homme et ne trouve pas la force de les tuer pour l’honneur bafoué de son boss. Il décide de taire cet écart qui va engendrer une spirale infernale qui le conduira à affronter sa bande après que celle-ci ait tentée de l’éliminer.
A Bittersweet Life est un film noir, un film de vengeance, la vengeance d’un homme trahi et qui part en guerre contre les siens. Kim Sun-woo s’est investi sept ans auprès de son boss, l’ayant servi comme un chien. Un chien servile se pliant en quatre pour son maître. Kim Sun-woo n’a aucun désir particulier, il s’accomplit dans sa tâche et exécute sans envies particulière jusqu’au jour…
Kang, son boss lui donne une mission, cette mission est de surveiller Hee-soo. Cette dernière va changer la façon de voir de Kim Sun-woo. Notre protagoniste, solitaire jusqu’alors va sourire, s’exprimer et même s’émouvoir, choses auxquelles il était étranger. Son erreur sera de ne pas éliminer Hee-soo ainsi que son amant. Un châtiment bien particulier va alors le frapper.
Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro tragique. Le film a un côté gangster à la cool sur un rythme posé où tout est soigné. Un cinéma plein de classe. Alors oui, il y a un aspect psychologique indéniable celui d’un individu qui vivait une vie classique se résumant à son boulot et à son dévouement. Puis survient le déclencheur, une jeune femme. Par sa seule présence, elle lui donne goût à une autre vie. Sun-woo éprouve des sentiments étranges (humains) comme s’il avait eu un cœur de pierre jusque là. Enfin, survient la dernière partie du film et là… c’est le drame.
Kim Jee-woon prend le temps de la vengeance, Sun-woo trouve des armes et peut alors partir se venger. Du coup, le film s’accélère pour trancher avec le reste du film et on se retrouve devant une profusion de violence, une profusion de coups de feu, de sang et de cadavres. C’est pompeux, lourds et même ennuyeux comme cette façon de faire durée les choses à la fin du film. Finalement, cela en devient pathétique. Comme référant, on pense à Jean-Pierre Melville et à John Woo mais aussi dans la scène de procuration des armes et des différents gangs qui se donnent rendez-vous à l’hôtel sans se le donner, à Guy Ritchie. Bof.
On regrettera dans A Bittersweet Life son manque d’intensité par moment et de substance, le style n’est pas tout. Des longueurs qui laminent le film lorsque ce n’est pas de la surenchère consternante. Rien de nouveau de ce qui a pu se faire en la matière. Le film de Kim Jee-woon n’est pas non plus à jeter. Il y reste de bonnes scènes, romance non déclarée et d’actions servit par de bons acteurs.
I.D.
3 commentaires:
Je me souviens d'avoir vu "A bittersweet life" un an avant sa sortie en France, dans une belle salle quasi vide du Publicis. Excellent souvenir, même si le film a des défauts comme tu le soulignes. J'étais trop content de voir le film dans une belle salle^^
Toi et les salles de ciné' ! Marrant. ^^
Tu le sais mais le Kim, j'ai beaucoup de mal. On en a fait une grosse publicité positive et enthousiaste de ce film mais très franchement, je trouve que c'est surfait. Après, il a ses qualités mais je reste mitigé à son sujet et plus je vais dans le temps et plus j'aurai tendance à mal le juger. Je suis très loin d'apprécier toute sa filmo' au bonhomme. Vive The Foul King, Coming out et Le Bon, la Brute et le Cinglé en attendant de voir ce que donne son nouveau.
Le Bon, La Brute et le Cinglé, c'est pour moi une avalcneh de jouissance cinématographique, mon préféré de Kim. La jubilation totale. Et j'adore The Foul King^^
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