lundi 22 décembre 2008

Le Bon, la Brute et le Cinglé : Il était une fois…

lundi 22 décembre 2008

Les années 30 en Mandchourie. Un train file droit au milieu du désert. Ce même train sera le lieu de rencontre de trois individus. Le Cinglé qui attaque le train et détrousse un haut dignitaire japonais d’une carte amenant à un trésor royal caché sous l’ère Quing. La Brute, tueur à gages et mercenaire engagé pour récupérer cette carte. Le Bon, chasseur de prime qui en plus de vouloir empocher les primes des truands qu’il traque, se met également en quête de la fameuse carte.

Kim Jee-woon se met aux manettes d’un western à la sauce orientale avec Le Bon, la Brute et le Cinglé (2008) en réalisant une retranscription réussie du western américain à l’est asiatique. D’autant plus que le film se veut historique puisqu’il montre ce qu’était la Mandchourie entre les deux guerres avec l’occupation japonaise et les différentes nationalités qui s’y mélangeaient.

Pari d’autant plus réussi puisque sans prétention, le film divertit. Cette dernière œuvre de son auteur au titre presque emprunté est une œuvre cinématographique originale et loufoque, cela dès les premières minutes qui conduisent à l’attaque d’un train magnifiquement filmé en Cinémascope et sous une bande son tonitruante. On pense à Sergio Leone et tout à une flambée de western de Ford à Corbucci.

Le film se veut un hommage c’est indéniable mais plus encore, Kim Jee-woon redéfinit un genre qui semblait mort en lui redonnant une créativité que l’on n’attendait pas. Ce n’est pas une simple parodie constituée de référence à la Tarantino. Ici, Kim Jee-woon utilise ces mêmes références pour apporter un plus dans une œuvre personnelle, un festival de bruit et de couleurs, un festival d’action et d’humour.

Le Bon, la Brute et le Cinglé distrait à mesure que l’on suit les péripéties d’un chasseur de prime solitaire, d’une brute sans foi ni loi et d’un voleur des plus excentrique. Trois personnages définis par un adjectif. Adjectif qu’ils s’échangeront ainsi à mesure que le film avancera, dans un décor grandiose entre l’étendu désertique et le marasme des habitations et des échoppes emboîtées les unes aux autres.

La mise en scène du cinéaste est explosive et parvient à clouer sur son siège sans jamais ennuyer, en contrebalançant les scènes d’action et de comédie. Mais aussi efficace lorsqu’il s’agit de réaliser des scènes de gunfight et de course-poursuite. Il en sort de ce chaos généralisé, entre les différents peuples qui se côtoient et les affrontements qui ont lieu, une œuvre facile à regarder dont il est aisé de s’y plonger. On se croirait retomber en enfance où cow-boys caboteraient avec un univers à la Mad Max et des aventures façon Indiana Jones, tout ceci bien sûr en mieux.

Le Bon, la Brute et le Cinglé de Kim Jee-woon est une œuvre qui fonce à cent à l’heure à la fois spectaculaire et maîtrisé. On jubile du début à la fin avec un trio d’acteur charismatique comme il se doit, avec une mention spéciale au génial Song Kang-ho en Cinglé. On regrettera le trop placide Jung Woo-sung (le Bon) ainsi qu’une histoire qui commence à faire date (la course vers le trésor caché). Mais dans tout les cas ce cinquième long de Kim Jee-woon est un plaisir à voir et à revoir.

I.D.

1 commentaires:

Cassius a dit…

Bon article!

c'est vrai que Jung Woo-sung, il est moins charismatique que les deux autres...
j'ai lu l'autre jour qu'il allait incarner Nicky Larson pour la série télévisée à venir!

Sinon, Byung-hun Lee, comme dans bittersweet life (toujours de notre ami Kim Jee-Woon), a eu droit à un rôle assez stylé.

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