Dans Les Crimes de Kiyoshi Ôkudo / Shôwa yonjûrokunen : Ôkubo Kiyoshi no hanzai (1983) de Osamu Yamaizumi, Takeshi Kitano endosse le rôle d’un tueur en série qui défraya la chronique au Japon pour le petit écran.
Kiyoshi Ôkudo est recherché par la population d’une petite ville. Il est soupçonné par la police d’enlèvement. Il est finalement arrêté alors qu’il est en compagnie d’une jeune étudiante. La police tente de le confondre sur l’affaire d’enlèvement. Petit à petit, Kiyoshi Ôkudo se livre en se racontant : son passé, ses condamnations, sa récente sortie de prison puis les meurtres…
Les Crimes de Kiyoshi Ôkudo démarre sur les chapeaux de roues. Un mælström d’image qui voit l’histoire vraie d’un tueur en série qui viola et tua huit jeunes femmes dans le Japon des années 70. Des images, des situations que l’on retrouvera tout au long du film à mesure que Kiyoshi Ôkudo délivrera la mort. Après cette mise en abîme l’histoire commence, celle d’un enlèvement, très vite les soupçons se tournent vers un homme divorcé qui vient de sortir de prison pour agression sexuelle et qui vit chez ses parents. Une milice populaire se créé, traque jour et nuit l’homme qui semble être le coupable idéale. Un homme comme tout le monde en apparence, père de deux enfants, pas plus méchant que cela mais c’est surtout un homme dérangé envahi par des pulsions qui le transforment en véritables prédateurs.
L’histoire de ce tueur en série n’est pas inintéressante. Les Crimes de Kiyoshi Ôkudo aurait même pu avoir les honneurs du grand écran. Ici, cette réalisation d’Osamu Yamaizumi pour la télévision s’intéresse à décrire la lente progression du travail de la police qui fera le voile sur les horreurs perpétrées par le personnage de Takeshi Kitano lequel livre une interprétation qui vaut le coup d’œil par son détachement. Esthétiquement, Les Crimes de Kiyoshi Ôkudo est pauvre. Tourné dans un format qui s’apparente à une vidéo de basse qualité (l’année ne jouant pas pour ce téléfilm : 1983). Au-delà des gros plans, zooms pixélisés qui font mal aux yeux, aux quelques longueurs qui égratignent le propos (sans le nuire, non plus), on assiste à un téléfilm d’une qualité certaine, une fois la barrière « caméscope » digérée.
Les Crimes de Kiyoshi Ôkudo narre avec simplicité une histoire compliquée, celle d’un cerveau malade qui retranscrit toute la complexité de l’homme. L’histoire d’une enquête de police tout aussi complexe par l’ampleur qu’elle dégage à mesure que les interrogatoires s’enchaînent. Il n’y a pas de diabolisation, ni de glorification. Kiyoshi Ôkudo n’est pas une star, juste un homme aux actes impardonnables. Il n’y a pas non plus de justification hasardeuse et complaisante de son comportement. Les Crimes de Kiyoshi Ôkudo nous relate la part sombre de tout à chacun. Une part sombre laissant le désarroi derrière elle.
> Rediffusion le dimanche 16 mai à 14h30, Cinéma 2
I.D.
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