lundi 2 novembre 2015

End Of Winter [#ffcp2015]

lundi 2 novembre 2015

 
Premier long-métrage de Kim Dae-hwan, End Of Winter (2014) est une comédie dramatique familiale réalisé dans le cadre de ses études en école de cinéma à l’université de Dankook.  

La famille Kim se retrouve autour de la célébration du départ en retraite du patriarche, professeur. Pour l’occasion, les deux fils sont venus de Séoul jusque dans leur ville natale de province, l’ainé des deux avec sa femme. Mais au restaurant, juste après la cérémonie, le père fraîchement retraité annonce abruptement, à la surprise de tous, qu’il veut divorcer. C’est l’hiver, la neige bloque les transports, et les fils sont obligés de passer la nuit chez les parents dans une ambiance… glaciale. (Source : ffcp

Dans un cadre enneigé superbe, on retrouve tous les clichés des films dits « familiaux » avec End Of Winter. Les relations tendues, complices, sous-jacentes et j’en passe où les personnages sont caractérisés à bon escient. Le père mutique ne justifiant sa volonté de divorcer. Une mère autoritaire voyant sa vie familiale lui filer entre les mains. Au milieu, deux fils perdus face à cette annonce et une belle-fille qui a du mal à trouver sa place au sein d’une famille où l’incommunicabilité règne. Kim Dae-hwan est un bon faiseur de cinéma qui prend, par moment des allures de huit-clos étouffant. Et l’on pourrait même aller jusqu’à dire que ce premier coup d’essai, en format long est encourageant. On sent la patte d’un élève studieux qui connait ses gammes. La mise en scène est intelligente. Sa direction d’acteur est bonne. Les acteurs, justement offrent des performances crédibles, prenantes, en bref leur personnage respectif, c’est eux. Une certaine forme de réussite et bel et bien présente à l’écran. Et une certaine forme de magie opère, pour qui apprécie ces films où la caméra capte les soubresauts familiaux. Ils sont nombreux à l’avoir traité au cinéma la famille. Et aussi nombreux qu’ils sont, Kim Dae-hwan se perd dans la masse. Il est presque dommage pour un film d’étudiant que son auteur ne sorte pas des carcans vus et revus. Qu’il se confonde aux ainés pour livrer un film un poil trop académique. Jamais il ne se défait de ses sources d’inspirations. Mais peut-on lui en vouloir pour ça ? Il est difficile de lui en tenir rigueur, tant on imagine qu’il veut bien faire. Finalement peu importe les prises de risques si le film convainc, aussi bien dans la forme que le fond.  
End Of Winter est donc un film sur une famille, ses membres, leurs rapports les uns avec les autres. Il y a des instants drôles, tristes et touchants. Un thème et des relations universelles qui solliciteront à coup sûr les spectateurs. 
I.D.

3 commentaires:

olrik a dit…

Malgré tes réserves, le film m'a l'air engageant. On espère cependant que les réalisations coréennes liées aux études de cinéma ne sont pas toutes aussi frileuses. J'aime bien sinon celles émanant de la Graduate School de Tokyo, sous l'égide de Kiyoshi Kurosawa. Parfois pas vraiment enthousiasmantes mais il y a souvent des trucs originaux, avec une réelle prise de risque.

I.D. a dit…

Il l'est, oui. Tu mates du Kore-Eda, il l'est encore mieux. S'il a la possibilité de se construire en tant que cinéaste, je serais curieux de son travail futur. Parce que mine de rien, même si l'on sent les inspirations, ça reste sympa à vivre. Et je suis plutôt client de ce genre de cinoche.

T'inquiète pas pour "les réalisations coréennes liées aux études de cinéma", elles sont loin d'être "toutes aussi frileuses". Bon après, ça doit beaucoup dépendre des promo' (souvenir d'une discussion avec des programmateurs) mais généralement, y a de bonnes choses. Déjà dans le même fest', en 2011 je me souviens de "End of Animal" (http://made-in-asie.blogspot.fr/2011/10/end-of-animal-end-of-animal-festival.html) et "Bleak Night" (http://made-in-asie.blogspot.fr/2011/10/bleak-night-yoon-sung-hyun.html), d'ailleurs sortie par chez nous sous le titre "La Frappe".

Le système qui entoure les écoles de cinéma est pas mal là-bas. Pas mal d'aide, de mise en avant, concentré sur une poignée de réal'. Et souvent, il est même plus facile de réaliser son premier long, notamment avec des acteurs connus (tout est relatif, hein). Du coup, on a droit à des peloches qui osent, souvent audacieuses, même si elles ne sont pas exempts de défaut, cela va de soi.

Faudrait que je m'intéresse voir ce qui se passe du côté du Japon. Il se peut que j'en ai vu, sans même savoir que c'était des films d'étudiants, fin d'étude.

Olrik a dit…

Difficile de citer comme ça des noms d'étudiants japonais qui ont poursuivi une carrière prometteuse. J'ai l'impression que leur diplôme leur sert avant tout de tremplin pour pénétrer le monde de l'audio-visuel avec pas forcément l'envie de faire du cinéma (d'auteur s'entend).
Intéressantes tes références, faut que je vois ça de plus près. Je suis d'humeur kimchi ces temps-ci. Tiens, je me suis maté "El Condor Pasa", pas mal du tout, un article est en cours pour partager...

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