Sur une idée de Takeshi Kitano qui y interprète un ermite vivant dans la montagne, Kazuo Komizu réalise L’Enfant des Etoiles / Hoshi wo tsugu mono (1990). Le cinéaste japonais narre le parcours initiatique d’un groupe de jeunes en tant de guerre qui souhaite retrouver leur famille respective.
Kenji Tanaka est forcé par son entreprise de prendre sa retraite, une manière dissimulée de se débarrasser de lui. Alors qu’il s’adonne à sa passion, celle de réparer des jouets, il fait une rupture d’un anévrisme. Plongé dans le coma, Kenji se remémore son enfance. Durant la Seconde Guerre mondiale, il vivait à la campagne avec d’autres enfants pour éviter les bombardements à Tokyo. Il décide avec quelques-uns d’entre eux de retourner à la ville retrouver leur famille…
L’Enfant des Etoiles souffre d’un mal, celui de vouloir trop revenir dans un présent qui n’apporte rien au récit. Rien. Le gros défaut de ce film, qui aurait pu être tout autre, sont ces scènes présentes alors que Kenji Tanaka se trouve dans le coma. Kazuo Komizu s’arrête sur le désarroi de sa famille sans y apporter une dimension émotionnelle, c’est plat. Ces scènes ne communiquent rien sinon une envie de remplir un film qui se veut déjà long. Tout un paradoxe. Si Kazuo Komizu s’était arrêté aux souvenirs d’enfance, en dépeignant uniquement le périple de ce groupe de jeune qui souffre d’une situation insoutenable, là, L’Enfant des Etoiles aurait été tout autre. Un bon et beau film. Mais sa persistance à vouloir montrer cette équipe de télévision qui suit la famille gâche le plaisir d’assister à une histoire simple et captivante, du coup on relativise sur la qualité de ce long.
Au-delà, de ce présent qui n’a à mon sens pas sa place tout au long du récit, le véritable intérêt de L’Enfant des Etoiles c’est le passé. Le coma de Kenji Tanaka révèle l’aspect initiatique de la vie. Le vécu qui nous construit en tant qu’adulte. Les souvenirs heureux et douloureux qui nous font. Le passé d’un père de famille dont les enfants ne sont pas toujours au courant. Une jeune génération qui ne prend pas toujours le temps de s’intéresser à son histoire (la petite comme la grande). L’Enfant des Etoiles communique une palette de sentiment diverse : la joie, la tristesse... et nous embarque dans l’aventure d’une époque avec ses péripéties sympathique aux dépend de ces mômes qui se révèlent touchant dans ce besoin qu’ils ont de retrouver leur famille. Ils trouveront ainsi sur leur route un ermite qui changera à jamais leur vie.
L’Enfant des Etoiles est parsemé de jolie scène et de moment agréable pourtant le film n’est pas pleinement réussi. Cela n’empêche pas qu’on assiste à un film qui garde un certain charme. En deçà, on notera un Takeshi Kitano qui révèle une véritable complicité avec les enfants créant ainsi une osmose dans les interprétations de tout à chacun.
> Rediffusion le jeudi 20 mai 2010, 20h30, Cinéma 1
I.D.
4 commentaires:
Oh celui-là je veux vraiment le voir, il ne faut pas que je manque la seconde projection !
J'émettrais plus de réserve sur ce long métrage. Je l'ai trouvé passable. Il y a des longueurs comme le soulignait I.D, mais aussi un nombre important de scènes que j'ai trouvé conventionnelle et sans grande utilité. Des scènes regardables mais déjà vu qui manquent cruellement d'originalité. Une première partie - en particulier - assez lassante...
Le film posé dans le présent trouve son intérêt dans une fin poétique et chargée en émotion. Sur ce point, c'est une belle réussite, servi il faut le noter, par une performance éblouissante de l'acteur Kunie Tanaka.
Je suis allé le voir hier soir, et j'ai été charmé. Certes les scènes contemporaines ont un peu vieilli et ne sont pas toujours convaincantes, mais je trouve qu'elles ont tout de même leur utilité dans la mise en perspective avec les flash backs. Il y a un vrai regard sur cette société moderne en mutation qui laisse voir les prémices de la télé réalité et du sensationnalisme médiatique.
Toute la partie nostalgique est réussie, et Kitano y est impeccable. Un beau film, j'ai trouvé^^
Tu as l'oeil !
> Il y a un vrai regard sur cette société moderne en mutation qui laisse voir les prémices de la télé réalité et du sensationnalisme médiatique.
Il est vrai que je n'ai pas pensé à souligner cet état des choses. Bien vu.
Cette petite escapade en montagne est pas mal du tout, en effet ^^.
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