Un film de “super-héros” à la sauce hongkongaise ? Blast / Chuen Sing Gai Bei (2010) de Benny Chan Muk Sing (également co-scénariste) est de ceux-là. Le cinéaste surfe sur la mode qui voit depuis ces dernières années un afflux de ces « super-héros » sur les grands écrans qui nous viennent d’Hollywood. On y suit Sunny, un clown de cirque qui rêve de devenir lanceur de couteau à l’image de son père décédé. Il est la risée d’une bande qui travaille avec lui. Un soir, Sunny suit ses collègues qui découvrent un ancien laboratoire de l’armée nippone lequel date de la Seconde Guerre Mondiale. Ils inhalent tous par accident un gaz toxique. Bientôt ils se transforment…
Benny Chan se voit gratifier d’un budget conséquent pour mettre en scène Blast. Qu’en résulte-t-il ? Artistiquement, Benny Chan se débrouille plutôt bien. Il offre une réalisation qui sait être entraînante. Pourtant, il lui manque cette touche qui rend les œuvres si singulières. En gros, Blast c’est un divertissement calibré, honnête sur ce qu’il nous donne à voir. Enfin tout est relatif. Il y a de l’action, de la comédie, des larmes aussi. Qu’est-ce qu’il nous montre justement ? De l’action qui fait plus penser à du wu xia pian qui est ici transporté dans notre univers contemporain. Action câblée pas trop mal chorégraphiée (on reste sur une vision bien hongkongaise) mais quelque peu feignante en vérité. Dommage, le film aurait mérité de sortir du carcan wu xia pianiste et d’inventer son propre univers. Les effets spéciaux ne sont pas terribles. Il y avait pourtant le budget pour (non ?). Disons qu’il manque encore sans doute (à Hong Kong) de l’expérience en la matière. Le scénario n’a rien de transcendant. Les acteurs se tiennent. Décidément, il en résulte quelque chose de désagréable. Plus le film avance et plus le désintérêt grandi. Plus le film avance et plus il est ridicule. L’humour ne passe pas vraiment (ou pas du tout c’est selon). On s’ennuie par moment, notamment avec les scènes plus « posées », et la réalisation dynamique de Benny Chan n’y peut rien. Le personnage de Jacky Wu Jing est pitoyable. Vraiment. Il est d’un grotesque assez navrant. Côté « jeu d’acteur » c’est mal interprété. Ouh que sa « scène lacrymal » est mal jouée, c’est terrible de nullité. Shu Qi fait la belle (on ne va pas se plaindre enfin j’imagine que ce sera surtout la gente masculine qui ne s’en plaindra pas). Zhang Jing Chu porte bien les polos de la marque française au crocodile. Collin Chou Siu Long porte bien les costumes en latex. Intéressons nous à celui qui tient le rôle principal : Aaron Kwok Fu Sing. Il est… n’est toujours pas un bon acteur en 2010. Il porte bien le nez de clown par contre.
Blast après visionnage c’est quoi finalement ? Un pétard mouillé ? Il y a de grande chance. Il est un divertissement voulant concurrencer les grosses cylindrées hollywoodiennes sans y parvenir. Un divertissement qui tire allègrement sur le Z mais sans jamais réussir à donner la couleur : premier, second degré ? Le « tout Z » l’aurait peut-être sauvé. Est-ce une grosse farce ? Ou de ces grosses productions qui se prennent trop au sérieux ? Le résultat est de toute façon décevant. Il n’y a rien à garder. Il y a un côté fauché permanent. Le côté fauché n’est pas un souci en soit tant qu’on s’y amuse. Tant qu’il y a un côté « fun ». Là c’est mou, pathétique, chiant… Blast aka City Under Siege n’a rien d’un film de super-héros, c’est super nul, elle était facile celle-là.
I.D.
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