Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) / Lung Boonmee Raluek Chat (2010) de Apichatpong Weerasethakul ou l’assurance de savourer une expérience cinématographique hors norme, où les perceptions d’un film se voient perturbées par l’esprit d’un corps malade. Boonmee est gravement atteint. Au cours de ses derniers jours de vie apparaissent des figures étranges qui lui sont familières : sa femme, son fils s’invitant tour à tour. Ce n’est alors que le début d’un voyage fantasmagorique sans fin…
Oncle Boonmee est cette croyance à la réincarnation dans ce qu’il y a de plus profond. Cet homme est dans une quête impalpable qu’il ne maîtrise pas, celle du réconfort. Le réconfort de se sentir accompagné lors d’un passage unique et irréversible. L’apparition de sa femme à plusieurs reprises représente ce souhait, et lui permet de créer un repère intemporel alors que lui-même est pris dans une tourmente temporelle. Elle fonde ce cocon qui l’aide à se livrer et être écouté. Au fil du temps, ses souvenirs se décuplent et hantent son esprit formant une mosaïque de ses vies antérieurs, à l’image du flash que semble avoir les personnes aux portes de la mort.
Apichatpong Weerasethakul s’intéresse de ce qui reste de la mémoire avant le passage dans l’au-delà. Ce n’est pas le corps malade qui est le cœur du film mais bel et bien l’esprit. L’éveil de ce dernier lorsque la présence d’une maladie vient le perturber. Le cinéaste nous perd alors dans une confusion où la rêverie et la réalité ne semblent plus avoir de frontière. Il nous convie dans un voyage initiatique, sans code, sans paroi où seul l’esprit de Boonmee est guide, se baladant entre ses souvenirs et un présent incertain. Perturbant serait le terme approprié pour cette œuvre qu’on tente de prime abord d’appréhender puis qu’on s’entend à laisser nous mener dans des suites spirituelles impalpables. L’entreprise du cinéaste thaïlandais est remarquable, mettant en scène une vision de la mort unique et personnelle. Oncle Boonmee est le visage d’une œuvre singulière et palpitante, sublime et effrayante.
Apichatpong Weerasethakul s’intéresse de ce qui reste de la mémoire avant le passage dans l’au-delà. Ce n’est pas le corps malade qui est le cœur du film mais bel et bien l’esprit. L’éveil de ce dernier lorsque la présence d’une maladie vient le perturber. Le cinéaste nous perd alors dans une confusion où la rêverie et la réalité ne semblent plus avoir de frontière. Il nous convie dans un voyage initiatique, sans code, sans paroi où seul l’esprit de Boonmee est guide, se baladant entre ses souvenirs et un présent incertain. Perturbant serait le terme approprié pour cette œuvre qu’on tente de prime abord d’appréhender puis qu’on s’entend à laisser nous mener dans des suites spirituelles impalpables. L’entreprise du cinéaste thaïlandais est remarquable, mettant en scène une vision de la mort unique et personnelle. Oncle Boonmee est le visage d’une œuvre singulière et palpitante, sublime et effrayante.
Diana
6 commentaires:
... et un peu chiante aussi (héhéhé).
Par contre je réalise, en tout cas je me pose la question devant ma mémoire défaillante, est-il vraiment question de plusieurs vies antérieures ? Je ne me souviens que du récit de la princesse... Du coup je me demande si j'ai un début d'alzheimer, ou bien s'il y a publicité mensongère dans le titre...
Je te confirme que tu as un début d'Alzheimer ^^
Plus sérieusement, il est vrai que le récit de la princesse se détache nettement de l'ensemble du film. Mais j'ai aussi perçu des instants plus troubles où les dites vies antérieures paraissaient se dessiner ou être suggérer. Les visions étaient-elles réellement des visions ? Je m'interrogeais sans cesse. Il me semble, dans le récit d'Oncle Boonmee, que les souvenirs et le présent communiquaient constamment et qu'il était au final difficile de dissocier ce qui constituaient "les vies antérieures" de "la vie présente". Après ce n'est que mon interprétation du film :)
Ah, effectivement, s'il fallait interpréter pour discerner le présent des vies antérieures, nul étonnement alors à ce que je ne m'en souvienne pas, car vu l'état léthargique dans lequel le film m'a plongé, je n'étais sans doute pas en état de distinguer des vies antérieures métaphoriques et subliminales (lol)
Je suis certaine que tes prédispositions intellectuelles étaient déjà partie au moment où tu t'es décidé d'accorder une chance à Oncle Boonmee :)
Au moins tu auras gagné une chose : l'assurance que Mister Joe, ce n'est vraiment pas ta came.
Effectivement Diana, ce n'est toujours pas ma came^^ Mais je suis encore loin du boycott je te rassure ;)
Contente de te l'entendre dire !
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