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(Ressuscitée kimbongparkienne)
Dans les vapeurs d’alcool, de soju pour être honnête et attablés autour
d’un barbecue, chez Odori, resto coréen basé Paris 15ème, nous… moi,
Oswald et un pote qui habite non loin de là, à quelques rues, Cambronne pour
être exact. Eh bien, nous sirotions nos verres tout en affichant des mines
décrépites. Je lui avais fait part d’une soirée où les invités parlaient de la
grosse commission sans aucune retenue. Dur, mou, liquide, histoire de constipation et j’en passe, l’horreur ! J’étais prêt à les
assister pour leur suicide s’ils me le demandaient, et cela gracieusement. « Ils
étaient coréens ? » me demanda mon pote alias G’zu, l’air de rien. J’affichais
une mine perplexe tout en faisant un signe non de la tête. Sur quoi, il partit
dans un monologue en commençant par :
« Le caca mec. Tu te souviens
au collège, le mardi gras ? La farine, les œufs… » J’acquiesçais. « Et
si ç’avait été de la merde ? Des excréments, de la chiure, des étrons,
hein ? » Il but un nouveau verre de soju avant de poursuivre : « Je
vais te dire un truc mec. A l’époque, tu aurais été coréen, bah tu aurais fait
les choses avec du caca. Appelle ça comme tu veux : merde, selle, purin,
déjection, comme tu veux. Tu sais, Loana de Loft Story ? Elle aurait été
coréenne, y aurait pas eu de piscine. Que nenni ! Elle aurait été aspergée
de caca ou à la limite, elle l’aurait fait dans une piscine remplit de caca. Tu
sais pourquoi ? Parce que les coréens aiment ça ! Comme je te le dis.
En Corée, le caca c’est swag. Tu savais que le mot caca, en français voulait
dire bonbon en coréen ? Maintenant, tu le sais. Je vais t’apprendre deux, trois trucs que tu
dois savoir sur eux.
Dès leur plus jeune âge, on habitue les petits coréens à se brosser les
dents avec du dentifrice « caca de Hello Kitty ». Là-bas, les
nanas entretiennent leur chirurgie esthétique avec du caca de poule. T’imagines le délire ? Du caca de poule ! Essaies
d’embrasser Park Si-yeon après ça ! Les sudco, ils n’ont pas de musée
Grévin, nan. Ils ont un musée dédié aux toilettes ! Tu ne vois ça
nulle part ailleurs. Un parc d’attraction dédié à la merde ! Quoi ?
Mais nan, ce n’est pas raciste. Ne fais pas cette tête. Ce n’est pas raciste si
c’est vrai. Ce n’est donc pas du racisme, c’est la vérité-vraie offerte par
Google, vieux. Tu ne me crois pas, hein ? Et si je te parlais d’un
film ? Un film de propagande ? Un clip publicitaire de plus d’une
heure qui te plébiscite un boys band mais aussi… le caca ? Tu ne me crois
toujours pas, hein ? Et pourtant, je l’ai vu. Et depuis… je ne suis plus
pareil.
Je me souviens
encore de son titre : Attack On
The Pin-Up Boys (2007). Le titre
défonce. Je le trouve beau. Je lui ferais l’amour sans déc’. Le réalisateur,
j’ai du mal à m’en souvenir. C’était pas loin de Bruce Lee. Lee-quelque-chose… Attends
voir. Lee Kwon. Ouais, c’est ça ! Un peu comme si tu te faisais insulter
de con par un manouche, sauce Brad Pitt dans Snatch. A ce que j’en ai
compris, ce Lee Kwon c’est un fan de Noël Godin, tu sais l’entarteur belge.
Mais Noël Godin est belge, pas coréen. Et Lee Kwon est coréen, pas belge. Et le
coréen s’est mis en tête de livrer un hommage au belge en mettant en scène un
entarteur de merde. Enfin, ce serait plus un lanceur de merde qu’un entarteur à
proprement parlé. Là où Attack On The
Pin-Up Boys est intéressant, enfin si on peut dire ça comme ça, eh bien,
c'est son pitch. Pour faire court, le film pose ses bases avec trois lycéens,
de trois lycées différents, trois victimes. Ces victimes sont les garçons les
plus populaires de leur bahut respectif. Ils sont tous les trois victimes…
accroche-toi bien, d'une attaque à base de caca.
