S’il y a un thriller à vous procurez pour passer une soirée, lumière éteinte, yeux fixés sur l’écran de votre télévision, un thriller où règne suspense, rebondissement vous laissant les yeux écarquillés, Slice / Cheun (2010) de Kongkiat Komesiri est pour vous. Voilà une œuvre qu’on aurait aimé voir sur grand écran, à défaut ça se passera dans votre salon…
A Bangkok, un tueur énigmatique habillé de rouge sévit. Les victimes sont sauvagement assassinées et retrouvées pour la plupart dans des valises rouges. L’inspecteur Chin mène l’enquête mais se retrouve très vite impuissant pour la résoudre. Il fait appel à Tai, un prisonnier qui semble connaître le meurtrier. Ce dernier sort de prison et a quinze jours pour mettre la main sur l’assassin…
Slice, ça pourrait être le thriller « phénomène thaïlandais du moment ». Le genre de film sur lequel on pourrait coller bon nombre d’effets d’annonce marketing comme pour vendre un produit sauf que souvent la publicité est mensongère. Rien de tel ici puisque le film du cinéaste thaïlandais Kongkiat Komesiri parvient à divertir tout en faisant frémir. Il réussit son pari et signe avec Slice un thriller de bonne facture. Nous voilà plongés dans une série de meurtres tous plus abjectes les uns que les autres. Les scènes sont dures à l’image des meurtres qui se veulent sans concession. Le tout est merveilleusement mis en scène avec une maîtrise technique nous offrant dès lors une œuvre qui se veut comme un slasher mais bien plus encore. Un drame social horrico-gore alternant passé/présent pour nous amener à la révélation finale et au dénouement ensanglanté. La mixture est efficace puisqu’elle nous tient en haleine des prémices au twist final qui vous fera sauter de votre fauteuil. Alors bien sûr, Slice n’est pas parfait. On se dit que les policiers ne sont pas très « fute-fute » pour ne pas réussir à faire le lien entre les différents meurtres. Passons. Du coup, si l’action « présente » du film est somme toute classique dans son déroulement, ce sont les parties dédiées au passé des personnages qui sont ici les plus intéressantes ; l’enfance. Le terreau de l’innocence et de l’insouciance qui vont s’avérer comme étant celle de la violence jusqu’à cette fin qu’on pourrait qualifié de « romantique ».
Slice se veut une réussite originale. Intéressante, émouvante, choquante, l’œuvre parvient aussi bien à parler des traumatismes de l’enfance que de pédophilie et ce sans jamais tomber dans le voyeurisme nauséabond. Elle sait rester dans la suggestion qui parvient tout de même à être crue et déconcertante. Une surprise qu’on ne peut que conseiller au plus grand nombre.
I.D.
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