dimanche 20 décembre 2009

La Médisante Victime : La Calomnie [Cycle Singapour, Malaisie]

dimanche 20 décembre 2009

Mélodrame en N&B de P. Kapur, La Médisante Victime / Korban Fitnah (1959) est une co-production des studios Cathay-Keris et Maria Menado, actrice indonésienne qui tient ici l’un des rôles principaux.

Hussin, un jeune diplômé se trouve devant les tribunaux pour tentative de suicide. Il raconte son histoire qui commence avec la rencontre d’une jeune femme, Rahimah. Cette dernière est harcelée par Wahad, un camarade du jeune homme. Rahimah se marie avec le frère de Hussin, Hassan qui finance ces études.

Historiquement, La Médisante Victime se situe entre l’indépendance de la Malaisie en 1957 et avant la sécession de Singapour en 1965. On y suit le quotidien de jeunes étudiants malais qui vivent avec une aura d’insouciance à la fois optimiste et joyeuse. Pourtant, l’œuvre de P. Kapur nous raconte que l’adversité n’est jamais bien loin. Ainsi, à travers Hussin et son récit, l’auteur nous avertit des aléas de la vie mais surtout insiste sur les valeurs en société très ancrées. On assiste donc à un film grand public qui souligne une morale de vie en société. Une morale qui ponctuera l’œuvre n’échappant pas aux poids des années et qui ne pourra que faire esquisser un sourire.

Si la Médisante Victime souffre de certaines longueurs et que l’ennui guette parfois, on souligne tout de même une mise en scène qui prend ses racines en décor naturel mais qui se caractéristique également par un mouvement de caméra que le cinéaste utilise à bon escient : le travelling. Par le biais du travelling, P. Kapur nous invite dans cette tragédie qui se joue. Nous sommes l’œil scrutateur, témoin voyeuriste d’un ménage devant le drame qui prend forme insidieusement. Nous sommes aussi l’œil de l’accompagnateur, celui témoin de l’errance des personnages à l’extérieur.

La Médisante Victime de P. Kapur offre un regard sur une Malaisie indépendante naissante pleine d’espoir où la première et la deuxième partie sont ponctuées par des interstices musicaux. Ces chants offrent un aspect original au film même si l’idée de remplissage n’est jamais bien loin. Il manque tout de même à cette oeuvre une fraîcheur toute particulière qui fait les œuvres cinématographiques marquantes, notamment face à une fin convenue.

> Rediffusion : le vendredi 20 février, 20h - Cinéma 1

I.D.

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