vendredi 13 août 2010

Yellow Hair : Vampires

vendredi 13 août 2010

Le cinéaste sud-coréen, Kim Yu-min réalise comme second film Yellow Hair / Norang meori (1999), une comédie dramatique mettant en scène Yu-na et Sang-hee, deux jeunes femmes aux cheveux teints en jaune qui vivent ensemble. Un soir, dans un bar, elles ramènent chez elle Young-kyu, un homme plus âgé complètement saoule. Une relation amoureuse va voir le jour entre les trois…

Yellow Hair serait le film indépendant par excellence avec ses économies de moyens, ses acteurs non professionnels, une caméra filmant au plus près de ses personnages, des marginaux ou bien encore des personnages sur la voie de le devenir. L’histoire est simple, elle nous invite à être les témoins privilégiés d’un moment de vie des deux jeunes femmes qui prennent sous leur coupe un homme, paumé et se laissant entraîner avec un relent d’attentisme. Ces jeunes femmes développent alors un amour profond pour l’homme tout en développant une jalousie maladive lorsqu’il se trouve loin d’elle. Une jalousie maladive qui aura ses conséquences désastreuses.

Kim Yu-min fait de Yellow Hair, un film qu’on pourrait qualifier de sociologique bien que le terme soit pompeux vis-à-vis de cette description cinématographique. Pour autant, on y suit deux jeunes femmes qui semblent vivre en dehors de la société, presque en autarcie, elles vivent loin de la ville par laquelle elles sont rattachées par une gare de banlieue. Elles développent des mœurs qu’on pourrait qualifier de déviants. Comment gagnent-elles leur vie ? On suppose qu’elles se prostituent, une corvée comme une autre permettant de ramener un peu d’argent pour la nourriture et un loyer impayé depuis des mois.

Yellow Hair est un film qui se laisse vivre et regarder. Des instants de vie anodins sur des individus qui souhaitent vivre leur vie comme ils l’entendent. L’auteur ne juge jamais ses personnages, il les montre tels quels. L’amitié, l’amour, un certain regard de la société coréenne, Yellow Hair, c’est tout cela à la fois. Des personnages extrêmes qui auront une destinée tout autant extrême. On sent cette chape de plomb, ce fatalisme qui les surplombe et qui s’abattra d’une certaine manière comme le regard accusateur de la société, celui des citoyens condamnant un style de vie qu’ils ne comprennent pas. On suit Yellow Hair avec une certaine fascination et délectation, celles de voir ces deux jeunes femmes sucer la vitalité de la vie comme celle de l’homme qu’elles aiment jusqu’à plus faim…

I.D.

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