Le titre français est une pure invention de ma part (et cela continuera
tant que je n’aurai pas au moins un titre anglais à faire valoir). De ce fait,
je l’ai baptisé de manière tout à fait libre. A noter que le réalisateur de ce
film est inconnu. Mes recherches n’ont permis de connaître l’identité de
l’homme derrière la caméra. Je lance par ailleurs un appel à toute personne qui
pourrait apporter des informations supplémentaires.
Ces séries B thaïlandaises des
années 70 et 80 notamment surnommées « nam nao »
(eau croupie) par les critiques de cinéma locaux ont leur petit charme. Alors
certes comme dans Les Lionnes Masquées / นางสิงห์แก้มแดง,
il ne faut pas chercher du grand cinéma. Ca reste un cinéma fait à la va vite,
vite expédié et remplacé par une nouvelle production. Mais tant qu’il y a un
minimum de fun, je suis personnellement preneur. Alors laissons
ces mauvaises langues (qui parleraient en mal de ces œuvres) et projetons nous
dans ce divertissement qui mélange jolies filles masquées, manigances et
compilation musicale. Et pour prendre en compte l’ampleur de cette œuvre
d’exploitation qui vous attends, je vous livre un résumé du film qui (attention
SPOILER !) dévoile tout ou presque.
Witaya (Sorapong Chatree) est
responsable de la sécurité d’une grosse firme dont le président se nomme Pa. Ce
dernier a deux filles, Plaew (Jarunee Sooksawad) et Fai. Ses filles lui cachent
un petit secret, ce sont des voleuses affublées d’une combinaison et d’un
masque (avec des joues roses) qui dérobent au plus riche pour donner aux
nécessiteux. Si elles cambriolent dans la plus grande discrétion, elle le font
tout de même armé d’un pistolet chacune et ont pour habitude de laisser une
carte avec leur logo (une lionne masquée) après chacun de leur crime. Un soir,
elles vont même jusqu’à voler dans le coffre-fort de leur propre père de l'argent
qu’elles donnent à une école pour aveugle. Mais si ce n’était que ça. Elles
font ce don au nom de leur père ! Un comble pour un homme riche et égoïste
qui ne dépensent son argent que pour sa maîtresse, Toi. Cette dernière a un
frère, Thep (Lak Apichat) qui fait parti du conseil d’administration de la société
de Pa tout comme Plaew. Thep a besoin d’argent. Il dépense plus qu’il ne gagne
au jeu et sa sœur ne cesse de lui en demander. Parallèlement, les deux sœurs
font tourner en bourrique Witaya qu’elles perçoivent comme une mauvaise
personne. Espiègles, elles lui volent des vêtements ainsi que des effets
personnels qu’elles offrent à une école puis c’est au tour de sa voiture. Elles
se rendent bientôt compte que Witaya est un homme bon. Pendant ce temps-là, Thep
vole l’argent du coffre-fort de la société pour éponger ses dettes et y laisse
une carte avec le logo des lionnes masquées. Les deux sœurs, quant à elles
volent le coffre-fort de Thep mais Fai fait la bêtise de retirer son masque
sans savoir qu’une caméra de surveillance les filme. Thep connait leur
identité. Pendant ce temps là, la police ainsi que Witaya sont perplexe face au
vol de la société d’autant plus que l’argent n’a pas été donné à une œuvre
caritative. Les deux sœurs quant à elles se disculpent en clamant leur
innocence auprès d’un journaliste qui mène l’enquête. Pour confondre les
voleurs, une exposition d’œuvres d’arts est alors organisé sauf qu’il s’agit en
réalité de faux. Witaya et Thep sont chargés de la sécurité. Thep décide de
voler les œuvres d’arts et de faire encore porter le chapeau aux lionnes
masquées surtout depuis qu’il connait leur identité. Plaew et Fai sont mises au
courant de ce plan grâce à un micro caché dans son appartement. Le vol des
œuvres d’arts se fait. Thep menace les deux sœurs de dévoiler leurs véritables
identité à la presse. En échange de son silence, il oblige Plaew à sortir avec
lui et souhaite se marier avec elle, c’est sans compter sur la présence de sa
femme prévenue par la jeune femme. La police parvient à confondre Thep pour les
vols. Il est arrêté et dénonce les deux lionnes masquées en divulguant la
cassette qui a été échangé par Witaya. Thep ne peut confondre les jeunes femmes
qui s’en sortent. Pa quitte sa maîtresse et un amour naissant voit le jour
entre Plaew et Witaya qui connait la double identité des deux sœurs. (fin
SPOILER)
Les Lionnes Masquées frappe pour une chose : la
mollesse de son action. Le cinéaste, un sombre inconnu joue de l’esbroufe. Il nous
fait croire qu’on va assister à du grand spectacle, à de l’action en veux-tu en
voilà et puis non, c’est très plat. Alors Les Lionnes Masquées n’est pas à
jeter, loin de là. Il y a donc de la fausse action avec du faux suspense, un
peu d’humour et puis plus grand-chose. Si ! En réalité ce film frappe pour
deux choses. La première déjà écrite. La seconde : la bande pas originale.
Ainsi, la musique qui y est employée est magnifique dans le pompage.
Personnellement, j’étais habitué à la chose dans les productions hongkongaises
mais là c’est grandiose. On passe de la musique d’ascenseur de base au thème
récurrent de la Panthère Rose signé par Henry Mancini. A un point, où ce thème
devient celui des deux « lionnes » ou panthères pour l’occasion, une
véritable réappropriation. On notera également l’emploi du thème d’Opération Dragon avec Bruce Lee, la musique d’un James Bond (dont je ne
parviens à retrouver le titre) lorsque ce n’est pas du Mickaël Jackson qui
rythme nos protagonistes sur les pistes de danse.
Les Lionnes Masquées vaut
aussi pour ses coups de feu qui servent à désarmé le malotru (en fait, il n’y
en a qu’un) et l’affrontement final entre Sorapong Chatree et Lak Apichat
pendant qu’un reporter les prend en photo en pleine action. Un grand n’importe
quoi. On appréciera également la séquence du visionnage des images enregistrées
d’une caméra de vidéosurveillance de sécurité qui se veut statique. Une caméra qui
est placée dans un angle au plafond, et où bien sûre les images qu’elles
montrent sont prises de différents angles (!) et en plus elles sont montées notamment
en plan serré (mais oui bien sûr). En bref, Les Lionnes Masquées est
à classer dans le registre curiosité. Il y avait vraiment mieux à faire avec
ces Cat’s Eye en herbe thaïlandaise armée
de leur revolver (!) dont Jarunee Sooksawad, pleine de malice assure le
spectacle. Pas le meilleur film thaïlandais d’exploitation de cette époque mais
un divertissement honnête tout de même.
I.D.
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