Opus n°4 pour la prisonnière 701, Mélodie
de la Rancune/Joshuu
Sasori Nanahyakuichi Go : Urami Bushi (1973) s’ouvre sur l’arrestation manquée de Sasori. L’ensemble des
unités des forces de l’ordre est à ses trousses. Blessée, Nami se réfugie dans
les toilettes d’un cabaret pour adulte. Un employé prénommé Kudo l’aide à se
cacher, c’est un ancien militant communiste. Ils feront cause commune pour
échapper à la police…
L’ouverture de la Mélodie de la Rancune nous montre une Sasori plus animale
que jamais. Elle parvient à se défaire des griffes de policiers en pratiquant
une violence sèche sans concession. Surtout et pour la première fois depuis le
début de la saga, Sasori fera équipe avec un homme, ancien militant sauvagement
torturé par la police.
Sasori et Kudo ont la même haine
de l’autorité et cette même rage qui les anime lorsqu’il s’agit d’en découdre
avec les forces de l’ordre. Matsu trouve en Kudo, le corps remplit de stigmates
de la répression policière un alter ego. Ce dernier l’entraînera même sur une
attaque à main armée qui l’amènera derrière les barreaux avec une peine de mort
à la clé. A nouveau, Sasori est une prisonnière, surveillée par des gardiens
aussi horribles que pouvaient l’être ses anciens geôliers et cela dans
l’attente de l’échafaud.
C’est avec Mélodie de la Rancune
que Meiko Kaji endosse pour la dernière fois le costume de Sasori. Quatre films
dans lesquels, l’actrice aura donnée toute sa splendeur. Mais aussi ses lettres
de noblesse à la vengeance, caractérisé par ce personnage à fleur de peau. Enragée,
Meiko/Sasori fait corps avec un symbole féministe criant sa révolte (question
de point de vue). Dans cette dernière représentation, Meiko Kaji donne à son
personnage l’espoir et la possibilité d’aimer à nouveau. Elle qui était si
distante et froide avec les hommes tombe à nouveau amoureuse. Elle éprouve des
sentiments. Emprisonnée, elle s’évadera une nouvelle fois pour créer la légende
d’une femme constamment en fuite. Un fantôme qui ère dans les couloirs, dans
les rues des villes jusqu’à assassiner son nouvel amour, synonyme de sa
faiblesse. Sasori tue alors pour tuer Nami Matsushima et ainsi pour ne devenir
que Sasori à jamais.
Mélodie de la Rancune
est réalisé par Yasuharu Hasebe qui reprend donc les reines de la mise en scène.
Cela après que les trois premières œuvres aient été de Shunya Ito qui aura
profondément marqué la saga de son emprunte (notamment en lui donnant les bases
d’une œuvre forte et superbement réalisé). Le défi pour Yasuharu Hasebe était
de faire perdurer une légende cinématographique sous les traits de Sasori,
chose difficile. Si Yasuharu Hasebe parvient à mettre en place par moment un
visuel intéressant, il pêche à réaliser une œuvre singulière jusque dans la
musique qui fait défaut. Du coup, Mélodie
de la Rancune est une œuvre de moindre facture, trop classique mais qui fait
tout de même perdurer ce personnage de Sasori dans la légende du film
d’exploitation.
I.D.
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