Recueil de six nouvelles de
Haruki Murakami, toutes différentes des unes des autres, Après le tremblement de terre / Kami no kodomotachi wa mina odoru
(2000) s’intéresse à mettre en lumière des personnages qui ont tous été
affectés (de loin) par les évènements inspirés du tremblement de terre de Kobe
en 1995.
Japon, 1995.
Un terrible tremblement de terre survient à Kobe.
Cette
catastrophe, comme un écho des séismes intérieurs de chacun, est le lien qui unit
les personnages de tous âges, de toutes conditions, toujours attachants,
décrits ici par Haruki Murakami. Qu'advient-il d'eux, après le chaos ?
Séparations, retrouvailles, découverte de soi, prise de conscience de la
nécessité de vivre dans l'instant. Les réactions sont diverses, imprévisibles,
parfois burlesques... (Résumé 10/18)
A travers ce point de départ
dramatique, Haruki Murakami esquisse le portrait d’individus et le traumatisme
qu’il transporte en eux. Il s’emploie à retranscrire les sentiments communs, le
ressentit d’une vie qui se poursuit dans la solitude, le vide et la mort. Des
thèmes qui se retrouvent dans chacune de ces nouvelles à l’emprunte singulière,
parfois absurde. La catastrophe, ce tremblement de terre fait écho, on le nomme
rarement. Il est là, présent en chacun de nous. De nous ? En effet, Haruki
Murakami développe des récits dont l’écriture atmosphérique et énigmatique nous
happe. On se projette dans chacun de ces personnages déréglés apportant avec
eux son lot de réflexions. L’auteur parvient à nous toucher, à nous interpeller
sur la richesse de l’être humain, tout en dégageant une poésie surprenante et
originale, nous emmenant là où on ne l’attend pas (entre fiction et réalité).
Il y développe une liberté de perception qui nous oblige à nous interroger et à
douter aussi. Il est intéressant de voir que dans chacune de ces nouvelles, une
frustration peut naitre de leur point final, ces fins ouvertes. Intéressant
parce que l’auteur nous incite, par nous-même à prolonger ces existences comme
s’il n’existait de véritable fin.
Par le biais d’une écriture
simple, fluide et sans fioriture, Après
le tremblement de terre de Haruki Murakami narre avec une certaine
délicatesse ces tranches de vies qui dégagent une authentique mélancolie. Si
les nouvelles sont qualitativement inégales, elles n’en restent pas moins
troublantes dans leur façon d’ébranler le lecteur.
I.D.
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