mercredi 4 novembre 2009

La Cité des douleurs : Fresque taïwanaise

mercredi 4 novembre 2009

Premier film de la trilogie consacrée à l’histoire de Taiwan, La Cité des douleurs / Beiqing chengshi (1989) de Hou Hsiao Hsien est un drame historique de 2h40. On y suit l’histoire d’une famille emportée par celle d’un pays à la fin de l’occupation japonaise et la prise du pouvoir par le Guomindang qui provoqua de nombreuses exactions.

Août 1945, le Japon capitule. Après un demi siècle de domination japonaise, l’île de Taiwan se retrouve sous le pouvoir chinois. Dans une famille taiwanaise les Lin, un enfant naît. Á travers les fils de cette famille, nous suivons le destin de cette famille ainsi que de Taiwan, entre l’enrôlement dans l’armée, la répression gouvernementale ou bien encore le monde des affaires souterraines…

Cette œuvre, La Cité des douleurs du cinéaste taïwanais montre donc une famille dans les affres de l’histoire et les tourments d’un conflit. Via une famille, Hou Hsiao Hsien parvient à raconter une histoire longtemps restée tabou. Il emploie pour se faire un style que le caractérise en usant de moyen de mise en scène épuré tel que le plan-séquence ou les mouvements de caméra rare et utilisé à bon escient. Comme souvent, il remplit son cadre où chaque plan s’apparente à un tableau aussi bien en extérieur que de l’intérieur.

La Cité des douleurs est une œuvre incontournable dans laquelle on retrouve toute la singularité de son auteur. Une œuvre intimiste où l’on assiste à une tragédie humaine dense et puissante. Hou Hsiao Hsien se pose en témoin d’une époque, il y dénonce cette époque trouble dans laquelle emprisonnement politique et exécutions étaient récurrents. L’œuvre du cinéaste est maîtrisé de bout en bout. Une puissance des images qui marque et nous fait tout bonnement voyager.

Hou Hsiao Hsien réussit avec La Cité des douleurs à imposer une œuvre remarquable qui n’a pas d’égale. Entre film moderne épuré et film d’une époque révolue, à savoir l’utilisation d’intertitres rappelant les films muets, Hou Hsiao Hsien raconte admirablement cette épopée familiale et historique. On ne s’ennuie pas une seconde même devant la durée de cette œuvre emprunt d’émotion. On la dévore des yeux comme si l’on y était, emporté par la magie tout en finesse et sobre d’un auteur de talent qu’on ne plébiscitera jamais assez.

D'autres articles sur l'œuvre de Hou Hsiao-hsien :
Millenium Mambo | Three times | Les Fleurs de Shanghai | Un temps pour vivre, un temps pour mourir
I.D.

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