lundi 24 janvier 2011

I Wish I Knew : Shanghai

lundi 24 janvier 2011

Documentaire commandé à l’occasion de l’Exposition Universelle de Shanghai, I Wish I Knew / Hai shang chuan qi (2010) de Jia Zhang-ke met la mégalopole portuaire en scène. Le cinéaste chinois raconte Shanghai à travers plusieurs portraits. A travers eux, Jia Zhang-ke parle des bouleversements de la ville et de son destin depuis 1930…

I Wish I Knew est un travail de mémoire qui a son importance. Son importance dans la transmission aux générations futures de ce qu’a été cette ville mais aussi à travers elle ce qu’a été la Chine. A travers l’une, le cinéaste parvient à raconter l’autre. Les portraits que nous dépeint Jia Zhang-ke s’invitent et évoquent la grande Histoire. Une ville, un pays mais aussi un destin en commun. L’individu qui s’exprime est indissociable de Shanghai. Il a fait cette ville mais la ville l’a également fait. On retrouve donc dans ce documentaire le même procédé que le cinéaste avait utilisé dans son docu-fiction 24 City. Jia Zhang-ke prend le temps d’écouter les témoignages, de laisser sa caméra aller et venir, de confronter des images qui montrent une ville en changement perpétuel. Il y emploie également sa « muse », l’actrice Zhao Tao qui semble ici camper le rôle d’un spectre qui traverse le Shanghai d’hier et d’aujourd’hui.

Si I Wish I Knew a des qualités indéniables et se révèle comme une œuvre « importante ». Des choses interpellent. Premièrement les portraits ne se valent pas tous. Les souvenirs ne répondent pas toujours à l’attente du spectateur. De ce fait, certains d’entre eux n’étaient pas nécessaires et semblent après coup un peu vain (de la fioriture en somme). Deuxièmement l’utilisation de l’actrice Zhao Tao qui n’apporte rien, son personnage du moins. Avec ou sans elle, I Wish I Knew se serait aussi bien porté (même si l’on voit où voulait en venir l’auteur). Troisièmement (et pour finir), on ressort avec un sentiment bizarre de la projection. Certes, on en connaît un peu plus sur Shanghai mais finalement pas tant que ça. La faute sans doute à un film limité dans le temps qui ne peut couvrir une Histoire aussi longue. Sans ça on pourra souligner le bon travail d’un Yu Lik-wai à l’image et celui de Lim Giong pour la musique employée.

I Wish I Knew qui avait eu les honneurs d’une Sélection Officielle, dans Un Certain Regard au Festival de Cannes 2010 vaut véritablement qu’on s’y arrête. Qu’on se laisse porter et divaguer dans ces quartiers shanghaiens où les souvenirs d’un passé résonnent en écho pendant que se construit le futur.

I.D.

6 commentaires:

David Tredler a dit…

Je suis globalement d'accord avec toi. Les portraits ne se valent pas tous. Certains interpellent et émeuvent, d'autres semblent un peu vains.
J'y étais avec Elo et Michael, qui ont tous les deux roupiller pendant une bonne partie du film...^^

Xavier C. a dit…

Le film a le mérite de montrer que JZK a franchi un nouveau cap visuellement : l'utilisation du numérique (dans un beau scope) fait ici des miracles. Mais tout de même, hâte de voir ce que cela va donner pour son retour à la fiction pure et dure.

I.D. a dit…

Elo, Michael... je ne peux pas leur en vouloir... Diana s'est également assoupie. Purée, j'ai balancé le dossier ! ^^

Je partage le même enthousiasme que toi Xavier. C'est un point positif du film qui laisse présager de bonne chose pour la suite. Ca fait un moment que JZK cause de certains projets de fiction que j'ai envie de voir notamment un film d'espionnage.

David Tredler a dit…

Haha, sacrée Diana...

P'tit Panda a dit…

J'ai bien aimé le film. Je l'ai trouvé même trop court (j'espère qu'il y aura des chutes dans l'édition DVD).
J'aurais aimé voir apparaitre Wong Kar Wai, dont les racines shanghaiennes transparaissent dans beaucoup de ses films. J'aurais aussi aimé connaître plus de choses sur la Révolution culturelle, dont Shanghai a été un très cruel théâtre.
Malgré l'aspect "oeuvre de commande", on ne voit pas trop le côté publicitaire du film. Malin, ce JZK !

I.D. a dit…

Trop court... je ne sais pas. J'ai bien aimé aussi mais je trouve tout de même que le fait que certain témoignage ne soit pas à la hauteur ou du moins le fait qu'il ne suscite pas le même intérêt le rendait "long". Du coup, en voir une version longue, j'y mettrais un p'tit bémol. Maintenant découvrir les témoignages qui n'auraient pas été gardé au montage nourrit tout de même ma curiosité, c'est en cela qu'un DVD avec bonus pourrait être intéressant.
Je regrette aussi (si on peut classer cela en "regret") que JZK n'est pas plus exposé le Shanghai de la Révolution culturelle, dommage. Mais sinon, je suis content qu'il ait tout de même réussi à faire avec cette "commande", une oeuvre qu'on pourrait qualifier de "personnelle".

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