Tu vois le
délire ? A partir de là, les rumeurs
vont bon train notamment sur les blogs, et la prochaine attaque pourrait viser
un quatrième lycée où résident trois victimes populaires potentiels, si, si.
Les victimes potentiels sont donc : le président des élèves, un judoka et un
danseur de R'nB qui se la pète comme Usher. On suit alors un élève du même
bahut qui tient un blog et mène l'enquête pour démasquer le fameux lanceur de
caca. L’intrigue se résume donc à : qui sera la prochaine victime du
lanceur de caca ? Je te sens quelque peu désorienté, pas vrai ? Et si je
te disais que le scénariste est une femme, Park Yeon-seon, genre une maman mec.
Pas une nénette qui vient d’être masterisée en marketing après cinq années à la
fac, nan, nan. C’est une ma-man Park Yeon-seon. Ouais, je sais. Serre-moi un
autre verre, s’te plait. Et serre-t-en un, t’en as bien besoin. Si ma mère
pondait une idée pareille, je… Il y aurait moyen que je chie par la bouche. En
même temps, en voyant ce film, y a moyen que tu pisses par ton trou de balle.
Je vais te rassurer.
C’est une comédie, pas sérieuse pour un
sou. Nan parce que j'ai bien vu que tu prenais les choses sérieusement.
Parfois les coréens, ils font flipper. Tu savais qu’il y avait plein de tueur
en série chez eux ? C’est pour cela que j’ai peur d’y faire du tourisme. Je
te raconterai tout ça une prochaine fois. Revenons-en à Attack On The Pin-Up
Boys. C’est un drôle de délire quand même. Un délire d’ado écrit par une
daronne qui donne dans le pipi-caca et pourtant, ce n’est pas ça ou pas
vraiment. Ça n’a rien à voir. A l’époque, même nos délires de biffles c’était
gentillet lorsque tu y penses. Et puis nous, on était qui ? Des branleurs
paumés dans un patelin à l’autre bout de la ligne D du RER. Mais là, on parle
d’un boys band, connu en plus ! Les acteurs se sont les Super Junior (SJ
pour les intimes). Ils sont au moins treize là-dedans. Treize, sans déconner ?!
Ils doivent se faire chier à partager les royalties les cons, sans compter
qu’il y a des sous-groupes au groupe d’origine. C’est comme Bioman, t’as les premières et deuxièmes
générations. Tu l’auras compris, les SJ c’est quelque chose mec. Ça n’a rien à
voir avec les boys bands de notre époque. OK, t’avais bien eu les « teu-bê-3 ».
Ils avaient leur sitcom à la con devant lequel ma sœur s’abrutissait. Mais les
SJ…
… et les autres boys
bands sudco, là, on est sur une autre planète. La sape qui te crève les yeux, une
masse capillaire teinte en différentes couleurs et qui les coince entre deux
portes. Le succès mondial porté par des boutonneuses qui beuglent comme
des truies avec leur grill en acier. Ça par contre, ça n’a pas changé. Du coup,
je me suis interpellé sur l’intérêt du film. J'imaginais que ce film valait
surtout pour ses acteurs connus comme étant les SJ. Parce qu'à part eux, où est
l'intérêt alors ? Si ce n’est de nous montrer leur jolie tronche d’imberbe,
pas vrai ? Du côté du divertissement ? Même là, je ne suis pas sûr tant le
film s'essouffle vite et tourne en rond. Lee
Kwon peine à combler son métrage alors même qu'il ne soit pas bien long. Je
pigerais jamais qu’un film d’une heure vingt puisse être « long ». Le
réal’ n’arrête pas de broder, même si le délire du caca est bien là. Un caca,
certes flouté mais qui asperge, pour rappel, certains membres des SJ. Les membres
des SJ, d’ailleurs qui ne sont jamais allés à l’école mais qui font genre
devant la caméra qu’ils comprennent les étudiants qui se galèrent et triment au
bahut. Ou comment toucher en plein cœur sa niche de marché. Trop marrant. Les
SJ vous ont compris ! Une comédie, je te dis. Une comédie avec des élans
fantastiques, bref on s’en fout.
