Avec Isabella (2006), Edmond Pang Ho-Cheung mettait en scène une comédie dramatique dans une veine auteurisante.
Peu avant que ne soit rétrocédée la ville de Macao à la République Populaire de Chine, un policier suspendu, Ma Jan-Shing (Chapman To Man-Chat) pense se payer les services d’une prostituée. Cette dernière s’avère être en réalité sa fille (Isabella Leung Lok-Sze) dont il ignorait jusqu’alors l’existence. Peu à peu, et une fois qu’elle s’installe chez lui les deux vont apprendre à se connaitre…
Une certaine maitrise émane de cet Isabella, notamment dans cette façon de poser l’action et de contempler ses personnages. Celui qui nous avait plus habitués à la comédie traitée de façon originale signe un joli drame sur les relations père/fille qui viennent à se trouver. Lui, le célibataire endurci qui va devoir apprendre à partager. Elle qui était à la recherche d’une figure paternaliste et qui la trouve, enfin bon gré mal gré. Edmond Pang s’amuse avec son sujet, celui de vies bouleversées. Il s’amuse surtout de ce point de rupture qui touche ce flic qui doit réapprendre à vivre autrement. Le cadre a également de son importance et semble, d’une certaine façon contaminer nos personnages. Si nos deux protagonistes doivent réapprendre à vivre autrement, Macao est sur le point de changer également et d’écrire une autre page de son histoire. La rétrocession communique tout un tas de sentiments comme la nostalgie. C’est un peu comme si l’auteur revivait une seconde rétrocession après celle de Hong Kong en 1997. L’ambiance est alors singulière et les corps en mouvement semblent en dépendre.
Jolie photographie, mise en scène intuitive, musique employée à bon escient et un récit développé avec tact font d’Isabella une belle réussite. Alors certes, de petits défauts y résident mais qu’importe que l’œuvre ne soit pas parfaite si la magie est là.
I.D.
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