Andrew Lau Wai-Keung reprend le personnage interprété jadis par Bruce Lee et réalise une “fausse” suite des aventures de ce même personnage (et pas du film, hein ?) avec Legend of the Fist : Return of Chen Zhen / Ching Mo Fung Wan (2010).
Dans un Shanghai occupé par les Britanniques et les Japonais, Chen Zhen revient de la Première Guerre Mondiale où il participait à l’effort de guerre. Il tente avec des compatriotes d’unifier une Chine de plus en plus divisée. Pour faire face aux assassinats de chinois orchestrés par les Japonais, il se mue en un guerrier masqué…
Legend of the Fist : Return of Chen Zhen est ici interprété par Donnie Yen Chi Tan. Le film serait une mixture un peu bizarre de La Fureur de Vaincre de Lo Wei, Black Mask de Tsui Hark ou encore de la série du Frelon Vert. Du moins en ce qui concerne le personnage joué par Bruce Lee à cette époque, et en particulier lorsqu’il est masqué. Bizarre, mais pourquoi pas. Sauf que le film aurait pu être quelque chose d’énorme - tout comme son budget - mais il n’en est rien. Donnie Yen se débrouille. Il nous gratifie de quelques scènes d’actions pas mauvaises mais peu nombreuses. On est dans le feu de l’action notamment en début de film avec cette scène censée se dérouler lors de la Grande Guerre en France (ou comment Donnie Yen gagne la guerre tout seul, superbe !). Mais une chose cloche, plutôt deux. La première serait la mise en scène de Andrew Lau, qui nous fait encore un produit qu’on pourrait estampillé MTV. C’est chiant, et surtout vrai pour les scènes d’actions ainsi que pour les transitions de ces mêmes scènes. La deuxième chose, ce serait le scénario qui comme d’habitude (sans généraliser non plus) fait défaut. Une impression qu’il a été écrit à la va vite, sans surprise et avec ce manichéisme : les gentils c’est nous, les méchants c’est les Japonais et accessoirement les occidentaux.
Au-delà de ces défauts, bah mine de rien Legend of the Fist : Return of Chen Zhen joue son rôle, qui est celui de nous divertir. Pourtant, ce goût amer reste : il y avait tellement mieux à faire. On ressort déçu d’un film trop bancale (voir la dernière partie). On tombe malheureusement dans les poncifs de la grosse production qui est là pour exploser le box-office. Dommage. Les prestations sont correctes. Shu Qi est (toujours aussi) jolie, mais que son jeu est mauvais. Elle n’a, entre autre, toujours pas appris à jouer la nana qui a un coup dans le nez. Son répertoire a encore quelques trous. Un jour peut-être, un jour… Sinon, ça se tient pour Anthony Wong (qui fait de la figuration) et les « méchants » japonais (une spéciale pour Ryu Kahota). Donnie Yen, j’écrivais donc qu’il se débrouillait niveau tatane. Dans le jeu aussi, cela se tient. Par contre, on oubliera pour lui la scène finale (très mal réalisée en passant) où il pastiche Bruce Lee, c’est laid. Tout aussi laide son utilisation du nunchaku, décevant là-dessus le Donnie, décevant.
Legend of the Fist : Return of Chen Zhen reste un divertissement correct avec une bonne reconstitution historique qui n’échappe pas à des fautes de mauvais goût comme le fait de voir Chen Zhen partir dans des envolées wu xia pian-iste. Du coup la crédibilité, y a pas. Bon, en même temps, je ne suis pas sûr que Andrew Law souhaitait être réaliste, ça reste de la fiction. Pas génial donc, mais ça se regarde tranquillement d’autant plus que les décors nous plongent dans l’ambiance.
I.D.
2 commentaires:
je reviens sur votre blog pour le polluer un peu ^^
ces derniers temps, j'ai beaucoup de mal à voir un film HK (ou plutôt Chine-HK) jusqu'au bout.
la faute essentiellement à la banalité des scénarios et à ces réalisations "pros", efficaces mais en réalité très plan plan.
et Andrew Lau, à part son accidentel "Infernal Affairs"...
Pollue, pollue, on aime. ;)
Même ressenti que toi en ce qui concerne ces prod' HK-Chine. Plus ça va et bientôt on ne pourra même plus parler d'identité propre au cinéma de Hong Kong. Je me désole de toutes ces prod' sans personnalité et tellement fade.
Après Andrew Lau ça reste un bon faiseur sur lequel les producteurs peuvent compter pour qu'il leur apporte ce qu'ils attendent. J'ai peur qu'un bonhomme comme Wilson Yip dont j'appréciais le boulot prenne le même chemin...
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