lundi 17 octobre 2011

Anti Gas Skin : FIRE

lundi 17 octobre 2011

Film indépendant qui se veut expérimental et totalement irréaliste, Anti Gas Skin (2010) est enfanté par les frères Kim (Gok et Sun). Ces deux cinéastes apportent avec leur cinéma du sang neuf mais aussi un regard nouveau sur la cinématographique sud-coréenne. Jetons nous dans l’expérience Anti Gas Skin

Un mystérieux tueur en série portant un masque à gaz court toujours. Quatre personnes sont à sa recherche : un politicien candidat aux élections municipales de Séoul, un soldat américain dont la petite amie vient d’être assassinée, un jeune homme qui se prend pour un super-héros et une fille-loup leader d’un culte du suicide. Chacun a des motivations bien particulières pour le retrouver. (résumé FFCF)


Anti Gas Skin est un thriller hors du commun poussant des limites rarement atteintes jusqu’ici. Parsemé de personnages plongés dans des situations plus intrigantes les unes que les autre, les frères Kim dépeignent à travers ces portraits, les dérives de la société sud-coréenne. Le film est bourré d’idées, d’un suspens accru et d’une montée en crescendo d’une tension mais… qui retombe mollement. Ce qu’il y a de malheureux avec Anti Gas Skin, c’est qu’il avait tout pour lui. Tout pour faire de lui un film à considérer et à prendre au sérieux. Mais les défauts qui le minent le rendent tout simplement minime. Plus on avance dans le film et plus le rythme se perd, tout comme notre intérêt pour les personnages. Il y a un manque de cohérence constant. Sans oublier une fin qui se termine en eau de boudin. On regrette qu’ils n’aient pas affiné leur scénario en évitant dès lors un aspect brouillon due aux multiples intrigues.

Pourtant, pourtant… Anti Gas Skin fascine. Il a une attraction malsaine. L’image du anti-héro représentée par le tueur en série au masque à gaz démontre combien une société peut être malade, due à cette filiation, fascination et dégoût qu’elle peut lui porter. On passe de peu à côté de la satire sociale mais également de l’étude des mœurs avec un tueur en série comme spectre. Dommage. Un travail de fond de Gok et Sun Kim aurait pu changer la donne. Une idée me taraude : et si ce tueur en série n’existait pas ? Et s’il était tout simplement une projection des peurs et des craintes de l’ensemble de la population ? Une population dont on perçoit un bref échantillonnage avec les quatre personnages principaux, d’un homme politique à une gamine qui se sent mal dans sa peau ? Je cesse mes divagations. Encore une pour la route : et si tout ça, tout ce que l’on voyait sortait de l’imagination de cette gamine du début et fin de film… ? Pensez-y, si vous veniez à le voir ou l’avez déjà vu. Bref. 

Anti Gas Skin montre le potentiel de deux jeunes cinéastes qui ont encore beaucoup à apprendre. Une fois que les frères Kim seront aguerris, et s’ils parviennent à conserver cette liberté artistique, alors nous assisterons certainement à l’avènement d’un grand cinéma. Mais en attendant le chemin est encore long et Anti Gas Skin est loin de satisfaire amplement la soif de tout amoureux de cinéma.

I.D.

8 commentaires:

David Tredler a dit…

Un potentiel fort mais gâché par un inaboutissement scénaristique et des faux rythmes. Too bad.

Sans Congo a dit…

ouais au bout du compte je suis un peu déçu perso, mais si ça a l'air d'être du bon. Ils donnent trop peu de matière pour cogiter.
Mais j'aime bien l'hypothèse de la psychose collective en tous cas,
il faut voir ce que donne leur film White, plus con con, pour juger ce qu'ils peuvent produire dans un cadre plus consensuel

I.D. a dit…

C'est clair qu'il a les défauts que vous soulignez. C'est pour cela d'ailleurs que je précise bien ses aspects négatifs. Malgré le fait qu'il soit super décevant sur certains points, j'ai tout de même eu envie de le "défendre" dans la 2ème partie de mon billet. Il y a ce quelque chose en lui qui le rend intéressant.
Maintenant, c'est juste en surface, ça aurait mérité d'être creusé leur boulot. Ils ont beaucoup joué sur des thématiques visuels, limite du marketing fort pour te donne cette envie qui participe à ton imaginaire. La déception doit aussi venir de là. Il y avait une telle aura énigmatique autour de ce film qu'on le fantasmait pas mal. Il a un côté pet foireux quand même mais... je rajouterai toujours mon mais...

Faut voir ce que donne White en effet dans une prod' plus "mainstream". Pierre Ricadat qui s'occupe de la prog' du festoche disait qu'on leur avait fait complètement retourné le film. Ils ont livré une première version de White donc détestés par les producteurs. Du coup, ils ont tout recommencé jusqu'à la mise en scène même. Ce serait intéressant de mettre la main sur la première "vraie" version de ce film et par la suite jouer au jeu des comparaisons...

David Tredler a dit…

White a une réputation de grosse daube oui...

I.D. a dit…

Oui mais lequel David ? ;) Quelle version de White est daubesque ? Qui a vraiment vu la première version conspué par les producteurs ? Je suis persuadé que cette version est digne d'intérêt (tiens, je reprends ici une formule de mon billet Late Autumn '81) et que la nouvelle sera un dégueuli commercial même pas commercial !

Sans Congo a dit…

je suis pas sûr que ce soit une daube, j'ai lu des trucs assez positifs et j'ai vu des images alléchantes (la version officielle)

David Tredler a dit…

La seule qui existe officiellement, soit celle sortie en salles. Les échos sont peu flatteurs...

I.D. a dit…

Là, je ne saurais vous départager. Je n'en ai rien lu de ce film et rien vu donc...

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