vendredi 24 avril 2015

Tactical Unit - Comrades in Arms aka PTU 2

vendredi 24 avril 2015



Clap de fin. Tactical Unit - Comrades in Arms / Kei tung bou deui : Tung pou (2009) de Law Wing-Cheong à qui l’on doit le premier téléfilm (le volet, The Code) met un point final à la série de téléfilms consacré à la PTU sur grand écran. Une série qui avait été initié six ans auparavant par Johnnie To himself.

Les patrouilles de la PTU menés respectivement par Sam et May se concurrencent pour avoir les meilleurs résultats et ainsi obtenir des promotions. Cette rivalité crée une tension entre les deux patrouilles qui en viennent aux mains. La tension monte d’un cran lorsqu’ils sont envoyés en mission dans les montagnes et forêts où se cacheraient des braqueurs…

Tactical Unit - Comrades in Arms (ou PTU 2) est le point final qui ponctue la série de téléfilms sur grand écran. La réalisation de Law Wing-Cheong est efficace et parvient à nous emmener tantôt dans du pur polar, tantôt dans une ambiance de film d’horreur lorsque ce n’est tout simplement pas pour nous plonger dans le fantastique. Comme le premier téléfilm qu’il réalisa, Law Wing-Cheong nous narre cette intrigue exclusivement au sein de la PTU. La bonne idée vient des scénaristes qui délocalisent l’action urbaine vers les montagnes et sa forêt. La forêt devient donc le nouveau terrain des opérations de la PTU qui vont être mise à rude épreuve. Il est intéressant d’y voir l’opposition entre la nature sauvage et la jungle urbaine où les membres de la PTU ont leurs habitudes et leurs repères. Une opposition qui va chambouler leur façon d’opérer.

PTU 2 raconte donc une rivalité entre patrouilles, les conséquences des tensions internes une fois en mission. D’autant plus lorsque cette mission tourne au « vinaigre ». Le terme unité va de pair avec ces équipes de patrouilleurs. Pourtant, face au milieu hostile qu’ils affrontent et qui les oblige plus à survivre qu’à mener à bien leur mission, cette unité va se diviser. Les groupes implosent et ces unités censées acquérir leur force du groupe vont se perdre dans la forêt où tension, peur, paranoïa et superstition vont les submerger. La vérité viendra plus tard après ce chemin de croix que chacun vivra personnellement. Cette vérité sera l’unité, la force du groupe face à l’ennemi avec un dénouement tout en fureur. Un climax superbe avec gunfight, et où la PTU retrouve sa stratégie de combat. Elle la mène tambour battant, avec sang froid et professionnalisme.

Dans Tactical Unit : Comrades in Arms, on retrouve alors les personnages qui ont fait PTU (et sa série de téléfilms) avec Simon Yam, Maggie Siu et Lam Suet en tête. Pourtant, une petite chose me turlupine. Si PTU existe comme une seule et même entité alors pourquoi ne pas avoir gardé certains agents de la série de téléfilms et respecter ainsi une certaine cohérence ? Je conçois qu’il y ait des « équipes » qui puissent tourner jour et nuit ou qu’il y ait des transferts vers d’autre unité. Le problème (et pour l’exemple) est qu’on retrouve tout bonnement Samuel Pang et Vincent Sze en policiers. Le premier était un malfrat dans No Way Out et mourrait ! Quant au second, il faisait un caméo dans l’épisode Partners en tant que petite frappe ! Il en va de même pour la gueule qu’est Wong Chi-Wai qui joue ici le chef des braqueurs. Si je me souviens bien, il mourrait dans le PTU d’origine ! Et il en va de même pour Cheung Wing-Cheung qui jouait dans l’épisode The Code. Petite déception donc de ne pas avoir gardé une cohérence dans les rôles et les acteurs (*). Sans ça, on se laisse porter sans problème par l’ensemble.

Tactical Unit : Comrades in Arms conclue admirablement la série des PTU commencé par Johnnie To en 2003. L’œuvre fonctionne et nous plonge dans les doutes et les peurs de ces policiers perdus et esseulés. Elle fonctionne de par sa géniale idée de cette délocalisation de l’urbain à la nature. Un lieu inhabituel pour nos membres de la PTU que l’on connaissait plus sous les réverbères de la ville. La réalisation de Law Wing-Cheong parvient à capter les dualités et les interrogations de ces personnages tout en créant une ambiance. Une atmosphère comme sait si bien le faire Johnnie To dans son cinéma post-The Mission. Cette œuvre fait honneur à l’œuvre d’origine en parvenant à nous entraîner dans les méandres de la nature (hostile ?).

(*) Si l’on pousse un peu la symbolique, on pourrait voir cet incohérence des rôles et des acteurs comme une façon de montrer qu’un même acteur peut jouer aussi bien le policier que le malfrat, et donc que la fonction de policier reste aussi flou que celle d’un truand, aussi floue que cette ligne censée les séparer.
I.D.

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