Sacré film que ce Tampopo (1986) de Juzo Itami, comédie barrée tournée à la façon d’un western où l’on retrouvera quantité de codes tant dans la construction des plans que dans le profil des personnages. Mais si Tampopo est si savoureux c’est qu’il arbore plus qu’un hommage à un genre, il se veut multi-facette et curieux. Ainsi, le cinéaste Juzo Itami s’amuse et entraîne le spectateur à un train infernal où se côtoie drame et comédie, sérieux et sensualité.
Tampopo est un cocktail détonant, singulier, très singulier. Un OVNI qui surprend au premier abord mais dont on se délecte ensuite sans concession. Après quelques minutes à découvrir ces multiples intrigues et ces personnages tout autant attachants les un que les autres, on se voit complètement emballé. Entre les jeux coquins d’un couple où les scènes sont d’une sensualité folle (voir le célèbre échange de jaune d’oeuf) et le combat d’une veuve pour la relève de son échoppe, il n’y a pas un instant où l’ennui vient nous titiller. On sourit très souvent de ces personnages loufoques, du jeu parfois trop appuyé des personnages, de ces codes revisités à la sauce Itami, mais on aime. On s’attache à cette drôle troupe qui parvient à donner le panache à une comédie loufoque.
Et la nourriture dans tout ça ? Parce qu’à déverser mon enthousiasme, j’en oublierais presque le principal. Tampopo serait une vitrine idéale pour la promotion de la gastronomie nippone, et plus particulièrement des soupes de ramen. On y découvre l’art et la manière d'accommoder « cette institution » typique du soleil levant. L’art de la déguster (Goûter le bouillon dans un premier temps, « charmer » le porc ensuite...), l’art de préparer un bouillon savoureux et trouver l’équilibre d’une bonne pâte à nouilles. Tout bonnement jouissif pour la gourmande que je suis !
A travers cette apparente légèreté, Tampopo est un long métrage maîtrisé qui parvient avec insolence et un esprit déjanté à déjouer les codes cinématographiques. Un film incontournable pour se délecter d’un instant gourmand et « goûtu », slurp !
Diana
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