Joey Gosiengfiao, que le Festival Paris Cinéma 2009 avait déjà mis à l’honneur, avec son kitchissime mais non moins irrésistible Temptation Island (1980). Dans Bomba Star (1980), le réalisateur entreprend, une fois de plus, la réalisation d’une satire sociale basée sur les apparences et les codes de beauté. Ici, il n’est pas question de concours de beauté (ndrl Temptation Island), même si on s’y approche fortement, mais de l’obsession d’une jeune femme de devenir une star du grand écran.
Pas de doute, le premier objectif de Joey Gosiengfiao est de nous plonger dans l’univers superficiel du “showbiz”. On le comprend avec cette introduction amusante, mais non moins ridicule, où “la” star du moment, Stella Fuego fait une apparition. Réponses et gestuelles maniérées, émotions calibrées, et une prétention qui a de quoi décontenancer. Bref un bel aperçu pour nous préparer à la suite de cette immersion.
Le premier tableau est présenté. Le second, beaucoup moins glamour arbore la vie d’une jeune femme, Estrelitta, dont le plus grand souhait est de devenir actrice à l’image de son idole Stella Fuego. Les choses sont moins simples lorsqu’on sait que sa mère a en horreur cette univers de strass et paillettes. On comprendra bientôt mieux la cause de son comportement.
Ce n’est pas légèreté apparente qui fait oublié l’oeil critique du cinéaste sur cette univers mondain où les codes absurdes et l’hypocrisie sont reines. A travers le portrait de Stella Fuego, l’attaque est perceptible. On rit beaucoup, et ce n’est pas le jeu d’acteurs qui aidera du contraire. Avec la soif de célébrité va ses travers, dont sera victime la jeune Estrillita, qui contre la volonté de sa mère, se donnera “corps” et âme pour atteindre son rêve. Repérée, elle devient la nouvelle starlette, vendue par les medias et les producteurs influents, et se laissera éblouir par la réalisation d’un film qui lui imposera des prestations osées - entendez érotiques. Une situation qu’elle semble assumer malgré son jeune âge mais qui commence dès lors à impacter la l’environnement sociale de ses proches, considérant son statut d’honteux (sa mère prise par la folie sera internée). On tombe dès lors dans les limites que peuvent amener le désir aveugle d’une jeune femme, à la fois excité par l’ouverture à un nouveau monde et les promesses de producteurs dictés par l'appât du gain.
Bomba Star ne rentre néanmoins pas dans le mélo en parvenant à instaurer une distance avec un humour mordant, et surtout, des rebondissements comme on aime en voir lorsque un dénouement prévisible semblait se tramer... Alors oui le film de Joey Gosiengfiao n’est pas exempt de défauts, mais il est sauvé par un charme nourri par le tagalog, les situations et dialogues cocasses, quand ce n’est pas un jeu d’acteurs “too much” (ce n’est ici pas péjoratif !). Un ensemble qui donne corps au long métrage. Au delà de ça, s’il n’y avait qu’une raison d’aimer Bomba Star c’est pour ce final tonitruant, surprenant qui pourrait faire pâlir les meilleurs films d’action (toutes proportions gardées). Un final explosif où “le” flingue, le sang et la folie viennent salir la pellicule. Rien que pour ça, le film de Joey mérite d’être vu.
Diana
2 commentaires:
Eh bah... on s'est pas ennuyé à Paris Cinéma à ce que je vois, avec tous ces films ? ;)
On a essayé ! :)
Pour le coup, je suis dégoûté parce que je l'ai loupé ce Bomba Star et ne l'ai jamais vu. Du coup, la chro' de Diana m'a carrément donné envie, encore plus lorsqu'elle en parle de vive voix. Va falloir que je me le chope celui-là ! ;)
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