Avec Un temps pour vivre, Un temps pour mourir (1985) Hou Hsiao-hsien réalisait l’un de ses films d’inspiration autobiographique où il y décrit avec nostalgie et sensibilité des moments de vie. Un devoir de mémoire sur Taiwan comme ce fut le cas avec Les Garçons de Fengkuei (1983).
Le film démarre en 1957, la famille de Ah-hsiao (enfant d’une famille nombreuse), surnommé Ah-ha par sa grand-mère s’installe dans une petite ville du sud de Taiwan après avoir quitté la Chine continentale en 1948. HHH y décrit trois périodes de la vie de Ah-ha qui débute avec l’enfance, se poursuit avec l’adolescence et se termine dans les années 60.
Hou Hsiao-hsien retranscrit sur pellicule ses souvenirs d’enfance et impose déjà un style qui le caractérisera : anti-dramatique et utilisation de long plan-séquence avec un énorme travaille sur l’espace du cadre. Peu de mouvement de caméra et déjà une filiation propre avec Ozu au travers de séquence de rituels familiaux, la tradition et la modernité (relation parents/enfants) mais surtout la délicatesse de la complexité de construction.
Un temps pour vivre, Un temps pour mourir c’est aussi une représentation suggestive de la vie rurale à Taiwan comme HHH l’a connue. Son enfance d’abord, celle d’un enfant peu studieux à l’école, qui préfère jouer aux jeux espiègles et qui vivra la mort de son père décédé prématurément. C’est aussi son adolescence mouvementée, entre premiers émois amoureux et règlements de compte. Adolescent, Ah-ha est toujours aussi peu travailleur à l’école, et préfère traîner et jouer les durs. Cet Ah-ha là, vivra la mort de sa mère décédée d’un cancer de la gorge. Le film se conclut avec les années 60, les années de la désillusion pour Ah-ha qui se reprend et qui vivra à ce moment là la mort de sa grand-mère.
Un temps pour vivre, Un temps pour mourir participait déjà à la grandeur d’un cinéaste, chef de fil de la nouvelle vague taiwanaise.
I.D.
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