jeudi 14 janvier 2010

Lucky7 : Cadavre exquis ? [Cycle Singapour, Malaisie]

jeudi 14 janvier 2010

Sept cinéastes Singapouriens se prêtent au jeu du « cadavre exquis » et nous livre Lucky7 (2008) un film collectif de 87 minutes. L’exercice est périlleux et les résultats ont souvent été décevants. Force est de constater que Lucky 7 ne déroge pas à la règle. Le film se veut inégale et la volonté de « faire que l'ensemble soit encore plus intéressant que la somme de ces films » passe à la trappe… On assiste non pas à un « tout », mais à une succession de 7 courts métrages sans direction commune.

Sur ces 7 essais, 3 m’auront marqué, disons en toute objectivité qu’il s’agit des courts métrages dont la réalisation a été la plus classique. Le premier segment de Sun Koh sur la relation difficile d’un père et d’un fils n’est pas inintéressant et est plutôt bien réalisé. Un père vit ces derniers jours chez un fils pour qui il n’a pas eu de considération durant des années. Le court métrage n’est pas exempt de défauts (scène où le personnage principal se met à chanter…) mais reste un essai attachant. Le segment #3 de Boo Junfeng amène le sujet tabou de la transsexualité. Un jeune homme vit la transformation physique de son partenaire, qui souhaite devenir une femme. Dans un cadre intimiste, le réalisateur dépeint un instant important de la vie d’un couple entre nostalgie et renouveau. Un moment à la fois poétique et touchant. Le dernier segment de Sania Sng (segment #7) surfe sur une vague plus légère. Un homme squatte un banc dans un parc. Il suit les allées et venues des promeneurs : couple, jeune femme Malaisienne… Si ce segment se laisse regarder et fait preuve d’humour, il ne délivre aucun message, ni point de vue particulier et manque par conséquence de teneur. Le segment est jovial et apporte sa dose de bonne humeur. Bref un bon digestif pour finir ce jeu du « cadavre exquis ».

Les segments restants jouent dans l’expérimental, ce n’est à vrai dire pas ce qui m’a gêné le plus. Ce qui est perturbant, c’est la faculté qu’ont ces réalisateurs de bannir le fond et le sens au profil de la forme. L’audace aurait été payante si le fond n’avait pas été autant délaissé. On se retrouve devant des charabias esthétiques, artistiques diront certains, dont on ne parvient à déceler les réels propos. Forcément, ça lasse…

Lucky7 n’est pas une grande réussite, c’est certain. Déception pour cet essai ambitieux et périlleux dont on attendait beaucoup, surtout après avoir vu l’excellent film collectif Malaisien 15MALAYSIA. L’audace et le talent du cinéma Singapourien avaient pourtant de quoi impressionner. A charge de revanche…

> Rediffusion samedi 13 février à 14h30 - cinéma 1

Diana

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