Une production en N&B de la Malay Film Productions et de la Shaw Brothers, un cinéaste philippin aux commandes avec Rolf Bayer. Le Talisman / Azimat (1958) nous plonge de plein pied dans la superstition avec ce film malais fantastique.
Rémy, fils de bonne famille passe son temps à se battre, à boire et à draguer les filles. Ce comportement crée une scission avec son père qui a honte de lui. Déboussolé, Rémy fait la rencontre d’un marchant de breloque d’origine chinoise alors qu’il décide de mettre fin à ses jours. Ce marchant lui parle d’un talisman et le met en garde sur la malédiction qui l’entoure. Rémy qui n’entend rien s’en empare et l’utilise. Il fait des vœux qui auront des conséquences néfastes…
Le Talisman s’ouvre sur une scène de bagarre qui définira ce qu’est Rémy. Un jeune homme qui vit avec insouciance sans se préoccuper des conséquences de ses actes sur son entourage. Lorsqu’il sera face à cet état de fait et qu’il prendra conscience de la chose, la désillusion l’emportera et il ne trouvera que le suicide comme échappatoire à ses actes. D’un drame qui se joue, le film de Rolf Bayer nous emmènera sur les chemins du fantastique en invoquant la superstition qui entoure un talisman exauçant des vœux. Ce film se veut surtout engagé à mettre en scène quelque morale qui pourrait rebuter tant le propos se veut des plus explicite qui soit. On sait au moins à quoi s’en tenir. Ainsi, on ne sera pas étonné d’entendre claironner que le suicide c’est pêché et que le pêché amène inévitablement à la promotion de la religion. On condamne le suicide d’un côté et de l’autre on vend ouvertement la religion. De ce fait la question se pose : Le Talisman, film de propagande religieuse ? On pourrait répondre par l’affirmatif tant la bonne morale arrive dans ses grands sabots.
Finalement, si vous n’êtes pas allergique à des films à la morale pompeuse voire douteuse, Le Talisman se laisse suivre tranquillement, sans prise de tête, en regardant le personnage de Rémy se fourvoyer dans la superstition qui créera la désolation autour de lui jusqu’à ce qu’il soit sauver. Je vous laisse imaginer par quelles « voies » et ainsi sauver l’unique personne qui le retient à la vie grâce à la superstition, voilà un film qui marie de manière surprenante religion et superstition (sachant que le premier voit plutôt d’un mauvaise œil le second).
A noter (c’est pour le clin d’œil) que des scènes du Talisman furent reprises dans Ma belle-mère (1962) de P.Ramlee. Il n’y a pas de petites économies, cela va de soit.
I.D.
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