La situation de la famille va se relever grâce à une succession de visites impromptues : un ancien élève de Shigeru : Yamachan, une tante et un oncle « délirant ». Ces personnages vont chacun à leur tour donner du sens à la vie de la mère et des deux filles. L’ancien élève, la présence et la protection masculine, la tante, la présence attentive et maternelle, et l’oncle l’humour et la légèreté. Le quotidien de la famille va s’accorder autour des ces trois personnages. Et c’est par ces liens que le foyer va parvenir à trouver la force de continuer à vivre décemment.
Parallèlement, le cinéaste nous dépeint la dureté d’un Japon dictatorial des années 40 : répression des libertés individuelles et propagande. Tous ces aspects vont être mis en avant à travers chaque personnage. Des personnages porteurs de messages et anti-conformistes : un père communiste qui est allé à l’encontre des pensées du régime, une tante qui suit de près les idées de son frère, et un oncle qui ne veut pas contribuer à la propagande des dons pour l’armée, on pense notamment à la scène où il refuse de donner sa bague en or pour « enchérir les caisses de l’armée » et s’offusque de ces incitations aux dons et à « l’anti-luxe ».
Kabei est un film riche et complexe où se mêle drame, notes d’humour et faits historiques. Un patchwork de sentiments qui tient le spectateur tout au long des 2h12 de projection : des émotions omniprésentes, des acteurs bouleversants et des scènes poignantes. Un film orchestré de façon cohérente, juste et sans fausse note.
Une histoire japonaise qu’on pourrait au premier abord dénigrer par son manque d’originalité mais qui, à y voir de plus près, vaut un détour emprunt d’intensité et de justesse. Sortie officielle en France : 26 novembre 2008.
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