Le réalisateur Peter Chan signe avec Les seigneurs de la guerre (2007) un film historique retraçant l’histoire de la révolte des Taiping. Entre 1851 et 1864, cette guerre civile est connue pour être le conflit le plus meurtrier de l'Histoire de la Chine, avec un bilan de 70 millions de victimes.
Peter Chan a choisi de suivre le destin de trois hommes : un militaire (Jet Li), un homme d'honneur (Takeshi Kaneshiro) et un idéaliste (Andy Lau). Trois hommes que le hasard réunit, se jurent fidélité et allégeance. Désormais, ils sont frères de sang, à la tête d'une armée de bandits qui deviendront leurs soldats. Ensemble, ces seigneurs de la guerre combattent pour obtenir le pouvoir. Une fois la victoire accomplie, le plus dur les attend : honorer le serment qui les unit.
Se déroulant dans la Chine des années 1870 où l’on se bat à coups de lances, sabres et arcs, le réalisateur donne à voir des affrontements sanglants, des corps-à-corps en masse et des champs de batailles recouverts de corps inertes. L’un des aspects les plus frappants du film est la guerre de tranchée, déjà utilisée à l’époque avec les mêmes hécatombes. Au-delà de l’aspect guerrier du film, le scénario développe une histoire d’amour tragique et impossible, ainsi que la mise à l’épreuve d’une amitié entre les trois personnages principaux scellée par un pacte. Bref, une reconstitution historique avec un nombre impressionnant de figurants, des prises de vues aériennes des combats, d'images somptueuses, bien que ce film ne soit pas à mettre dans la lignée esthétique de film comme Hero.
Le tout est très bien mené avec le retour d'un Jet Li en général déchu bien que celui-ci, il est vrai, ait pris quelques kilos, et bien loin de ces dernières prestations hollywoodiennes très décevantes. Un Takeshi Kaneshiro convaincant en homme d’honneur et un Andy Lau, qui nous emporte dans un rôle d’idéaliste qui lui sied à merveille. Bref ce trio, d’une remarquable intensité nous emmène sans difficulté à travers la Chine du XIXème siècle.
Les seigneurs de la guerre s’impose donc en tant que film de guerre avec des scènes de batailles dantesques et des personnages tiraillés par l’honneur, la trahison, la violence et l’amour.
Oswald Magot
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