vendredi 20 août 2010

Eté précoce : La décision

vendredi 20 août 2010

Œuvre de Yasujiro Ozu se situant (comme à son habitude pourrions nous dire) dans un cercle familiale, qui s’établit ici sur trois générations, Eté précoce / Bakushu (1951) narre l’émancipation d’une jeune femme qui prend une décision capitale pour elle et son entourage.

Noriko est une jeune femme célibataire qui vit toujours chez ses parents avec son frère, sa belle-sœur et leurs deux jeunes garçons. Les adultes tentent de la marier à un riche homme d’affaire. Pourtant, les choses ne se passent pas comme ils l’avaient prévu, le jour où Kenchiki, un voisin et ami de la famille révèle son amour pour elle…

Eté précoce a moins la teneur d’un mélodrame - à proprement parlé - que certains autres films qui l’ont précédés, et ont traité d’un sujet similaire. Le mariage arrangé, la relation inter-générationnelle, le monde du travail, etc… Cette œuvre se montre drôle bien que des situations s’engoncent dans les tensions qui résultent de soucis quotidiens. Ici l’envie de parents de voir leur fille (pas loin d’être considéré comme une vieille fille) trouver quelqu’un, la volonté d’un frère de la caser avec un homme riche, et en parallèle l’envie d’indépendance de la jeune femme qui contraste avec l’entourage familial et amicale. Cette envie qu’elle a de rechercher par elle-même un bonheur qu’elle aura choisi. On pourra également noter la présence des deux enfants qui participent au fossé de ces générations par leur manque de respect, deux personnages qui contribuent à instaurer une légèreté dans l’œuvre par leur côté espiègle.

Eté précoce s’avère une petite réussite agréable. Les personnages y sont attachants, on se délecte de leur quotidien avec facilité. Yasujiro Ozu développe également une mise en scène moins statique visuellement parlant, offrant des mouvements de caméra qui dynamise l’ensemble.

I.D.

4 commentaires:

Olrik a dit…

J'aime bien ta capacité à traiter un film assez succinctement, surtout lorsqu'il s'agit d'un film d'Ozu. Cela suffit pour donner à chaque fois une bonne idée du contenu.
Perso, même si j'adore ses films, je ne saurais pas trop comment m'y prendre, toujours un peu intimidant de se dire "attention, je parle d'un film d'Ozu là, pas de bêtises!".

I.D. a dit…

Merci... ça reste tout de même "très" vite fait. Moi aussi ça me fait souvent cela lorsqu'on touche aux "maîtres" comme lui ou bien encore les Akira Kurosawa et consort. Je ne sais jamais vraiment comment traiter leurs oeuvres. Il y en a tellement qui en ont déjà parlé avant que j'ai l'impression d'avoir tout entendu, tout lu à leurs sujets. De ce fait, que faire de plus ? J'y vais au feeling mais j'ai souvent le sentiment de ne pas lui rendre vraiment honneur.

Enfin, je te renvois la pareille pour les deux Yoshitaro Nomura récemment chroniqué à Bulles de Japon. Ce sont deux films que j'aime tout particulièrement. Il faudrait aussi que je me motive à les revoir pour en faire un billet.

Olrik a dit…

Tout comme toi, j'y vais au feeling, même s'il y a parfois la tentation de faire en amont un travail quasi universitaire de recherches d'infos pour donner plus de poids, de crédibilité à l'article.
Mais voilà, après tout ce ne sont que des blogs, ce qui n'empêche pas bien sûr une certaine qualité, mais si on doit faire un mémoire pour chaque film, on n'a pas fini. Et j'ai tellement de choses à évoquer sur mon blog et DC (et j'imagine que c'est pareil pour toi), que c'est très bien ainsi.

I.D. a dit…

On partage le même point de vue, c'est clair. Et il est vrai que des choses y en a tout plein à évoquer surtout lorsqu'on bosse sur des blogs différents et que l'on tente d'apporter sa pierre à un édifice comme certains sites spécialisés.

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