Sawako Decides (2010) d’Ishii Yuya m’a mis en joie. Après une journée de dur labeur, rien de tel qu’une comédie satyrique, divertissante et cynique. Sawako est une fille perdue dans une société régie par des codes qu’elle ne comprend pas vraiment. Elle enchaîne les petits boulots, comme les petits amis et essaie de suivre une ligne conductrice sans grande conviction.
Par le biais du personnage de Sawako, cette jeune fille qui ne parvient à se prendre en main, le cinéaste pose un regard critique sur notre société. Du monde professionnelle aux relations sentimentales, tout y passe. Cette société est dictée par des employeurs sans scrupules, un monde du travail divisé et des mœurs sentimentales dépassés. En posant sa caméra sur Sawako, Ishii suit ces péripéties du quotidien, montre ô combien son intégration est difficile et surtout sa compréhension forcée du monde qui l’entoure. Elle devient un individu sans personnalité qui ne cesse de se raisonner par les diktats imposés par la société dans laquelle elle évolue. Sawako vit dans le fatalisme car elle ne trouve pas de sens dans ce qu’elle entreprend. C’est un regard, malgré une légèreté ambiante, engagé et satirique que le cinéaste pose.
La force de Sawako Decides réside bien entendu dans l’écriture de son personnage principale (interprété par « l’idole japonaise » Hikari MITSUSHIMA) que j’ai trouvé touchante. Elle se retrouve aussi dans un humour décalé et cinglant. Je crois que je n’ai cessé de rire durant tout le film. J’ai trouvé dans le style du réalisateur un juste équilibre, qui à l’apparente drôlerie parvient à démontrer une vision critique claire. Alors dans Sawako Decides, on rit beaucoup mais on est loin d’oublier le propos explicite du métrage, qui reste en arrière plan et fond d’une trame rationnelle et lucide.
Diana
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