Abnormal Family : Older Brother’s Bride
/ Hentai Kazoku : Aniki no yomesan (1984), c’est
un peu comme si Ozu se mettait au film érotique. Ce premier film d’une
soixantaine de minutes de Masayuki Suo, oui, oui le réalisateur du gros succès
au box-office de Shall We Dance ? (1996)
qui a d’ailleurs eu droit à un remake hollywoodien est une parodie érotique de
l’œuvre de Yasujiro Ozu.
Au sein d’une famille de la classe moyenne nippone,
le frère ainé, Koichi fraichement marié à Yuriko vient vivre sous le toit
familial. L’activité sexuelle des deux tourtereaux chamboule les mœurs de la
maisonnée…
Avant de devenir le metteur
en scène à succès qu’il est, Masayuki Suo officiait comme scénariste et
assistant pour des productions érotique, travaillant notamment pour Kiyoshi
Kurosawa. Avec Abnormal Family : Older Brother’s Bride, il réalisait donc un hommage appuyé tout en rose au
cinéma d’Ozu. Sa mise en scène est d’un mimétisme écolier. On retrouve toutes
les caractéristiques du vieil auteur, et ce, dès le générique avec sa toile
peinte. On y voit donc une caméra au ras du tatami, des cadres justes qui
laissent s’exprimer des acteurs, presque figés qui parlent lentement en
choisissant leurs mots. Cette famille aux relents ozuesque qui est au cœur de
l’intrigue se démarque de la référence classique. Elle semble subir un
dérèglement qui se résumerait au facteur « sexe ». L’ainé s’envoie en l’air
avec sa femme sous le toit familiale, et fait donc partager ses exploits aux
autres membres. Les autres, justement : la fille (sœur) se prostitue, le cadet
est un pervers. Quant au père, veuf de son état, il se rêve dans les bras d’une
serveuse de bar.
Abnormal Family : Older Brother’s Bride est un essai érotique réalisé avec intelligence, et
surtout un profond respect pour le travail du maître. Masayuki Suo pastiche
sans moquerie et semble s’en amuser, comme nous.
Une spéciale pour une scène
de fin de film où un discours qu’on pourrait qualifier de
philosophique sur les choses de la vie est récité par le père et sa
belle-fille, et par une unique voix, celle de cette dernière.
I.D.
2 commentaires:
Bon sang, ça manque de screens évocateurs ton article. La nudité est proscrite sur ton (enfin, "votre", je tiens peut-être mon explication ^^) site ? Pas très feugeants ces pixels qui bavent !
M.I.A. est grand public. On peut pas. ;)
Sans ça, oui la qualité des images laisse franchement à désirer, rip VHS oblige. Il me semble qu'il a eut droit à une sortie DVD avec une pelloche nickel.
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