On pourra donc
trouver audacieux de voir ces jeunes gens, surtout connus en dehors du cinéma
salir, et c'est peu dire leur image. J'avoue que le principe d'allumer le
représentant le plus charismatique d'un lycée avec de la merde, c'est un truc. Un
truc qui me ferait presque regretter nos années lycée. Mais lorsqu'en plus cet
évènement permet à la victime de devenir célèbre, alors on y voit, de facto
toutes les dérives de « starification » de nos sociétés actuelles.
D'un statut de « personne », un statut de rien, nada, que dalle, on peut finalement
arriver à quelque chose. Devenir célèbre même après s'être fait badigeonner de
merde. Sympa. Et tout le monde trouve ça cool en plus. L’un devient
présentateur télé, un autre, autre chose et l’autre encore, encore autre chose
mais ils sont célèbres ! Ce sont des personnalités. J’aime bien la morale
de cette histoire. Et lorsque les mecs, les plausibles « victimes »
ont pigé ça. T’as pigé la suite des évènements. Il faut les voir se démener
pour être LA victime et ainsi avoir toute la reconnaissance qui leur est dû. Et
si le film est chelou avec ses histoires de caca, qu’il emploi un boys band et
que son intrigue est toute pourrie comme sa mise en scène et son scénar’…
… eh bah
franchement, le message délivré en filigrane fait presque plaisir à voir :
Ce que l'on serait prêt à faire pour cette sacro-sainte célébrité. C’est beau. Attack
On The Pin-Up Boys nous plonge en
plein dedans, évitant tout de même de nous éclabousser. A part ça, je te passe
les détails d’un truc pas vraiment reluisant. Et c’est là que tu me
demandes comment tout cela se termine ? En chanson bien sûr. Trop bien,
n'est-ce pas ?! En même temps, fallait pas s’attendre à autre chose avec un
boys band au cast’. Tiens, c’est marrant mais je n’avais jamais tilté. Tu
ressembles vachement à Shin Dong, l’un des membres des SJ. Quoi ? Me faire
foutre ? Lorsque tu le verras, tu verras. Bref. Plus sérieusement, à part
le caca et le panda, oublions le reste. Tout est à vomir par le trou de balle.
Kim Kyung-mook, appelles ton autrichien ! Sinon, ouais y a un panda
dedans. C’est censé être un vrai panda mais la production n’en avait pas sous
la main. Ils sont tous en Chine comme tu sais, et les chinois ne peuvent pas
trop saquer les sud-coréens. Alors les sudco ont déguisé un type en panda pour
qu’il joue un vrai panda. Finalement, autant se mater un p’tit South
Park après ça, S0417 : Le Cycle du Caca et t’as gagné ta
soirée. »
Et
en bonus, juste comme ça, chopé à la volée et pour rester dans la
thématique :
« Bonjour,
J'ai un énorme problème, je crois que mon fils est scatophile et ça m'inquiète beaucoup.
J'ai un énorme problème, je crois que mon fils est scatophile et ça m'inquiète beaucoup.
Il a 16 ans, passe en 1ère scientifique, est assez bon
élève (12.7 de moyenne en 2nde) est très gentil, doux et timide. Il a peu
d'amis mais n'est pas associable.
J’ai récemment fait une découverte qui m'a énormément choqué : il cache bien soigneusement en haut de son placard plusieurs boites à chaussures des excréments qu'il façonne de façon à représenter des personnes et parfois des animaux !
Qu’en pensez-vous ? Dois-je lui en parler ? Est-ce
passager où a-t-il des tendances malsaines ?
Merci d'avance pour vos réponses ! »
Merci d'avance pour vos réponses ! »
Autre
bonus :
Les SJ ont
quelque chose à nous dire après ce… chef d’œuvre cinématographique.
PS
: Merci à Oswald Magot, présent ce soir-là pour les bribes de souvenirs qui m’avaient
échappé.
I.D.
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