Im Kwon-taek retrace avec La Pègre (2005) une quinzaine d’années, celle qui nous montre l’ascension de Choi Tae-woong : de la petite frappe qu’il était à la fin des années cinquante au gangster respecté dans les années soixante dix, de l’étudiant qui se faisait poignarder dans un règlement de compte à l’intermédiaire véreux entre la CIA et des entrepreneurs du bâtiment, de cet étudiant blessé qui tombera amoureux au premier regard et qui fera de sa femme la sœur de son agresseur : Hae-ok.
Im Kwon-taek réalise avec un classicisme sidérant un film à la fois historique et social, celui d’une époque, celui de l’après guerre coréenne. Des relations troubles entre truanderie et politique, des dictatures et des manifestations estudiantines, Im à travers son antihéros apolitique nous fait partager le destin d’un pays. Il nous fait partager l’histoire d’un homme et de sa famille dans l’Histoire entre passage à tabac, extorsion, couvre-feu, répression de manifestations, trafics d’influence ou encore d’assassinats.
Im, cette histoire il la raconte dans une même rue avec sa salle de cinéma et son restaurant. Dans ces lieux c’est l’Histoire qui se joue et qui transporte ses protagonistes dans une spirale temporelle. Tout va trop vite comme la carrière de Tae-woong dans le cinéma, de laquelle il sortira ruiné (Im dénonce ici le cinéma coréen gangrené par les gangsters). Tae-woong ne cessera de vivre avec son code de l’honneur de plus en plus désuet dans une société qui change de plus en plus.
La Pègre c’est plusieurs épisodes d’une Histoire rythmés par les bruits des tambours qui montent en puissance. Ceux qui viennent clôturer le film. Ceux qui s’emballent comme l’Histoire. Fin. Générique.
I.D.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire