Lorsque Johnnie To réalise PTU
(2003), initiales de la Police Tactical Unit il frappe un grand et gros coup.
Le cinéaste qui monte en puissance depuis The Mission (1999) met en image,
avec ce film un joyau du polar auquel il redonne ses lettres de noblesses. Si
ce n’est les siennes, tant il va à l’encontre de ce qui a pu se faire
auparavant.
Johnnie To, stakhanoviste du
cinéma « made in HK » met en image une nuit sous tension, où les
corps des victimes et des bourreaux (les deux à la fois) se déplacent dans une
atmosphère dense. Une atmosphère baignée dans une lumière artificielle, effet
de style créant un climat tendue, irréel. Dans cette nuit, au temps
quasi-suspendu et aux rues vides, des policiers s’attaquent à des gangs rivaux
qui s’affrontent. On y règle ses comptes, on se croisent, s’observent. On fomente
des plans pour faire tomber les uns et les autres. Dans une ville fantôme, véritable
terrain de chasse où il n’y a plus qu’eux ils sont à la fois le chat et la
souris.
Pour PTU, Johnnie To crée ce visuel unique et donc une atmosphère dans
laquelle évoluent ses personnages. Des gens comme tout le monde si ce n’est
leurs activités qui les caractérisent. Des individus qui, après la perte d’une
arme de service appartenant à un policier lourdaud vont être emportés par un
raz-de-marée fait de feu et de sang. Sans conteste, PTU est une grande œuvre de cinéma. Tout y grand et démesuré comme Hong
Kong (pourtant si petite), et à l’image de ses acteurs qui donnent la part
belle à cette fiction. Leur interprétations sont simples et transpirent le vraie,
de Simon Yam à Lam Suet en passant par Ruby Wong.
I.D.
3 commentaires:
C'était l'époque où on avait l'impression que tout ce que touchait le père To se transformait en or. Sans doute un de mes préférés, avec son enquête nocturne dans un HK urbain quasiment en temps réel et sa galerie de personnages. De jolies scènes marquantes aussi, quand Yam demande à la petite frappe dans la salle d'arcade d'effacer son tatouage.
Tiens, ça fait longtemps que je n'ai pas vu de To. J'ai pas vu son Blind detective, tu sais si ça vaut le coup ?
Également l'un de mes préférés. Pour le reste, on se rejoint. Rien à ajouter.
Au sujet de "Blind Detective", je ne savais à quoi m'attendre. Et J'ai trouvé le film sympa. Bien aimé comme divertissement. Le mélange humour et thriller policier fonctionne bien. Andy Lau et Sammi Cheng campent des personnages attachants. On s'accroche à eux. Maintenant, le seul défaut que j'aurai à souligner c'est sa longueur. Plus de 2h. Honnêtement, 15 minutes de moins n'auraient pas fait de mal et n'auraient franchement pas altéré le métrage.
Oui, l'humour peut fonctionner chez To. Je me souviens d'avoir pris un certain plaisir à voir sa comédie avec Andy Lau sur le mahjong. Du coup je vais sans doute tenter ma chance avec Blind Detective.
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