Deuxième roman traduit de l’auteur japonais en
France, Pierrot-la-Gravité (2012,
sortie au Japon en 2003) est le fait de Kôtarô Isaka. A travers un récit à la
première personne, l’écrivain nous plonge dans une histoire mettant en lumière
deux frères. Le cadet, Haru dont le métier est d’effacer des graffitis
interpelle son ainé, Izumi (le narrateur) sur d’étranges tags qui semblent
annoncer une série d’incendies. Ce dernier revient sur sa famille, et plus
particulièrement son passé commun avec son frère. Haru l’entraine alors dans
une enquête pour lever le voile sur ces incivilités...
Par le biais d’une écriture simple et fluide, et
d’un ton qui se veut directe et léger (même avec la gravité de certaines
situations), Pierrot-la-Gravité nous
happe dans une comédie dramatique familiale aux relents faussement policiers,
voire vengeurs. Ce roman de Kôtarô Isaka expose au lecteur les pièces d’un
puzzle qui s’imbriquent petit à petit, page après page et où chaque évènements
passé comme présent, et chaque éléments dépeints à son importance dans l’issue
qui se dessine. La trame policière au dénouement prévisible est surtout
prétexte à livrer le témoignage et des réflexions sur la famille (relations père/fils,
mère/fils, amour fraternel), l’art ou encore sur des questions existentielles
(le Bien et le Mal). L’accessibilité des personnages, l’un à la personnalité
plus forte, l’autre plus effacé nous aide à entrer dans un univers fait
d’humour, de fausses pistes et de références culturelles où l’on passe de
Jean-Luc Godard à Léon Tolstoï. Le seul bémol de ce livre, c’est la lourdeur
des descriptions scientifiques que Kôtarô Isaka utilise. S’il avait fait les
choses avec parcimonie, l’appréciation du récit n’en aurait été que meilleure
et efficace. Là, il y a un côté vraiment pompeux. Dommage.
Cela n’enlève en rien les qualités de cette œuvre qui reste néanmoins bien
rythmée.
Il y a un véritable plaisir à se laisser entrainer
par Pierrot-la-Gravité. La lecture,
les personnages et leurs histoires sont agréables à vivre.
I.D.
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