mercredi 17 décembre 2008

Sha, Po, Lang (Saat po long) : Revival

mercredi 17 décembre 2008

Wilson Yip signe avec SPL (2005) un polar sombre d’une violence à la fois extrême et brutale. On retrouve dans ce film un Yip en grande forme entouré d’un casting monstre. Donnie Yen (également chorégraphe) nous impressionne par ses qualités physiques, épaulé par un Simon Yam au jeu juste et d’un adversaire de taille : Sammo Hung, époustouflant en chef de la pègre à la fois doux et attentionné avec sa femme et son bébé, tout autant cruel et sans pitié dans ses affaires. Les seconds rôles sont tout aussi captivants que ce soit chez les flics avec des histoires personnelles touchantes, qu’avec l’implacable tueur à gage sous les traits d’un Wu Jing à la crinière blonde faisant preuve d’une maestria martiale grandiose et d’une sauvagerie inouï.

Tout se beau monde se retrouve donc dans une histoire où la Mort, la Destruction et la Cupidité rôdent. En introduction du film, on nous explique que selon l’astrologie chinoise la combinaison de ces trois étoiles peut favoriser ou briser la destinée de chacun. C’est ainsi que le lieutenant de police Chan (Simon Yam) et son équipe se donnent tous les moyens (même illégaux) pour parvenir à coincer le caïd Wong Po (Sammo Hung). Mais voilà, la retraite de Chan approche et Po est toujours en liberté. Le lieutenant Ma (Donnie Yen) arrive dans l’équipe de flic pour remplacer Chan et poursuivre les investigations sur Wong Po.

Mort. On pensait le film d’action hongkongais mort. Révolu. Aux oubliettes. Rien d’intéressant à se mettre sous la dent. Un genre qui fit les beaux jours de l’ex-colonie britannique et qui semblait se laisser aller dans des productions sans valeur pour se faire férocement réveiller par les coups de semonces provenant de Thaïlande et de Corée du Sud.

Destruction. Wilson Yip et Donnie Yen remettent au goût du jour donc, un genre qui semblait s’être essoufflé. Et d’une certaine façon avec SPL, on fait table rase du passé et on écrit le futur du polar d’action. Ils éliminent tout ce qui a pu se faire auparavant et donnent dans le réalisme. Des combats à la fois virils et percutants, préférant des affrontements à terre plutôt que la tradition des câbles et des envolés. Ces scènes d’actions donnent au film un côté très brut de décoffrage.

Cupidité. En espérant que SPL devienne un fer de lance d’une tradition du nouveau film d’action. Qu’il existe un après SPL. Qu’une nouvelle page du film d’action s’inscrive à Hong Kong. Qu’il y naît un désir immodéré de s’enrichir, pas dans le sens du gain mais d’un enrichissement culturel de la castagne. Une avidité de bien faire les choses, de les faire de façon créative.

SPL reste donc un bel essai dans ce qui s’inscrit déjà comme le renouveau du cinéma d’action HK, une mise au point de ce que les hongkongais sont capables de réaliser, avec des personnages attachants brillamment interprétés. Un bon polar qui se laisse regarder sans modération comme la démonstration de force de Donnie Yen notamment avec l’affrontement face à Wu Jing, un combat de sabre du vingtième siècle sans sabres où Yen aux allures de Bruce Lee troque le nunchaku de ce dernier pour une matraque dépliante. Revival ?

I.D.

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