Ce drame de Hirokazu Kore-eda qu’est After Life / Wandafuru raifu (1998) est un récit sur la vie et la mort mais surtout sur l’acceptation de cette dernière bien qu’on ne vienne à parler tout au long de cette œuvre de la vie.
Les morts sont accueillis dans ce qui semble être un établissement transitoire avant le grand voyage vers l’au-delà. Ils sont ainsi reçus par des individus qui leurs sont dévoués et qui doivent les aider à trouver leur meilleur souvenir. Un souvenir unique qu’ils garderont dans ce qui doit être leur dernier grand voyage...
After Life est une pépite cinématographique comme on aimerait en voir plus. Bien que l’oeuvre soit tout en longueur et qu’une part de sa densité se perde en cours de narration, elle n’en reste pas moins une œuvre qui détone. Le cinéaste japonais parvient à nous toucher avec cette vision très singulière qu’il a de l’avant l’au-delà. Il raconte à merveille cette « institution » dont les membres sont chargés d’aider à trouver et à réaliser les souvenirs de nouveaux arrivants, entendez par là des morts et ce durant une semaine. L’aspect très linéaire d’After Life pourrait en ennuyer plus d’un pourtant cette linéarité donne tout son sens dramatique à cette œuvre. Une lenteur s’en dégage, nous donnant le sentiment d’être dans un rêve. Nous sommes dans cet état transitoire et accompagnons dès lors ces pensionnaires avant leur « Grand Départ ». Nous sommes aussi avec les membres du staff qui ont la dure tâche de les accompagner, des membres qui attendent également leur « tour ». Une « existence » somme toute normal qui pourrait aisément s’apparenter à un métier comme un autre, un métier qui serait ici leur pain quotidien.
Finalement, After Life est une œuvre sympathique qui sait être triste et captivante notamment pour les histoires de ces pensionnaires qui s’enchaînent devant la caméra de Kore-eda. Ce dernier prend le parti d’une œuvre de nature quasi documentaire dans laquelle les personnages s’expriment sous forme d’interview en passant des entretiens. Ce choix rend merveilleusement la tâche qui les attend tous, membres du staff comme pensionnaires. On ne peut que saluer la singularité de l’œuvre qui est une expérience de cinéma à part entière.
I.D.
3 commentaires:
Je l'avais vu il y a quelques années à la télé, cela m'avait beaucoup plu.
Tiens ?! After Life est l'un des tout premiers films contemporains japonais que j'ai vus lorsque j'étais étudiant. Je n'en ai plus trop de souvenirs, le labyrinthe des rêves d'Ishii, dans le genre barré et anti-commercial, m'avait plus marqué. Faudrait que je le revoie quand même...
Kore-eda, mon premier de lui (sur Canal+ ? Je ne sais plus). J'étais plutôt pessimiste à l'époque sur le cinéma japonais des années 90 si ce n'est exception faite pour Kitano et Miike. Faut dire que je mettais arrêter dans le temps pour cette cinématographie, je ne la découvre que depuis ces dernières années. Et puis j'ai vu ce film et je me suis dit, le cinéma japonais n'est pas mort. Bizarrement c'est pas tant les scènes que je me souviens où certaines séquences mais plus des images succintes qui créent un ensemble, une ambiance...
Jamais vu Le Labyrinthe des rêves de l'ami Ishii. Panic in High School (court comme long), Burst City (il me semble qu'il en existe plusieurs version), The Crazy Family, August in the Water sont les seuls films que j'ai pu voir du bonhomme. Mais ce titre traine sur ma liste (celle le concernant) et je compte bien me le choper un de ces quatre à défaut de le voir un jour sur grand écran.
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