Il y a des films qu’on regretterait d’avoir manqué sur grand écran tant ils parviennent à vous procurer une émotion que seul les salles obscures peuvent aider à communiquer. John John (2007) fait parti de ceux-là.
Être passé à côté de John John lors de sa sortie en France le 27 février dernier et avoir la chance de le (re-)découvrir lors de la rétrospective des films de son auteur Brillante Mendoza au Festival Paris Cinéma, vous fait prendre conscience d’être passé à côté de l’un des chefs d’œuvres du cinéma, pas philippin ou bien asiatique, mais l’un des chefs d’œuvres du cinéma tout court. Cette prise de conscience, on l’a à la projection. Celle de la dernière séance, celle du rattrapage qui dès les premières minutes nous dit que John John fait parti de ces films, il fait partie intégrante des œuvres majeures à voir et qui s’inscrivent dans une histoire du cinéma.
Des œuvres qui caractérisent la carrière de son auteur, du cinéma dont il est issu mais encore plus et surtout le cinéma du « monde » en dehors d’une quelconque étiquette nationale.
John John, œuvre majeure. Un film qu’on aime sans raison particulière. Pourquoi l’aimons-nous ? Faut-il une réponse si ce n’est qu’on l’aime un point c’est tout. Il y a des films qui ne s’expliquent pas.
On aime l’histoire des dernières vingt-quatre heures que passe John John, enfant de trois ans en compagnie de sa famille d’accueil (Thelma, la mère, le père et leurs deux fils adolescents) avant son adoption par une riche famille américaine. Le film s’ouvre sur : Manille lointaine et ses grattes ciels (riche) et se poursuit tout du long avec Manille proche et ses bidonvilles (pauvre) où les ruelles étroites s’imbriquent les unes aux autres bondées de ses habitants qui vont et viennent, hommes, femmes, enfants de tout âge que croise Mademoiselle Bianca, femme d’âge mûre et assistante sociale interpellant chaque mère et chaque enfant avant de se refermer sur la Manille lointaine, loin des bidonvilles et du vivier d’enfants à adopter. Un bouillon de vie déchirant.
John John c’est aussi et avant tout un réalisateur, le cinéaste philippin Brillante Mendoza que le Festival Paris Cinéma met à l’honneur à travers l’intégralité de ses oeuvres. Six en tout : Le Masseur (2005), Summer Heat (2006), The Teacher (2006), John John (2007), Slingshot (2007) et Serbis (2008).
Que nous révèlent les six films prépondérants de ce stakhanoviste de la réalisation ? Qu’il s’inscrit aujourd’hui comme un cinéaste de talent, incontournable de la scène asiatique et surtout internationale.
Brillante Mendoza est un cinéaste à (re-)découvrir et à surveiller de près.
Illitch Dillinger
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